ATHLETISMEL'AMA «m'a demandé de me taire», affirme l'ancien athlète Edwin Moses

Dopage: L'AMA «m'a demandé de me taire», affirme l'ancien athlète Edwin Moses

ATHLETISMESes propos du président du conseil d'administration de l'Usada font écho à ceux d'une ancienne athlète qui avait parlé «d'intimidations» il y a quelques jours...
L'ancien champion olympique du 400m haies, Edwin Moses, est le président du conseil d'administration de l'Agence américaine antidopage.
L'ancien champion olympique du 400m haies, Edwin Moses, est le président du conseil d'administration de l'Agence américaine antidopage.  - Paras Griffin / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

L'ancien champion olympique du 400m haies Edwin Moses, devenu président du conseil d'administration de l'Agence américaine anti-dopage, a raconté vendredi comment les instances de l'Agence mondiale antidopage (AMA) lui avaient ordonné de «se taire» lors d'une récente réunion et a déploré «l'atmosphère hostile» qui règne au sein de l'organisation.

Ces propos, publiés dans une tribune du Sydney Morning Herald, suivent ceux de Beckie Scott, présidente du comité des athlètes de l'AMA, qui a également affirmé avoir été «intimidée» par des cadres de l'instance quand elle s'était opposée à la réhabilitation de l'agence russe antidopage Rusada.

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«Malheureusement, Scott n'est pas la seule à avoir été attaquée pour sa volonté de faire le ménage», a écrit Moses, président du conseil d'administration de l'Usada. «En mai, à la dernière réunion du board de l'AMA, plusieurs personnes m'ont ordonné brutalement de ne pas parler. On m'a dit de me taire», a ajouté le double champion olympique du 400 m haies, qui est également physicien et considéré comme l'un des pionniers de la lutte contre le dopage.

Scott, une ancienne championne canadienne de ski-cross, a démissionné le mois dernier de la commission qui avait recommandé la levée de la suspension contre Rusada, suspendue en 2015 après les révélations d'un système de dopage institutionnel. Cette décision avait été largement critiquée par de nombreux athlètes et d'autres agences nationales antidopage.

Le démenti de l'AMA

«Cela pourrait paraître insultant si ce n'était surtout déroutant: pourquoi des personnes qui prétendent représenter un sport propre essayent-elles de museler les interventions d'autres personnes avec lesquelles elles sont en désaccord ?», a ajouté Moses. Selon lui, une «atmosphère hostile» est en train de «devenir la norme dans le monde de l'antidopage».

L'AMA n'a pas pu être jointe dans l'immédiat mais a nié dans un communiqué à la BBC avoir demandé le silence du double champion olympique. «Personne n'a demandé à M. Moses ni à personne d'autre de "se taire" lors de la réunion du board en mai. Si cela avait été le cas, cela aurait été rapporté par les médias présents dans la salle», a affirmé l'instance.

David Sharpe, patron de l'agence australienne antidopage Asada, a demandé qu'une enquête indépendante soit ouverte après les accusations de Scott, une demande qu'a soutenu Moses. «Sharpe a raison de dénoncer car c'est une attitude qui dure depuis longtemps et qui est totalement inacceptable», a-t-il affirmé.