Manchester United-PSG: «On est aussi capable de faire sans», les Parisiens racontent leur masterclass sans Neymar et Cavani
FOOTBALL•Amoindri, Paris a trouvé le moyen de livrer un match plein pour s'imposer sur la pelouse des Anglais (0-2)Nicolas Camus
L'essentiel
- Le PSG a battu Manchester United à Old Trafford (0-2) en 8e de finale aller de la Ligue des champions.
- Privés de Neymar et Cavani, les Parisiens ont su trouver les solutions pour se montrer dangereux et marquer.
- Tous sont fiers de cette belle «victoire du collectif», où la tactique a pris une part importante.
De notre envoyé spécial à Manchester,
« Il faut être honnête, ils ont été un niveau au-dessus ». L’hommage vient directement d’Ole Gunnar Solskjaer, l’entraîneur d’une équipe de Manchester United qui a pris une belle leçon. Le PSG a été grand, mardi soir, à Old Trafford. On l’imaginait en grande souffrance sur ce 8e de finale aller de la Ligue des champions, privé de Neymar, Cavani et Meunier et pas au top de sa forme au milieu de terrain. Il a étalé sa force de caractère et montré que de grands joueurs composent toutes ses lignes. Thomas Tuchel et ses joueurs n’étaient pas peu fiers après cette masterclass, qu’ils ont pris le temps de narrer par le menu.
Leçon n°1 : Le plan général sans les grands absents
« On avait bien parlé pendant la réunion avec le staff avant le match. Ça a très bien marché, défensivement on a été très solides, et après on savait qu’on avait beaucoup de qualité devant, même sans Neymar et Cavani », résume Thiago Silva. Sans deux de ses trois stars en attaque, Tuchel a mis au point un système sur-mesure, comptant sur l’agilité de Verratti, Draxler et Di Maria pour garder le ballon avant de lancer Mbappé dès que possible. « On est aussi restés cool avec le ballon et on a utilisé nos ailiers pour donner du rythme, explique le coach allemand. Les solutions arrivent quand on joue vite, facilement, simplement. Les gars ont bien joué et on a les trouvées. »
Leçon n°2 : L’importance de Kyky
Le rôle de Kylian Mbappé dans tout ça était primordial. Il devait empêcher la relance mancunienne en phase défensive et se projeter à la moindre occasion. « Lui et Draxler devaient absolument jouer assez serrés pour fermer l’espace. Il fallait resserrer le tissu défensif et ils l’ont bien fait », détaille Tuchel. « C’est vrai que c’était un système vraiment nouveau, on n’avait pas l’habitude, ajoute l’intéressé. Il y avait beaucoup de milieux de terrain, pas d’attaquant alors que d’habitude, on joue avec beaucoup d’offensifs. »
Sa première période n’a pas été fameuse, même s’il aurait pu ouvrir la marque suite à une super passe de Draxler. « Le coach m’avait dit que ce serait différent de d’habitude, que j’allais toucher beaucoup moins de ballons, car j’étais le seul joueur qui pouvait apporter de la profondeur. » Mais ça valait le coup d’attendre. Son but après une accélération de dragster pour reprendre un centre de Di Maria l’a récompensé.
Leçon n°3 : Pogba sous bonne garde
Déjà en place en première période, la défense parisienne a ensuite éteint sans trop de difficulté les – timides – tentatives de révolte des Anglais. En grande partie parce que Paul Pogba, playmaker de MU depuis l’arrivée de Solskjaer, s’est coltiné Marquinhos tout le match et n’a pas vu le jour. « Le coach avait dit de bien se mettre autour de Pogba, raconte Thiago Silva. Marqui a fait un match incroyable, il a bien défendu sur lui. Ça n’était pas un marquage individuel… bon, ça y ressemblait, mais ça ne l’était pas. C’est juste qu’il était souvent dans la même zone. » A part un cadrage-débordement sur Kimpembe en début de match, le milieu des Bleus n’a jamais brillé. Exclu en fin de match, il manquera le retour. « Une bonne nouvelle pour nous », se réjouit Draxler.
Leçon n°4 : Le co-llec-tif
« On a perdu deux de nos joueurs clé, on a voulu démontrer au monde entier qu’on était aussi capable de faire sans », lâche Kimpembe. A vrai dire, c’est ce qu’on espérait avant la rencontre, que les absences de Neymar et Cavani fassent sortir un petit truc en plus aux Parisiens. Sans trop savoir si on devait y croire. « C’est la victoire du collectif », assure Draxler. Avant d’ajouter, parce qu’il nous avait vu venir : « Mais avec eux aussi on est une équipe, hein. C’est encore mieux avec eux. »
Avec ou sans, la base est la même, de toute façon. « Quand on joue comme ça, avec la bonne mentalité, on peut faire de grandes choses », dit cap’tain Silva. On avait déjà entendu ça après Liverpool, en décembre. Cet état d’esprit ne s’est pas évaporé. Au contraire, les circonstances – sur la pelouse d’un club qui reste un grand d’Europe, sans des joueurs importants – font dire qu’il s’est renforcé. « On a grandi dans ce match, on a fait le pas d’après, expose Tuchel, à qui on laissera la conclusion. C’est un bel accomplissement de notre part. »