Leslie Djhone: «Mon objectif c'est la finale»
JO 2008•Leslie Djhone entame lundi matin à Pékin les séries du 400 mètres. Il stresse, mais pas d'inquiétude, selon lui c'est un bon signe.Propos recueillis par Stéphane Colineau (à Pékin)
Il y a quatre ans vous aviez été perturbé par votre arrivée trop tôt avant la compétition au village olympique. Cette fois vous vous protégez?
Je ne quitte pas le village, mais je ne reste pas non plus enfermé dans ma chambre que je partage, comme toujours depuis 2000 avec Ladji Doucouré. J'ai beaucoup d'échanges avec d'autres athlètes, c'est un plus. Si on ne sort pas et qu'on passe le temps à penser à sa course c'est pas top.
Votre première course a lieu lundi. Comme vous sentez-vous?`
Mes premiers tests ici sur piste sont positifs mais l'important c'est le jour J. Ca ne sert à rien d'accumuler les tests. J'ai fait un bon stage de préparation, je sais que normalement tout est en place. Mon but était d'arriver ici entier, sans blessure. C'est le cas. J'ai aussi le trac, ce trac perpétuel qu'on a sur chaque premier tour de gros meeting.
«Il faut garder un stress positif»
Ce n'est pas gênant?
Au contraire. Si on ne garde pas ce stress on risque de passer à côté. Il faut garder un stress positif, sentir qu'il monte pour avoir envie de tout lâcher.
Les séries obligent à courir dès 9 heures du matin. Comment vous préparez-vous?
Depuis que je suis à Pékin je me lève à 6 h 30-7 heures. pour habituer mon corps à se lever tôt. J'essaie de faire des grosses siestes pour récupérer. Ce n'est pas habituel pour moi qui me lève plutôt à 9 ou 10 heures. Mais ça va j'ai pris le rythme.
Vous appréhendez votre première course?
Rentrer dans la compétition c'est le plus dur, physiquement et émotionnellement. On ne sait pas où on en est, ni où en sont les adversaires.
«Riner et Federer on les croyait imbattables»
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Vous comptez économiser vos efforts en vue des courses suivantes?
Non, je ne calculerai pas. On ne peut pas trop se le permettre, moins d'être largement devant juste avant la ligne et de couper. Après, la demi-finale, c'est comme une finale. On donne tout. Il est clair que la finale est mon objectif mais je prends étape par étape.
Wariner et LaShawn, les deux grands favoris, peuvent-ils perdre?
Sur le papier ils ont de la marge. Mais Teddy Riner et Federer, tout le monde disait qu'ils étaient imbattables. Ils sont humains et ils ont prouvé que tout peut arriver. Le but s'est d'arriver en finale. Après les compteurs sont remis à zéro.
Faudra-t-il réussir un chrono sous 44 secondes pour le podium?
Je me focalise pas sur le chrono. Aux JO je préfère faire 3e et prendre la médaille avec un 44'50 que 4e avec un 44'00.
Vous courez aussi le relais 4x400.Vous espérez un podium?
L'année dernière aux championnats du monde personne ne croyait dans les chances des Polonais, et ils ont fini troisièmes. C'est ce qui est bien avec le relais, tout est possible.