Montpellier-Rennes: La «grosse frustration» des Rennais malgré un bon nul à Montpellier
LIGUE 1•Rennes a ramené le point du nul de Montpellier. Un résultat qui aurait dû le satisfaire s’il n’avait pas été entaché d’une erreur individuelle qui a brisé sa dynamique à la pause…Jérôme Diesnis
L'essentiel
- Rennes a adapté son système à celui de Montpellier avec trois défenseurs centraux.
- Le bénéfice d’une période solide des Bretons a été effacée par une erreur du gardien Koubek.
- Mais le doublé d’Andy Delort n’a pas suffi. Une fauté évitable de Paul Lasne a offert le nul aux Bretons qui auraient même pu s’imposer en fin de match.
Drôle de conclusion. Rennes est revenu de son déplacement à hauts risques avec le point du nul à Montpellier (2-2), troisième avant cette journée. C’est l’un de ses meilleurs résultats dans une saison bien compliquée, d’autant qu’il y est parvenu après avoir été mené au score. Vu sous cet angle, les Bretons auraient dû savourer le partage des points. C’est au contraire avec beaucoup de colère qu’ils sont rentrés aux vestiaires et beaucoup de frustration qu’ils ont évoqué l’après-match.
La boulette qui a tout changé. On ne le sentait pas du tout serein Thomas Koudek… Une sortie hasardeuse devant Florent Mollet, un dégagement direct en touche… Et finalement le gardien a commis la boulette qui a changé le visage de cette rencontre. Le ballon relâché est tombé dans les pieds d’Andy Delort qui n’avait plus qu’à le pousser dans le but. « Je savais que le gardien allait la relâcher et qu’elle tomberait dans mes pieds. Je ne sais pas pourquoi. Le sens de l’attaquant peut-être », évoque l’attaquant montpelliérain. Juste avant la pause, ce but a effacé tout le travail rennais de la première période, notamment les 20 premières minutes. « Ça nous fait mal, comme à Lille, comme contre le PSG, évoque Clément Grenier. A part l’occasion qui amène leur premier but, ils n’ont pas eu grand-chose pendant les 45 premières minutes. Ça veut bien dire qu’on a eu la maîtrise du match. On était souvent en supériorité numérique au milieu de terrain. Il nous a manqué encore un petit quelque chose. Il y a beaucoup de frustration. » Sabri Lamouchi, de son côté, ne veut pas enfoncer son gardien. « On prend le but à un moment où toute l’équipe n’était pas en confiance, pas seulement Thomas Koubek. L’équipe prenait moins le temps de construire, derrière on balançait vers l’avant, Pendant une vingtaine de minutes, on avait eu un peu plus de maîtrise. Après ça s’est un peu effrité. Les attaquants ont bien travaillé mais derrière on reculait trop. »
Adaptation à la défense à cinq. Pour la première fois de la saison, Rennes a évolué dans un système à trois défenseurs centraux. Une façon de contrer le système de jeu mis en place avec bonheur par Michel Der Zakarian depuis plus d’un an. « On avait travaillé notre défense à cinq tout au long de notre préparation. On les avait vus perdre contre les trois équipes qui leur avaient proposé ce système de jeu. C’est une bonne chose ce soir. Tactiquement c’était très bien », évoque Adrien Hunou. « J’ai mis ce système pour essayer de gêner les Montpelliérains, ce qui a été le cas, confirme le coach. On a eu la maîtrise, mais quand on ne l’avait plus, on s’est mis en difficultés. On jouait trop direct et on n’utilisait pas assez la largeur. C’est bien dommage. Ce joueur devant la défense nous permettait de ressortir le ballon et trouver les combinaisons d’un côté comme de l’autre. » Auteur d’une prestation globalement intéressante, Rennes pourrait-il repartir de l’avant en s’asseyant sur ce système de jeu ? Sabri Lamouchi s’est montré plutôt disert sur le sujet. « On l’a bien travaillé cette semaine. Après il y a des repères défensifs à avoir. Il faut être offensivement là et défensivement également, souligne Romain Del Castillo. Il faut savoir mettre le pied sur le ballon et pas tout le temps se jeter vers l’avant ».
Saine réaction… et une boulette partout. Après le doublé d’ Andy Delort, la cote des Rennais avait pris un sacré coup à la baisse. Au cours des vingt premières minutes de la seconde période, Montpellier a joué juste et retrouvé les automatismes qui l’ont propulsé sur le podium de la L1 au tiers du championnat. Mais Rennes, avec une pointe de réussite, a laissé passer l’orage. Et c’est en spécialiste qu’Ismalla Sarr a provoqué la faute évitable de Paul Lasne dans la surface, un penalty transformé par Benjamin Bourigeaud. Une égalisation (71e) synonyme de fin de match plutôt rennaise. « Il y a eu des situations des deux côtés. Rennes a eu des occasions, obligeant Benjamin [Lecomte] à faire deux ou trois arrêts sur des coups de pied arrêtés », reconnaît Michel Der Zakarian, le coach montpelliérain. Analyse confirmée par Lamouchi. « L’attitude de mes joueurs m’a plu parce qu’ils n’ont pas abdiqué, mm si c’était par moments limite. On a réussi à revenir dans le match. C’est mérité et on aurait même pu prétendre à un peu plus au vu du début et de la fin de cette rencontre. »