PSG-TFC: Pas toujours facile, la vie de supporter toulousain à Paris
FOOTBALL•Le TFC, modeste 15e de Ligue 1, s’attend à prendre la foudre ce samedi au Parc des Princes. Ces supporters « expatriés » dans la capitale, antre d’un PSG ultradominateur en France, n’y croient pas davantage…Nicolas Stival
L'essentiel
- Une organisation, les Occifans, regroupe les fans du TFC installés en Ile-de-France.
- Hors de leur cercle de passionnés, les supporters toulousains se heurtent souvent à l’indifférence ou à l’incompréhension de leur entourage.
Ils sont peu nombreux et ne cherchent pas forcément à se faire remarquer. Alors que le TFC s’attend à souffrir ce samedi au Parc des Princes, les fans toulousains de la capitale préfèrent la jouer discret. « Ce n’est pas si simple de supporter notre équipe en Ile-de-France, observe Anissa, dans les Hauts-de-Seine depuis mai 2017. Ici, il n’y a d’yeux que pour Paris. On a tendance à se moquer de moi quand je parle de ma passion. »
Heureusement pour la jeune fonctionnaire de 25 ans, Internet est là, avec sa « communauté » du Capitole FC, grande pourvoyeuse d’articles décalés sur les Violets. « J’ai aussi une amie supportrice, Priscilla [également très active sur Twitter]. Je la vois de temps en temps, parfois durant les matchs. »
Samedi, une quarantaine d’Occifans viendront soutenir leurs favoris
Samedi, la Haut-Garonnaise travaillera et ne sera donc pas présente au Parc, à la différence d’Arnold, 26 ans. En 2015, cet architecte originaire de Castelginest, en banlieue toulousaine, a repris les rênes des Occifans, qui rassemblent des amoureux du TFC expatriés en région parisienne.
« Plus qu’un groupe de supporters, nous sommes un "facilitateur" pour nous retrouver, explique-t-il. Certains sont également encartés chez les Indians [le principal groupe ultra du TFC]. Sur Facebook, nous sommes environ 150 personnes, mais vraiment une quinzaine à être actifs pour les déplacements à deux ou trois heures de Paris, comme Angers, Nantes ou Rennes. »
Samedi, pour ce choc « à domicile », une quarantaine d’Occifans viendront soutenir leurs favoris. Puis, dès lundi, ils reprendront une activité normale. « Dans mon boulot et dans mon entourage, beaucoup de monde se fout du foot », explique Arnold, Parisien depuis 2009.
« Je bossais chez l’Oréal, et le chambrage était évident »
A l’époque, Sébastien (37 ans), alias Beto, vivait aussi « là-haut ». Il faisait partie de la première génération des Occifans, avant que le groupe ne se mette en sommeil quelques années. « Je bossais chez L’Oréal, avec surtout des titis parisiens d’Auteuil et le chambrage était évident, explique l’Audois, originaire de Limoux, qui officiait également chez les Indians. Les gens autour de moi ne comprenaient pas l’intérêt d’aller se peler les miches un samedi soir à Caen, Lens ou Auxerre, avant de se retrouver Porte d’Orléans, vers où habitaient pas mal d’Occifans, le dimanche matin à 3 heures ! »
Surtout quand les résultats ne suivent pas, et que le désamour avec les dirigeants de l’actuel 15e de Ligue 1, barragiste bienheureux au printemps, s’accroît. « La fin de saison dernière, ainsi que la manière dont les supporters ont été traités, avec un manque de reconnaissance, font qu’il est difficile de se projeter sur une dynamique positive, remarque Arnold. Le bon début de championnat, ça a été l’arbre qui cache la forêt. »
Toujours en froid avec la direction toulousaine, les Indians ont carrément décidé de boycotter l'affiche.
Le TFC reste sur neuf matchs sans victoire en L1
Avant de se frotter à Paris, le TFC reste sur neuf matchs sans victoire en L1. Et a priori, ça devrait continuer, selon nos témoins (ainsi que d'après Alain Casanova).
« On a tendance à se surpasser contre de grosses équipes, espérons qu’on montre un autre visage que lors de ces derniers matchs et qu’on retrouve le TFC du début de saison, lance Anissa. Même si je pense qu’au niveau du score, il y aura avantage pour Paris. On va essayer de limiter la casse. »
Sébastien est plus bref, et plus cinglant. « Je pense qu’on va prendre une avalanche, 4-1. » Cependant, c’est Arnold qui se montre le plus fataliste. « On y va en espérant le 0-0. Tout en sachant que ça finira à 5-1 et que notre but sera marqué de l’épaule contre son camp par un défenseur du PSG. On se connaît. »