Stade Rennais- Dynamo Kiev: Y a-t-il un risque de débordements avec les supporters ukrainiens?
LIGUE EUROPA•Environ 400 supporters du Dynamo sont attendus dans la capitale bretonne ce jeudi...Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Le Stade Rennais reçoit le Dynamo Kiev ce jeudi en Ligue Europa.
- Pour l’occasion, entre 300 et 400 supporters ukrainiens sont attendus dans la capitale bretonne.
- Souvent impliqués dans des violences, ils seront sous haute surveillance.
La soirée s’annonce chaude ce jeudi soir au Roazhon Park. Avec 25.245 places vendues pour la réception du Dynamo Kiev, le club breton va battre son record d’affluence en coupe d’Europe. Pour cette rencontre de Ligue Europa, environ 300 ou 400 supporters ukrainiens devraient faire le déplacement en Bretagne. Ces derniers seront très encadrés par les forces de l’ordre pendant et après le match, qui n’est pourtant pas classé comme particulièrement à risques par les autorités. Mais les ultras ukrainiens, et notamment ceux du Dynamo Kiev, n’ont pas très bonne réputation et ont souvent dans le passé été impliqués dans des violences.
Les supporters de Guingamp peuvent en témoigner. En février 2015, lors du déplacement de leur équipe en 16e de finale retour de Ligue Europa, ils avaient été pris à partie par des supporters ukrainiens particulièrement menaçants et avaient dû être escortés par les forces de l’ordre pour quitter le stade.
« Je n’ai pas vu des supporters, j’ai vu une meute, il n’y a pas d’autres mots, avec des gens assoiffés de violence. Ils voulaient en découdre, et, je crois, tuer nos supporters », avait alors réagi Bertrand Desplat, le président de l’En Avant de Guingamp.
« Une certaine culture de la violence chez les ultras »
Pour Olga Ruzhelnyk, doctorante à l’université de Nanterre et spécialiste du mouvement ultra en Ukraine, ces violences seraient parties d’un motif futile. « Les supporters de Guingamp auraient sorti un drapeau français, qui a les mêmes couleurs que le drapeau russe. Certains ultras ont pris cela pour de la provocation et ont voulu leur sauter dessus », explique-t-elle.
Deux mois plus tôt, de violences heurts avaient aussi éclaté entre des supporters de Saint-Etienne et ceux du club ukrainien de Dnipropetrovsk. « Il y a une certaine culture de la violence chez les ultras ukrainiens. Ils aiment bien chercher les supporters adverses pour les provoquer », souligne-t-elle.
Un repli identitaire dans les stades ukrainiens
Mais depuis quelque temps, la situation a bien évolué dans le pays, entré en guerre depuis 2014 avec son voisin russe. Très patriotes, beaucoup d’ultras ukrainiens n’ont ainsi pas hésité à s’engager volontairement pour aller combattre les troupes russes dans le Donbass. Depuis Maïdan, les groupes de supporters ont signé une trêve, devenant tous frères d’armes. « On a assisté à un repli identitaire dans les stades avec désormais un ennemi commun, la Russie », indique la chercheuse.
Face aux équipes étrangères en revanche, aucun accord de non-violence n’a été signé et les supporters de Kiev font toujours parler d’eux, comme fin août à la suite d’une bagarre avec des supporters de l’Ajax Amsterdam.
Face à Rennes, le risque de débordements semble tout de même assez limité. « A condition de ne pas trop les provoquer. Comme exhiber des photos de Poutine ou quelque chose de pro-russe par exemple. Ils sont aussi très anti-communistes et ne portent pas trop dans leur cœur les mouvements d’extrême-gauche », prévient Olga Ruzhelnyk.