JO2008Baala: «J'étais fatigué, très fatigué»

Baala: «J'étais fatigué, très fatigué»

JO2008Grosse déception pour Mehdi Baala, qui échoue au pied du podium du 1500 mètres...
Stéphane Colineau

Stéphane Colineau

Envoyé spécial à Pékin

Dans la chaleur moîte du Nid d'Oiseau, Mehdi Baala vient de s'entretenir quelques minutes avec des journalistes de télévision. «J'étais fatigué, très fatigué, c'est ce qui explique que je n'ai pas pu mieux faire», raconte le demi-fondeur, mardi soir à Pékin (17 h 30 à Paris) en demandant à s'asseoir sur le sol pour terminer l'interview.

Arrive le tour de la presse écrite, selon le protocole olympique en vigueur. C'en est trop pour Baala, qui vient d'échouer au pied du podium du 1500 mètres. Comme s'il ne pouvait assumer cette déception de trop dans sa carrière, il fuit dans les sous-sols du stade. Ignorant les appels, il s'échappe hors de la zone d'interview.

Cette fuite est une des image que laissera Mehdi Baala de son passage à Pékin. L'autre est évidemment celle de sa remontée fantastique dans les 150 derniers mètres de la course, depuis les dernières places jusqu'à la quatrième, à un souffle de la médaille de bronze.

«Quand il reverra la course Mehdi sera malheureux»

«Quand il reverra la course, Mehdi sera très malheureux de constater que s'il avait lancé un peu plus tôt son sprint extraordinaire il montait sur le podium» souligne le coach de l'athlète strasbourgeois, Jean-Michel Dirringer.

Pas sûr que Baala avait les ressources pour le faire. «Ce qu'il l'a fatigué c'est la répétition des courses, décrypte Dirringer. Dès l'échauffement il n'était pas bien. Mehdi a connu un problème de récupération, sans doute causé par ses soucis pour s'entraîner correctement cet hiver en raison de blessures. Les courses ici étaient très rapides. 3'35 en série, ce n'est pas courant»

Dès le départ de la course, Baala, meilleur record personnel des finalistes, semble même en difficulté. En réalité il respecte la stratégie établie qui consiste à suivre le coureur de Bahrein Ramzi. « Mais quand Ramzi a accéléré, je n'ai pas pu le suivre», explique Baala aux télévisions.

«Je me suis dit c'est les JO je me suis arraché»

Un sursaut d'orgueil le porte à la quatrième place: «Au dernier virage je me suis dit c'est les JO tu peux pas rester comme ça et je me suis arraché. J'ai eu beaucoup de chance les ouvertures se sont faîte devant moi. Quatre fois sur cinq on ne remonte pas aussi facilement, on est bloqué.»

Baala, 30 ans depuis dimanche, laisse entendre que sa saison est terminée. Sur une nouvelle déception, lui qui avait déjà échoué à la quatrième place à Athènes, et dont le palmarès reste bloqué à une médaille d'argent aux championnats du monde 2003 et à deux titres de champions d'Europe, en 2002 et 2006. Aura t-il la force de tenir jusqu'à Londres 2012 pour réaliser enfin son rêve olympique?