DROITS DE L'HOMMEWang Ling: la dissidente aux banderoles

Wang Ling: la dissidente aux banderoles

DROITS DE L'HOMMEL'autre face des JO...
M.Go.

M.Go.

Wang Ling a fait une grave erreur. A une époque où Pékin était en plein chantier, détruite, reconstruite puis nettoyée pour accueillir les Jeux, cette femme a osé manifester son mécontentement en faisant signer des pétitions et en écrivant des banderoles qu’elle affichait dans les rues. Le motif de sa colère: la construction des sites olympiques qui jetait à la rue des milliers d’habitants. Autant dire un crime contre la Raison d’un Etat surpuissant qui sacrifiait tout à son destin olympique.


Battue et emprisonnée à de multiples reprises, elle a finalement été condamnée le 10 octobre 2007 sans procès à 15 mois d’enfermement dans un centre. «Nous ne pouvons bien sûr pas lui rendre visite et il est très difficile d’obtenir des informations sur ses conditions de détention», explique Mark Allison, chercheur sur l’Asie du Sud-est pour Amnesty International.

Un problème? Un internement…


Personne ne sait pas exactement le nombre de centres de «rééducation par le travail» qui existent en Chine. « Il y en a sans doute beaucoup. L’Etat n’a pas besoin de procès pour y enfermer des gens. Du coup, à l’approche des JO, la police qui affirmait vouloir nettoyer Pékin s’en est servi pour enfermer les opposants ou simplement les gens mécontents», raconte encore Mark Allison. De quoi relativiser le message du CIO qui affirme depuis des mois que les JO peuvent contribuer à l’ouverture de la Chine. «La situation des défenseurs des Droits de l’homme est pire depuis qu’ils ont obtenu les JO», confirme le chercheur.


Au moment où le Nid d’oiseau vit son grand jour, Wang Ling est en tout cas toujours enfermée. Ceux qui la suivent espèrent simplement que sa famille a des nouvelles d’elle.