Rugby: Si, si...Le Stade Toulousain va participer à la conquête spatiale
SOCIETE•Le Cnes et le club de rugby toulousain ont signé une convention pour mettre en commun leurs expertises sur le suivi physique et psychologique...Julie Rimbert
L'essentiel
- L'objectif des deux structures est de mettre en commun leur savoir-faire et d'échanger leurs retours d'expériences.
- Jusqu'en juin 2019, les outils et protocole communs vont être élaborés.
- Quatre joueurs du Stade Toulousain incluront dès la saison prochaine les prérogatives du Cnes dans leur préparation physique.
Mettre en commun les protocoles de suivi physiologique et l’état de forme des astronautes et des rugbymans pour améliorer les connaissances. C’est le partenariat original qu’ont signé jeudi le Stade Toulousain et le Centre national d’études spatiales (Cnes) pour faire converger leurs savoir-faire et leurs expériences.
L’objectif de cette convention entre le club de rugby toulousain et le Cnes est de tirer le meilleur du physique et de la psychologie d’un être humain dans des conditions extrêmes, tout en apportant des solutions pour améliorer les performances des joueurs et des astronautes.
Convergence entre spatial et sport de haut niveau
« Que cela soit au Stade Toulousain ou au Cnes avec les vols spatiaux habités, nous poussons le physique et la psychologie de ces personnes exceptionnelles dans des retranchements inhabituels pour le commun des mortels, explique Patrice Benarroche, responsable du Cadmos au Cnes de Toulouse. Avec ce partenariat, nous voulons trouver des points de convergences entre le spatial et le sport de haut niveau, avec la volonté d’avoir des applications dans la société ».
Pour le Stade Toulousain, l’expertise du Cnes sur la nutrition des astronautes est un véritable atout. Quelle est la meilleure alimentation pour perdre moins de masse osseuse ou de masse musculaire ? Combien un astronaute doit-il absorber de calories par jour pour compenser les pertes musculaires ? Les études du Cnes sur la nutrition et le métabolisme vont permettre au club de rugby d’avoir une expertise personnalisée selon chaque joueur et son activité. « Le Stade est par exemple intéressé par nos expériences pour contrôler la composition corporelle en parallèle du rapport muscle et masse graisseuse », détaille Patrice Benarroche.
La posture des rugbymen pour aider les astronautes
Et les experts sportifs du Stade Toulousain ont eux aussi des choses à apprendre aux scientifiques du Cnes, notamment sur l’analyse posturale. L’amplitude des articulations des rugbymen est par exemple scrutée grâce à des capteurs positionnés sur leurs mains et avant-bras.
« Ces données peuvent être utiles lors des séances de sport des astronautes dans la Station spatiale internationale pour corriger leurs postures, souligne le scientifique du Cnes. Avec l’apesanteur, ils ne voient pas si le corps est tordu. On peut imaginer qu’ils puissent s’autocorriger sur leurs postures grâce à un écran qui leur donnerait les bonnes informations ».
Jusqu’en juin 2019, les deux structures vont travailler sur les outils informatiques et les protocoles communs. Dès la fin de la saison du Top 14, quatre joueurs du Stade Toulousain incluront dans leur préparation physique ces nouveaux outils de connaissance.