Ligue 1: Depuis vingt ans, une malédiction pèse sur les n°9 du MHSC
FOOTBALL•Aucun joueur ne porte le numéro neuf à Montpellier. Et il y a une bonne raison à ça. Le numéro fétiche des avants-centres porte la poisse au MHSC…Jérôme Diesnis
L'essentiel
- Depuis vingt ans et l’attribution des numéros en début de saison, aucun numéro neuf n’a brillé à Montpellier.
- Depuis le passage fantomatique de Bonilla, il est même officiellement considéré comme porte-malheur. Aucun des onze joueurs qui ont atteint au moins une fois la dizaine de buts en une saison de championnat ne jouait avec le fameux numéro neuf dans le dos.
- Andy Delort voulait le prendre en arrivant. Quand Bruno Carotti lui a détaillé la liste des échecs, il a prudemment choisi le onze pour la première fois de sa vie.
Ce sont les deux numéros mythiques. Le neuf, celui des plus grands avants-centres, le dix, celui des génies créateurs… Des numéros que partout les footballeurs s’arrachent… sauf au MHSC. Le dix est propriété d’un attaquant (Gaëtan Laborde). Et le neuf ? Nulle trace dans l’effectif 2018-2019.
Parce qu’il est entouré d’une terrible malédiction : à Montpellier, celui qui s’y colle connaît une saison noire. « Tout me ramène au chiffre neuf dans ma vie, explique Andy Delort. Pourtant, pour la première fois de ma carrière, je ne le porte pas. Au club, il existe un peu de superstition. »
Numéro neuf au MHSC ? Moins de deux buts en moyenne par an
Le Sétois serait bien passé outre les conseils de Bruno Carotti, mais il s’est vite rangé aux conseils du directeur sportif. « J’en rigolais, mais quand ils m’ont fait l’inventaire des joueurs qui ont porté ce maillot 9, j’ai finalement opté pour le 11 ! »
Depuis 1998-1999, et l’attribution de numéros en début de saison (et non plus de un à onze à chaque match comme chez les amateurs), aucun numéro neuf n’a franchi la barre des dix buts au MHSC. Ni même approché, à l’exception de Didier Thimothée la première année (neuf buts). Leur nombre cumulé de buts inscrits par les numéros neuf lors des 20 dernières saisons s’élève même à… 36. Moins de deux buts par an.
Des catastrophes industrielles
Avec des catastrophes industrielles, qui ont largement contribué à écrire cette légende. Ceux de Nicolas Ouedec, une seule unité lors de la saison 1999-2000, symbole de la chute en L2. Ceux de Victor Bonilla, en 2002-2003, qui ne fut que l’ombre du chasseur de but toulousain, parti en cours de saison sans n’avoir jamais fait trembler les filets.
C’est d’ailleurs depuis le Colombien que le neuf est officiellement maudit à Montpellier. Tous ceux qui sont passés outre les conseils (Jérôme Lafourcade, Hasan Kabze, Gaëtan Charbonnier, Mbaye Niang, Kévin Bérigaud, Mustapha Yatabaré) se sont plantés. Y compris les jeunes prometteurs du centre de formation (Romain Armand, Jean-Mathieu Descamps). Le dernier en date, Jonathan Ikoné, avait osé briser la malédiction lors de sa seconde saison dans l’Hérault achevée.. à un but.
Onze joueurs à plus de dix buts en une saison mais aucun 9
Et puis il y a ceux qui ont écouté sagement le staff et ont empilé les buts depuis 20 ans. La liste (et leur numéro entre parenthèses) exhaustive des joueurs ayant atteint les 10 réalisations en championnat en une saison, laisse songeur : Lucas Barrios, Youness Belhanda et Rémy Cabella (n°10), Laurent Robert et Victor-Hugo Montano (n°11), Toifilou Maoulida (n°13), Giovanni Sio (n°14), Steve Mounié (n°15), Olivier Giroud (n°17), Souleymane Camara (n°19), Habib Bamogo (n°26). Aucun numéro neuf à l’horizon !
On ne blâmera pas Laborde, Delort ou Skuletic d’avoir suivi les conseils de Bruno Carotti ou Philippe Delaye…