TENNISFéminisme, «big four»... Murray manquera beaucoup quand il raccrochera

Humour, féminisme, «big four»... Pourquoi Andy Murray nous manquera beaucoup quand il raccrochera

TENNISAndy Murray va nous manquer quand il partira à la retraite…
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Andy Murray a été battu au premier tour de ce qui semble être son dernier Open d’Australie.
  • Affaibli par une blessure récurrente à la hanche droite, le Britannique va possiblement prendre sa retraite en cours d’année.

L’avantage d’habiter en Australie, c’est de pouvoir fêter le nouvel an avant tout le monde. L’inconvénient, c’est qu’on y perd Andy Murray avant tous les autres. Le tennisman britannique a (quasiment) fait ses adieux au public de Melbourne ce lundi, et l’histoire retiendra qu’il a rendu les armes en allant « au bout de [lui]-même » dans un combat épique en cinq sets contre Roberto Bautista-Agut. Malgré la promesse de faire tout ce qui est en son pouvoir pour revenir en Australie en 2020, Murray devrait, conformément à ce qu’il a annoncé plusieurs jours auparavant, quitter le circuit professionnel en 2019. Et on s’est dit que c’était le bon moment de vous dire pourquoi on regrettera Sir Andy et pourquoi vous feriez bien d’en faire autant.

Son humour british (et son sens de l’autodérision)

Si vous ne trouvez pas Andy Murray drôle, alors vous n’aimez pas l’humour. Chic type par excellence, l’Ecossais brille hors des courts par ses cocasseries et son sens de l’autodérision. Dernier fait d’armes : le 6 janvier dernier, le quintuple finaliste malheureux de l’Open d’Australie pose, tout sourire, avec le trophée du tournoi. Il poste la photo sur Insta non sans humour. « Jamais je ne pourrai m’en approcher davantage », écrit-il.

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On pourrait vous citer mille autres vacheries, le fameux « comment mangez-vous vos fraises ? », « avec mes doigts », le pull de Noël ultra-ringard ou plus récemment l’année 2018 « de merde » noyée sous l’alcool à la Saint-Sylvestre, le constat est le même : Andy Murray est un mec super marrant, et sûrement un très bon pote.

Son engagement pour la cause féministe

« Il s’est battu pour nous. J’apprécie vraiment ce qu’il a fait pour le tennis féminin. » Caroline Wozniacki a rappelé, dimanche, combien Murray était apprécié sur le circuit féminin pour son engagement en faveur de l’égalité hommes-femmes, notamment sur la question des prize money, contrairement à d’autres (coucou Novak). On se souviendra aussi que Murray a fait confiance à Amélie Mauresmo avec qui il a formé un binôme remarquable pendant deux ans. « Sur le gros sujet de société, égalité homme-femme, il a énormément contribué à faire avancer [le tennis] », confirmait-elle samedi, à L’Equipe. C’est ce qu’a aussi reconnu la pionnière en la matière sur le circuit, alias Billie Jean-King.

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Hors tennis, Murray avait épinglé Martin Solveig pour sa question déplacée à Ada Hegerberg à l’occasion de la cérémonie de remise du Ballon d’Or au mois de décembre. « Pourquoi les femmes doivent-elles encore supporter ce genre de conneries ? Quelles questions ont-ils posées à Mbappé et Modric ? J’imagine quelque chose en lien avec le football. Et à tous ceux qui pensent que les gens ont surréagi et que ce n’était qu’une blague… Ce n’était pas le cas », s’était-il indigné.

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Il s’est fait une place au milieu de Federer, Nadal et Djokovic

On oublie souvent d’en parler, mais Andy Murray a réalisé la prouesse de transformer le trio surhumain Rodgeur-Rafa-Nole en quatuor, en s’incrustant dans le groupe. D’abord sur le pur plan comptable à l’ATP, où il était, au pire du pire, un incontestable n°4 mondial. Ensuite, par ses nombreuses finales en Grand Chelem (huit au total, entre ici, perdant magnifique), puis par ses trois succès majeurs (deux à Wim, un à l’US Open) auquel on ajoutera l’or olympique et le Masters de fin d’année en 2016. Et dire que ce gars nous a sortis de la routine Federer, Nadal, Djokovic avec un corps à la Elijah Price. Respect.

Son côté ronchon (parfois hystérique) sur le court

On aime aimer Andy hors du court, on a aimé le détester à l’intérieur du grand rectangle. Jeu chiant, nonchalance, bougonnerie, insultes contre son clan, insultes contre lui-même, bris de raquettes. Andy Murray pouvait devenir tout et son contraire dès lors que le match prenait une voie insatisfaisante. En 2016, il essayait de (se) l’expliquer dans un entretien accordé à L’Equipe magazine. « Je suis comme ça depuis que je suis gosse. J’ai toujours été un compétiteur extrême qui se frustrait vite s’il perdait […] Je ne sais pas d’où ça vient. Est-ce que c’est moi ? Est-ce que c’est la situation ? Est-ce que ce sont les influences ? Il se trouve que j’ai ça en moi depuis 11-12 ans. » On l’a bien vu contre Bautista-Agut, il aura « ça » en lui jusqu’au bout. Pourvu que cette fin arrive le plus tard possible.