Ligue Europa: La Lazio donne une leçon de football à l'OM, qui a de quoi flipper pour le Classico
FOOTBALL•Pas bien gaillard en ce moment, l'OM reçoit dimanche au Vélodrome un PSG qui voudra laver le déshonneur de son non-match en Ligue des champions contre Naples...Au stade Vélodrome, Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Quasi éliminé en Ligue Europa, l'OM inquiète sérieusement avant le Classico face au PSG, dimanche, au Vélodrome.
- Les Marseillais bafouillent leur football depuis plusieurs matchs. Et des tensions semblent apparaître au sein du groupe.
La plus belle ovation du Vélodrome aura été pour un avion en papier. Oui oui. Peu après la mi-temps de cet OM-Lazio, des taquins installés en Jean-Bouin ont propulsé leur billet jusqu’au rond central. Le stade s’est emballé, et on aurait du mal à le lui reprocher : c’était la seule action d’un Marseillais aboutie techniquement, ce jeudi soir.
La Lazio Rome a donné une leçon de football à l’OM (3-1) et a, surtout, mis en évidence toutes les lacunes de l’OM depuis des mois. Dès qu’il y a la moindre adversité, Marseille n’y arrive pas. Et dimanche, l’adversité, c’est juste un PSG qui n’a pas perdu un seul match ni fait un seul match nul, cette saison, en Ligue 1. Le Vélodrome tremble : pour l’instant, de peur. Et dimanche soir, de colère ?
Rami et Payet s’engueulent
Dans le vestiaire olympien, les esprits s’étaient déjà sérieusement échauffés après l’humiliation infligée par Lille (3-0). Rebelote ce jeudi : Adil Rami et Dimitri Payet se sont engueulés sur la pelouse puis dans le couloir. On ne va pas devenir comme par magie des experts en lecture labiale, mais en gros, c’est la vieille histoire du « t’as été nul »/«toi aussi », non ?
a« C’était rien », nous a baladés Adil Rami, avant une métaphore compliquée qu’on n’a pas tout à fait saisie (une histoire d’excréments que l’on remue, en gros). « On a déjà eu des discussions plus virulentes pendant des matchs, mais ça ne s’était pas vu », assure Dimitri Payet, qui parle d’un « fait de jeu » : « On n’était pas d’accord sur la gestion du dernier ballon, avec la nervosité d’une défaite, ça donne cette explication. »
Le manque de pressing devant, un souci durable
« Ce n’est pas un problème de voir des joueurs s’engueuler, ça prouve qu’il y a une réaction », assure à son tour Rudi Garcia. L’entraîneur olympien fait mine de ne pas voir que c’est la même histoire qui se répète en boucle, à l’OM : les éléments les plus défensifs trouvent que les plus offensifs sont bien légers au pressing.
Après sa métaphore odorante, Adil Rami a bien exprimé ce sentiment :
« A force de voir que les porteurs de balle ne sont pas pris, à force de courir après l’attaquant, ça devient fatigant physiquement. Les grands connaisseurs du football vont pointer les défenseurs mais c’est un collectif. On a beaucoup de talent mais l’an dernier, c’est au mental qu’on a fait de grandes choses. » »
C’est une grande constante, dans le foot : quand rien ne va plus, on en appelle aux tripes. Tel un rugbybman, Luiz Gustavo exhorte ses coéquipiers « à pousser, à bouger, pour montrer qu'on est une équipe avec du caractère. » Rudi Garcia aussi espère un sursaut viril dimanche, face au PSG : « Les défenseurs de la Lazio en imposent physiquement… Il aurait fallu en faire plus dans le combat. On aura besoin de ça dimanche. »
C’est en effet ainsi qu’ils avaient réussi à surprendre les Parisiens, l’an dernier, avec un match nul (2-2) impressionnant d’intensité et de combativité. Replongeons-nous dans le passé, tiens, justement. L’OM n’était pas non plus au top de sa forme quand il a reçu le PSG, en octobre 2017. Les Marseillais avaient remporté une victoire sans gloire face à Guimaraes et venaient d’encaisser trois buts sur la pelouse de Strasbourg. Mais l’OM marquait des buts à la pelle : sur les trois rencontres pré-Classico, les Olympiens tournaient à trois buts par match de moyenne.
Sans Thauvin, pas d’étincelle en attaque
Cette année, au contraire, c’est la crise derrière et le désert devant. En dehors du coup franc de Payet qui a permis de réduire le score, l’OM n’a eu qu’une occasion nette face à la Lazio, occasion que Sanson a bazardée hors du cadre. Mitroglou a été transparent et les mouvements collectifs inexistants.
« On a manqué de rythme, de transmissions vers l’avant, d’appels de balle, de courses, et on a été stériles dans la finition », a listé Rudi Garcia qui, étonnamment, ne trouve pas cela inquiétant à trois jours du Classico. « On ne peut pas tirer de conclusions sur le plan offensif ce soir, on a été loin de ce qu’on sait faire. » Ce n’est pas faux, mais ça fait plusieurs matchs que c’est le cas : n’oublions pas que l’OM a battu Nice 1-0 en cadrant une seule frappe.
N’oublions pas, non plus, que Thauvin risque fort d’être indisponible dimanche soir. Rudi Garcia n’avait « aucune nouvelle », ce jeudi. L’ailier international, blessé au talon, s’est entraîné seul, avec un préparateur physique. Il était en tribune présidentielle, avec sa compagne et n’a fait aucun commentaire ni sur la rencontre, ni sur sa santé. Mais la vraie question : a-t-il fait des avions en papier ?