Strasbourg: «Au niveau compréhension du jeu, je suis à mon top», juge Ali Traoré l'homme fort de la SIG
BASKET•En ce début de saison, le pivot Ali Traoré est l'homme fort de la SIG, dont il est le joker médical jusqu'au 31 décembre...Propos recueillis par Alexia Ighirri
L'essentiel
- Face à Antibes, son ancien club, Ali Traoré a marqué 30 points et les esprits (37 d’évaluation). Cartonnera-t-il autant face à un autre de ses ex, Limoges ? Réponse dimanche à 18h30 au Rhenus.
- Le pivot qui sur le papier n’est qu’un joker médical, palliant jusqu’au 31 décembre la blessure de Jacques Alingue, porte Strasbourg en ce début de saison.
- Ali Traoré a-t-il retrouvé son meilleur niveau ? « Honnêtement, je pense être plus fort. Sur certains aspects notamment, sur la lecture du jeu par exemple. Je comprends plus le jeu et je sais le laisser venir à moi. […] J’ai décliné au niveau qualité physique mais au niveau compréhension du jeu, je suis à mon top. »
Il y a quelques jours face à Antibes, son ancien club, Ali Traoré a marqué 30 points et les esprits (37 d’évaluation). Cartonnera-t-il autant face à un autre de ses ex, Limoges ? Réponse dimanche. Reste qu’entre ces deux matchs, le pivot – de retour à Strasbourg trois ans après sa saison avec la SIG — a eu le temps de se faire une place dans le « cinq » de la première journée de la Ligue des champions. Celui qui sur le papier n’est qu’un joker médical, palliant jusqu’au 31 décembre la blessure de Jacques Alingue, porte l’équipe en ce début de saison, parfois délicat pour la SIG.
Alors, ça fait quoi de marcher sur l’eau ?
Marcher sur l’eau carrément ? ! (Sourire) Disons que je suis content. Ça se passe très bien individuellement, collectivement j’aimerais que ça se passe un peu mieux, mais c’est positif.
Vous enchaînez de sacrées performances, comment faites-vous, quel est votre secret ?
Je suis dans un système qui me va bien. Le basket prôné par Vincent Collet est un basket qui me va très bien. Après, j’ai aussi la confiance de mes coéquipiers qui fait que j’ai souvent le ballon dans les mains. Donc ça me permet d’avoir plus l’opportunité de scorer.
Votre parcours n’a pas toujours été aussi simple, entre vos différents clubs en peu de temps, votre période de chômage, votre statut de joker médical ici… Y a-t-il un sentiment de revanche ?
Pas spécialement. Avant oui, mais là je suis davantage dans l’optique de prendre du plaisir, et de profiter du basket. J’ai eu des « très hauts » et aussi des « très bas », et je sors d’un « très bas », donc voilà c’est que du bonheur pour moi : je prends énormément de plaisir à faire mon métier et j’ai envie de profiter.
C’est de la maturité ?
On va dire ça, oui ! J’ai pris quelques années et quelques baffes dans la tronche aussi… Ça aide à remettre les idées en place.
Vous avez douté un moment ?
Oui, surtout ces dernières années. La saison dernière ça allait bien (à Antibes puis Monaco), mais les deux précédentes en Espagne et à Limoges j’ai beaucoup douté et j’étais vraiment à deux doigts d’arrêter de jouer. Moi je suis quelqu’un qui a besoin d’avoir du plaisir dans ce qu’il fait, d’être bien dans son environnement, sinon je ne peux pas être performant.
C’est peut-être ça le secret…
C’est vrai ! Je suis un gars assez émotionnel. Chez certains, ce genre de choses glissent sur eux, mais moi j’ai cette attache émotionnelle qui est assez importante pour moi.
Avez-vous retrouvé votre meilleur niveau ?
Honnêtement, je pense être plus fort. Sur certains aspects notamment, sur la lecture du jeu par exemple. Je comprends plus le jeu et je sais le laisser venir à moi. Alors que quand tu es plus jeune, t’as plus tendance à vouloir forcer les choses mais là je ne force rien du tout. Je pense avoir progressé ces dernières années : j’ai décliné au niveau qualité physique mais au niveau compréhension du jeu, je suis à mon top.
Grâce à qui, à quoi ?
Ma période de chômage (six mois) a été très bénéfique à ce niveau-là. Parce que j’ai regardé énormément de matchs et j’ai vraiment eu le temps d’analyser le jeu. Je me mettais à la place de certains joueurs sur certains matchs. Je me disais « ah ce genre de système là ça m’irait mieux que celui-là ». Quand j’ai eu le coup de fil de Strasbourg, je me suis dit que dans le style de jeu de la SIG, il y avait moyen que ça se passe très bien.
Vos performances redonnent son sens au mot « joker »…
(Rires) Oui, de toute façon je ne sais pas ce qu’il se passe à la SIG mais ça ne se passe pas comme prévu : il n’y a pas l’effectif qu’on avait prévu, notre pivot titulaire est blessé (Youssoupha Fall)… Mais je suis content parce qu’on a une capacité d’adaptation assez forte. Et moi aussi, je m’adapte à n’importe quel rôle : si on veut que je sois titulaire, je le serai, si on veut que je sois remplaçant je le serai, si on veut que je sois un pigiste, je m’adapte aux besoins de l’équipe.
Et après joker, il y a quoi ?
Ah ah ! Ça, c’est une bonne question, je ne sais pas !
Il n’y a pas un statut de retraité en tout cas ?
Non, non, parce que je prends vraiment beaucoup de plaisir dans ce que je fais. J’ai envie de continuer et de « boire le calice jusqu’à la lie », comme on dit.