TFC: Excellent à Toulouse, Baptiste Reynet veut «taper dans l’œil de Didier Deschamps»
INTERVIEW•Le gardien toulousain a réussi un excellent début de saison. Ambitieux pour son club, il aimerait aussi découvrir l’équipe de France…Propos recueillis par Nicolas Stival
L'essentiel
- L’ancien Dijonnais a fait mieux qu’assumer la succession d’Alban Lafont, parti à la Fiorentina.
- A bientôt 28 ans, il se verrait bien devenir le troisième gardien des Bleus.
Des débuts à Martigues, sept saisons à Dijon entrecoupées d’un court séjour à Lorient (2013-2014), puis le TFC depuis fin juin. Pas à pas, Baptiste Reynet bâtit sa carrière et s’impose comme l’un des meilleurs gardiens français. « J’ai toujours privilégié l’aspect sportif, assure le portier, qui avait refusé de partir à Marseille à l’été 2017 pour y interpréter la doublure de Steve Mandanda. Je suis dans une période de ma carrière où j’ai besoin de jouer pour progresser. »
C’est ainsi que l’ancien international Espoirs (28 ans le 28 octobre) justifie le choix de Toulouse, où il s’est vite mis le public dans sa poche. Dans les cages de l’actuel huitième de Ligue 1, le successeur d'Alban Lafont multiplie les prestations haut de gamme. De quoi, peut-être, envisager de troquer le Violet pour du Bleu d’ici quelque temps…
Après d’excellents débuts, le TFC a connu un coup de mou. Comment l’expliquez-vous ?
Face à Saint-Etienne (2-3), on perd sur des erreurs. Contre Nice (1-1), on ne joue qu’une mi-temps. C’est l’accumulation de petits détails qui fait qu’on ne ramène pas plus de points. Ceci dit, notre début de saison est plus que positif. Mais il va falloir retrouver le chemin de la victoire après la trêve (Toulouse se déplace samedi à Nantes).
Quel est l’objectif ?
Faire une très grande saison et finir le plus haut possible. Il nous manque une ou deux victoires pour être là où on espérerait être. Nous sommes déjà dans le Top 10, mais il ne faut surtout pas se reposer sur ça. Le club sort d’une saison très délicate, avec pas mal de problèmes. Les supporters ne venaient plus au stade. C’est également un objectif de les y ramener, de leur faire plaisir en produisant du beau jeu et en gagnant les matchs. Pour cela, il va falloir être plus décisif.
Sur un plan personnel, comment jugez-vous votre début de championnat ?
Je suis assez perfectionniste, j’aspire toujours à faire mieux. Mais c’est plutôt positif dans l’ensemble. Je suis arrivé dans une nouvelle ville, un nouveau club. J’étais habitué à mon petit confort dijonnais et c’est aussi pour cela que je voulais changer d’air. Je me suis bien acclimaté, cela se passe super-bien.
Quand vous êtes arrivé, avez-vous senti une équipe traumatisée par la mauvaise saison dernière ?
Non. On sentait bien sûr que l’équipe avait été touchée par ce qui s’était passé, mais tous les compteurs ont été remis à zéro. Il y a un nouveau coach [Alain Casanova], le président [Olivier Sadran] a mis les moyens pour recruter de nouveaux joueurs. Cela a apporté de la fraîcheur et aidé à faire oublier la saison dernière très délicate.
aIl y a eu un « mini-feuilleton » juste avant votre arrivée. Avez-vous craint que le transfert ne se fasse pas ?
Je me suis mis d’accord avec le TFC assez rapidement. Ensuite, chaque président a voulu défendre ses intérêts, mais je n’étais pas plus inquiet que ça. Le discours d’Alain Casanova m’a séduit, ainsi que sa philosophie de jeu. Il souhaite une équipe qui joue au ballon et qui reparte de derrière. Il me laisse beaucoup de libertés dans les buts et veut que je joue haut.
C’était déjà le cas à Dijon. Changer d’environnement en gardant les mêmes principes de jeu, ça m’a beaucoup plu. Toulouse est une super ville, le TFC un très bon club présent depuis longtemps en Ligue 1. Il y a tout pour réussir.
Après votre prestation à Rennes (1-1), Alain Casanova a indiqué que, pour lui, vous étiez « proche de la sélection ». C’est un objectif ?
Oui, bien sûr. C’est un rêve pour tout footballeur. Il y a beaucoup de très bons gardiens, mais je garde ça dans un coin de ma tête. J’espère un jour recevoir une présélection, puis être retenu comme troisième gardien. Si ça arrive, tant mieux. Si ça n’arrive pas… Je ne veux pas faire une fixation là-dessus mais je vais tout donner pour y parvenir. A moi de faire mes preuves pour, pourquoi pas, taper un jour dans l’œil de Didier Deschamps.
On change complètement de sujet, mais vous êtes un fondu de rugby. Il y a pire que Toulouse pour assouvir cette passion…
Mon père (Raphaël) était troisième ligne aile, puis numéro 8 et enfin deuxième ligne à Romans-sur-Isère et Aubenas. Il a évolué en première division. Mes oncles et mes grands-pères ont également joué au rugby. Il n’y a que moi et des cousins qui ont fait un choix différent.
Dans le village où je vivais, il y avait un club de foot, où je jouais avec des copains. A certaines périodes de mon adolescence, j’ai été à deux doigts de signer au rugby. J’ai peut-être manqué de cran (sourire). Je n’ai pas encore eu le temps d’aller voir un match du Stade Toulousain, car on joue souvent en même temps. Dès que j’aurai l’occasion, je vais y aller. Des joueurs du Stade viennent nous voir, à moi de leur rendre la pareille.