Manchester United-PSG: Les Parisiens ont (quand même) bien des raisons d’y croire
FOOTBALL•Les Parisiens se présentent amoindris, certes, mais pas sans espoirNicolas Camus
L'essentiel
- Le PSG affronte Manchester United en 8e de finale aller de la Ligue des champions, mardi soir.
- Entre les blessures de Neymar, Cavani et Meunier et le manque de rythme de Verratti ou Paredes, les Parisiens ne sont clairement pas dans les meilleures dispositions.
- Il y a toutefois de quoi y croire, à travers les joueurs présents et les ressorts que ces difficultés peuvent déclencher dans le groupe.
De notre envoyé spécial à Manchester,
Si l’on se fiait à l’atmosphère ambiante autour du PSG, on n’aurait même pas pris l’avion. A quoi bon ? Manchester United marche sur l’eau, Paul Pogba a retrouvé son niveau de la Coupe du monde, les buts en plus pour ne rien gâcher, alors que côté parisien, y a rien qui va. Déjà qu’il fallait faire sans Neymar, Edinson Cavani a trouvé le moyen de se blesser en tirant un penalty, samedi. Thomas Meunier est lui aussi forfait, Marco Verratti tout juste de retour, la recrue Leandro Paredes en manque de rythme à cause de la trêve en Russie et Adrien Rabiot toujours invité à rester gentiment chez lui.
Alors oui, ça fait beaucoup, alors que se profile un rendez-vous que Paris n’a pas le droit de manquer. Mais le dire et le répéter ne va pas faire avancer le schmilblick. Puisqu’on en est encore au matin de la première manche, on peut aussi penser aux raisons d’espérer. Croire que tout ça peut aussi faire avancer le destin européen de cette équipe, qui a pris la mauvaise habitude de reculer face à l’adversité ces dernières années.
- Mbappé va les faire cavaler
Avec Solskjaer, Manchester United joue vers l’avant. Toujours. Quitte à laisser le milieu Matic et les deux centraux Lindelöf et Jones un peu seuls à la perte du ballon. Ces trois-là n’étant pas connus pour leur pointe de vitesse, Mbappé aura des bons coups à jouer, c’est certain. Surtout si Draxler, Di Maria ou Verratti ont un peu le temps de s’organiser pour le lancer correctement. Tuchel y croit.
« Je ne vais pas lui demander de remplacer Ney et Edi, et d’être Kylian en même temps, dit l’entraîneur allemand. Il doit jouer libre, avec confiance, et je veux qu’on soit capable de l’aider avec de bonnes passes. C’est important qu’il joue avec le bon état d’esprit. Il est ici pour grandir, c’est exactement le moment pour ça. »
- Draxler et Di Maria, les facteurs X
Le premier, quand tout le monde est là, est trimballé à tous les postes du milieu de terrain, au gré des titulaires à faire souffler. Le second est la quatrième roue du tricycle de stars, dont le passage à Old Trafford avait été un cuisant échec. Mardi, le jeu parisien dépendra d’eux. « Je suis un autre joueur que Neymar, mais je sais que je suis capable de faire un grand match », avance le milieu allemand, qui reconnaît avoir pas mal discuté ces derniers jours avec son compère argentin. « Je ne vous dirai pas ce qu’il m’a dit [à propos de son retour à Manchester], mais il est prêt. Il est en forme, il veut briller et on en aura besoin. »
D’ailleurs, les Mancuniens se méfient. « Dans n’importe quelle équipe, des absences comme ça ont un impact, c’est évident. Mais attention, c’est aussi une bonne occasion pour d’autres joueurs, note Solskjaer. C’est un match très imprévisible, on ne sait pas très bien comment ils vont jouer, dans quel système. On savait plus ou moins à quoi s’attendre, et là on ne sait plus. »
- Verratti est là
Rien à ajouter (à part qu’il faut espérer qu’il ait plus d’une heure dans les jambes).
- Le possible déclic
« On va compter sur nous », annonce Draxler. Si on devait sous-titrer l’Allemand, ça donnerait quelque chose du genre « on a des blessés importants, ok, mais c’est à tout le monde d’assumer et c’est pas plus mal ». Car si ça se passe bien, les Parisiens pourront se dire qu’ils auront encore avancé dans leur voyage initiatique. Ce groupe, habitué aux torgnoles en Europe, a déjà progressé selon Thomas Tuchel.
« Sinon on n’aurait pas pu faire match nul à Naples avec beaucoup de pression et battre Liverpool dans match décisif, avance le coach. On s’est amélioré, on a appris à jouer serré comme une équipe, avec l’énergie indispensable pour y arriver. Je l’ai déjà dit, on n’a pas d’histoire en demies ou en finale dans cette compétition. C’est pour ça que c’est dur de jouer des équipes comme MU ou Liverpool, car ces clubs ont cette expérience. C’est difficile, mais on n’a pas le choix. » Voilà une belle opportunité de montrer que l’élan de Liverpool n’était pas qu’une histoire d’individualités.