Yao Ming ou Kobe Bryant, le public chinois ravi par ses demi-dieux
BASKET•Les Chinois se sont enflammés pour le match Chine-USA dans une ambiance bon enfant... Reportage de notre envoyée spéciale.
A Pékin, Caroline Dijkhuis
De notre envoyée spéciale à Pékin
Jia Dongzhuo s’époumone: «Jia You!» (« Allez!»). Yao Ming, du «Beijing Olympic», vient d’ouvrir le score contre «Team USA». A côté de lui, sa petite amie, deux drapeaux chinois plantés dans les cheveux, en fait autant. «Le premier quart temps, ça a vraiment été mon moment préféré, explique-t-il à la fin du match, facilement remporté (101-70) par les stars US. Les Chinois ont fait courir les Américains.»
Le jeune homme ne manque pas de siffler à chaque lancer franc américain, comme le reste du public… mais pas non plus d’applaudir trois secondes plus tard si le panier est marqué. Les Chinois roulent pour la Chine, mais ils ne peuvent s’empêcher d’admirer l’agilité des joueurs de NBA. Les gradins sont exaltés en permanence. Ça tape des pieds, ça applaudit, ça hurle «Jia You!». Il n’y a guère que les pom-pom girls et les danses du dragon entre chaque quart-temps qui les laissent de marbre.
Un public bon enfant, dit Glenn Glose
Kendrick Holmes, 13 ans, Américain et Chinois, a dans les cheveux un bandeau rouge encourageant la Chine, sur le dos un maillot bleu des Etats-Unis. «Je supporte les deux équipes, explique l’adolescent. Et mes cousins chinois ont fait la même chose.» «Le public chinois est remarquable», confie l’actrice Glenn Close, assise au quatrième rang, l’une des seules à agiter un petit drapeau américain. Elle a acheté son billet une fois que le tirage au sort avait décidé de ce face-à-face. «Tous ces spectateurs sont bon public.»
Le seul à être un peu mauvais joueur finalement, c’est George W. Bush. Le président américain, ovationné à son arrivée en famille, n’applaudit pas lors des points marqués par la Chine. A peine une réaction sur les mouvements de Yao Ming.
Assez fiers de leur équipe chinoise
Il faut dire que la star chinoise n’est pas la seule qui brille sur le terrain, mais c’est le seul joueur connu par le public occidental. «Yi Jianlian, Zhu Fangyu et Wang Zhizhi ont vraiment bien joué ce soir, explique, du haut de ses 11 ans, Zhang Jingkai.» Tout le monde s’est levé aussi pour Chen Jianghua, lorsqu’il a réussi à contourner Kobe Bryant pour marquer… alors que le joueur américain est vu comme un demi-dieu ici.
«Je suis vraiment très content de l’équipe chinoise ce soir, conclut Jia Dongzhuo, presque étonné du score 101-70. Ils ont bien joué.» Sa petite amie le prend en photo une dernière fois devant le terrain. «C’est vraiment la meilleure compétition olympique des Jeux!»
