NBAAux Lakers, l'épilogue hollywoodien de LeBron James

NBA: LeBron James veut faire oublier Kobe Bryant aux Lakers

NBALes Lakers entament leur saison jeudi soir à Portland, et la franchise espère retrouver les play-offs pour la première fois depuis l’ère Kobe Bryant…
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant en Californie,

« This is L.A. ». Pendant des années, un poster géant de Kobe Bryant a accueilli les touristes à LAX (l’aéroport de Los Angeles). Mais pour cette nouvelle saison NBA, il va falloir s’habituer à voir une nouvelle star porter le maillot purp and yellow des Lakers : LeBron James. L’ancien de Cleveland l’a dit haut et fort, il est venu à Los Angeles pour rejoindre « une franchise historique ». L’objectif, évidemment, est de décrocher un nouveau titre. Commencer par une qualification en play-offs serait déjà pas mal, après cinq années de disette.

James va devoir gagner le respect des supporteurs. Cet été, deux peintures murales géantes mettant en scène la nouvelle recrue ont été vandalisées. Mais Kobe Bryant en est persuadé, ses fans « rentreront dans le rang » si les Lakers renouent avec la victoire. Avec sept ans d’écart, l’un à l’Ouest et l’autre à l’Est, leur rivalité s’est toujours déroulée à distance – les deux joueurs ne se sont jamais rencontrés en play-offs ou en finale. Reste le débat, éternel, qui anime les discussions autour d’une bonne vieille Bud Light : « Kobe ou LeBron ? ».

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« Un champion qui n’est plus inquiet de sa place dans l’Histoire »

« Comparer des champions est futile. Les temps changent, le jeu et les circonstances aussi », juge Roland Lazenby, encyclopédie de la NBA, auteur de biographies de Michael Jordan et de Kobe Bryant. « Kobe, c’était le joyau au talent brut, qui a grandi devant le monde entier pour devenir un champion sur le parquet des Lakers. » Et la ville, après les tensions raciales des années 1990 (Rodney King et O.J. Simpson) avait « besoin de l’espoir et de la flamboyance » amenés par le jeune joueur tout juste sorti du lycée et par Shaquille « big man » O’Neal en 1996. Quand ce dernier est parti, Bryant est resté fidèle à la franchise. Comme Jerry West et Magic Johnson, il y a passé toute sa carrière. Il a saigné jaune et violet et remporté cinq titres en vingt ans.

Les adieux de Kobe Bryant pour son dernier match avec les Lakers, le 14 avril 2016.
Les adieux de Kobe Bryant pour son dernier match avec les Lakers, le 14 avril 2016. - Mark J. Terrill/AP/SIPA

« LeBron c’est le vétéran qui arrive au sommet de son art, un monstre de physique couplé à un QI basket hors-norme », estime Lazenby. Il aurait pu choisir la solution de facilité en tentant de constituer une « super team » à Houston ou à Philadelphie, pour concurrencer Golden State, mais il a opté pour ce dernier défi. « C’est celui d’un champion qui connaît sa valeur et qui n’est plus inquiet de sa place dans l’Histoire. »

Une année de rodage

LeBron James a déjà écrit une légende digne d’Hollywood. Le traître parti gagner deux bagues à Miami après la mise en scène « The Decision », est revenu en fils prodigue offrir à sa ville natale de Cleveland le premier titre NBA de son histoire. L’ironie de l’affaire, c’est que sa venue à Los Angeles doit beaucoup à Kobe Bryant. C’est lui, raconte The Atlantic, qui convaincu la présidente Jeanie Buss d’en faire sa priorité. Après une lutte fratricide, celle que Bryant surnomme « The Mother of Dragons » a écarté son frère Jim et le manager Mitch Kupchak pour les remplacer par Magic Johnson, désormais directeur des opérations, et Rob Pelinka, l’agent de Bryant, au poste de GM.

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S’il est venu pour gagner une quatrième bague, LeBron James sait qu'il va devoir « faire preuve de patience ». Entouré de jeunes joueurs prometteurs (Lonzo Ball, Brandon Ingram) et de mercenaires en manque de repères (Rajon Rondo, Lance Stephenson, JaVale McGee), il devra batailler comme jamais, dans une conférence Ouest relevée, pour se qualifier en play-offs. Et sans doute attendre un an de plus et le renfort d’une star comme Kawhi Leonard ou Jimmy Butler pour rêver d’une finale.

A presque 34 ans, après une saison éreintante à Cleveland, le temps presse. A tel point que la question mérite d’être posée : est-il venu à Los Angeles pour s’offrir une fin de carrière au soleil et devenir un magnat d’Hollywood, avec une dizaine de projets (séries, films, documentaires) en développement ? « J’ai signé pour quatre ans. Je suis venu pour jouer au basket », a-t-il répondu en conférence de presse. Roland Lazenby y croit. « On l’oublie trop souvent, au-delà de la motivation financière et de leur soif de victoires, des champions comme Kobe Bryant et LeBron James partagent quelque chose de plus profond : un amour pur et absolu du game. »