TENNISComment Cilic se prépare pour la finale de la Coupe Davis

Tournoi de Bercy: «Il a très envie de faire ça pour la Croatie»... Comment Cilic se prépare pour la finale de la Coupe Davis

TENNISQualifié pour les quarts de finale à Paris, le numéro 1 croate pense déjà au week-end lillois contre les Bleus…
Julien Laloye

Julien Laloye

Dans le rôle du type qu’on devra détester dans trois semaines, Marin Cilic. Pas simple, le gars est une crème. On l’entreprend à la sortie de sa victoire convaincante contre le pauvre Dimitrov, qui perd ses cheveux aussi vite que sa confiance. Le Croate se prend au jeu de la devinette sans se faire prier : « La sélection française pour la finale de la Coupe Davis ? Je dirais Richard, Lucas, et Gilles en simple. Gilles est pas dedans, ah bon ? ». Soupir de soulagement intérieur. Le numéro 1 croate s’est assez noyé dans la soupe du Français (six défaites en sept matchs) pour remercier Noah d’avoir oublié de regarder les statistiques sur le site de l’ATP avant de venir. Le voilà qui tient la chance de sa vie d’enfin remporter la Coupe Davis contre une équipe en guenilles.

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Le souvenir de Del Potro à effacer

On a très envie de savoir ce que l’épreuve signifie pour lui, mais le 7e joueur mondial est réservé pour la concurrence à biscotos depuis un bail à Bercy en interview individuelle. Pas grave, il nous envoie vers son coach. Un certain Ivan Cinkus, charmant lui aussi. La figure christique de Cilic au pays, sa dévotion pour l’équipe nationale, sa relation avec Coric, tout y passe. Mais Ivan rentre de lui-même dans le vif de la plaie encore ouverte. Cette défaite incroyablement douloureuse contre Del Potro lors de la finale en 2016, à 2-1 pour la Croatie. Cilic mène deux manches à rien à Zagreb devant des fans en fusion, avant l’extinction des feux et un scénario cruel jusqu’au bout. Karlovic balayé par Delbonis et le Saladier pour l’Argentine.

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« « Quand on est proche de gagner une telle compétition pour son pays, c’est dur de s’en remettre. Il était terriblement déçu et il a mis beaucoup de temps à surmonter ce coup dur. Même si on n’en parlait pas entre nous, il a bien fallu trois mois avant qu’il se sente mieux sur le terrain et qu’il mette ça derrière lui. Mentalement, il était encore dans ce match pendant des semaines. » »

Il y retombe encore, parfois. C’est que Marin Cilic souffre d’une maladie qu’on associe par paresse aux joueurs tricolores, et particulièrement à Richard Gasquet. La fameuse trouillite aiguë à deux sets zéro dans les grandes occasions. La dernière fois pas plus tard que l’été dernier à Wimbledon, contre l’illustre Guido Pella. Une faille dans la cuirasse qu’on a tôt fait d’associer à son statut d’icône au pays. La pression populaire, le poids des attentes qui le rattrapent de temps à autre, ce genre de clichés. « C’est vrai que la Croatie est une grande nation de sport qui aime les gagnants, réfléchit Cinkus. C’est un peu comme Djokovic pour la Serbie. Marin est l’étendard de l’équipe. Il a gagné tellement de grands tournois, il a gagné un Grand Chelem, tout le pays attend beaucoup de lui à chaque fois qu’il joue. »

Un dévouement jamais remis en cause

Reconnaissons au vainqueur de l’US Open 2015 une certaine constance : il ne s’est jamais dérobé, présent au minimum pour assurer la présence de la Croatie dans le Groupe Mondial. « Il a envie de faire ça pour la Croatie avant la fin de sa carrière. L’an dernier, quand on s’est assis ensemble et qu’on a parlé du calendrier, le résultat de la discussion était simple : Marin m’a dit, « si je peux jouer la Coupe Davis, je joue ». Maxime mise en application dans la foulée d’un parcours aussi brillant que fatigant à l’Open d’Australie. Cilic est rentré chez lui sitôt la finale perdue contre Federer pour se mettre à disposition des siens, engagés dans un premier tour piégeux contre le Canada.

« « Toute l’équipe a convenu qu’il était compliqué pour lui de jouer le premier jour sur terre battue, mais il a quand même tenu à être présent derrière l’équipe, et il a même joué le double le samedi pour faire pencher la balance. Je crois que c’est la preuve de son implication dans l’épreuve. » »

On croit même déceler dans son fléchissement automnal une certaine volonté de se préserver pour se donner une chance de finir la saison à fond les ballons à Lille. Impression confirmée à demi-mots par l’intéressé. « Je me suis senti fatigué après l’US Open, j’ai ressenti une lassitude aussi physique que mentale. Je n’ai pas joué à mon niveau habituel lors de la tournée en Asie, mais ce genre de choses peut arriver dans une saison, et j’ai pris le temps de beaucoup m’entraîner ». Le sentiment général au pays ? C’est l’année ou jamais, et pas seulement parce que la Coupe Davis va mourir dans sa forme actuelle. Borna Coric, le numéro 2 croate et 13e mondial, arrive lancé comme un avion.

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« Les gens attendent cette rencontre avec impatience », avoue Ivan Cirkus, qui, comme tous ses compatriotes réclame une revanche six mois après la finale de la Coupe du monde en Russie​. « On n’était pas ensemble ce jour-là, mais je sais que Marin a regardé le match avec tous les fans à Zagreb. En foot, c’était déjà incroyable d’aller jusqu’en finale, on ne peut pas parler de déception d’avoir perdu contre la France. Mais en tennis, ça va être beaucoup plus ouvert ». De notre balcon, c’est pourtant clair. Ce coup-ci, les Bleus sont aussi peu favoris que la Croatie en juillet.