FOOTBALLComment Rudi Garcia a assuré ses arrières à l'OM

OM: Contrat verrouillé, mercato, staff XXL... Comment Rudi Garcia a assuré ses arrières

FOOTBALLRudi Garcia affiche une longévité assez exceptionnelle à Marseille, malgré des résultats très moyens cette saison
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Rudi Garcia a prolongé en octobre dernier à l'OM. Les dirigeants olympiens devraient donc débourser plus de dix millions d'euros s'ils voulaient limoger leur entraîneur.
  • Depuis le début du projet McCourt, les dirigeants de l'OM font preuve d'une grande stabilité dans leurs choix, ce qui tranche avec l'ère Robert-Louis Dreyfus.

«Rudi out. » On l’imagine même lâcher le micro en sortant du bureau de son président. Dans sa carrière, Rudi Garcia a plus souvent été retenu que viré : à Corbeil (1998), Dijon (2007), Le Mans (2008) et Lille (2013), c’est lui qui est parti, pour un club de plus grande envergure. Seuls les dirigeants de Sainté (2001) et Rome (2016) l’ont licencié.

La carrière de Rudi Garcia, très ascendante, impressionne Bernard Gnecchi, son président au DFCO​ : « Je me demande jusqu’où il va aller ! Il faut qu’il passe ce blocage des matchs importants. Tout le monde à son seuil de Peter. J’espère que pour Rudi, ce ne sont pas les gros matchs. »

Agents surpuissants, coach omnipotent lors du mercato

On peut difficilement qualifier le Dijon-OM de ce vendredi (20h45) de gros match. Et on peut vous expliquer grossièrement le principe de Peter : tout salarié bénéficie de promotions jusqu’au jour où il atteint son niveau d’incompétence. Et c’est à ce poste qu’il finit sa carrière. Rudi Garcia sera-t-il coach de l’OM jusqu’à sa retraite ? Peu probable. Mais il a très bien verrouillé sa place sur le banc marseillais.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Ses agents, les surpuissants frères Boisseau, lui ont négocié une belle prolongation jusqu’en juin 2021, en octobre dernier. Et Rudi Garcia s’est entouré d’un staff XXL, ce qui rend très coûteux, pour l’OM, un éventuel limogeage : dix millions d’euros, minimum. Omnipotent lors du dernier mercato estival, Rudi Garcia a dessiné une équipe pour lui. « C’est la moindre des choses, apprécie son mentor Robert Nouzaret, auprès de 20 Minutes. Les entraîneurs qui acceptent un recrutement qui n’est pas le leur sont des imbéciles ! » Pour Nouzaret :

« Rudi a prouvé à ses dirigeants la saison dernière qu’il est sur la bonne ligne, celle qu’il faut pour leur projet. Je suis convaincu que c’est quelqu’un de compétent. Il a très bien réussi sa saison dernière. Si on lui laisse le temps, il arrivera à obtenir ce que les dirigeants souhaitent. » »

Jacques-Henri Eyraud croit encore à son coach. Après OM-Bordeaux, « JHE » a vivement défendu Garcia et s’en est pris à nos confrères de L’Equipe, qui ont titré « Un procès à huis clos » : « Ces mots m’ont choqué. Il a commis un crime, un délit ? C’est tellement excessif ! » Rudi Garcia, très agacé par cette Une de L’Equipe, a apprécié d’être défendu par son président. Il apprécie aussi qu'Eyraud garde le cap dans la tempête. Le président délégué de l'OM l’avait dit, lors de la présentation de Mario Balotelli : il « essaye de travailler, non pas dans la sérénité, car c’est impossible dans le football, mais avec de la stabilité. »

La valse des coachs, charme de l’OM ?

Depuis l’an 2000, un coach passe en moyenne neuf mois et demi sur le banc de l’OM. « Ils ont rompu avec cette instabilité. Rudi Garcia est tranquille, au moins jusqu’en juin », assure l’ancien entraîneur Albert Emon. A la tête de l'équipe depuis deux ans et trois mois, Rudi Garcia est, dans l'histoire récente de l'OM, le deuxième entraîneur à la plus grande longévité après Didier Deschamps.

Entraîneur adjoint, entraîneur intérimaire, entraîneur principal : Albert Emon a observé de près la valse des staffs, ces vingt dernières années. Pour lui, ça fait partie du charme de Marseille : « En mars 1972, Lucien Leduc a été viré alors qu’il était premier du championnat avec sept points d’avance ! »