VIDEO. OM-Francfort: «Personne pour les remotiver en cas de coup de mou !» Le huis clos va-t-il perturber les Marseillais?
FOOTBALL•En Ligue Europa, jeudi, l’OM affrontera Francfort dans un stade vide. Ceux qui ont déjà connu cette situation donnent quelques conseils aux olympiens…Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Pour l’ancien entraîneur de l’OM Elie Baup, en l’absence de supporters, « le principal risque, c’est que les joueurs se relâchent ».
- Il faut aussi éviter de provoquer verbalement les adversaires, car dans le silence, la situation peut facilement dégénérer.
- Ce genre de match n’est pas facile à gérer non plus pour l’équipe adverse. « Je n’étais pas suffisamment concentré », se souvient le gardien d’Auxerre Olivier Sorin.
Seuls au monde. Les Marseillais vont disputer jeudi leur premier match de Ligue Europa sans un seul supporter dans les tribunes. Un « gros handicap à surmonter » dixit Rudi Garcia. Elie Baup, qui s’était imposé avec l’OM à Bastia, en 2012, dans un stade vide, acquiesce : « Le principal risque, c’est que les joueurs se relâchent. Je pense qu’il faut mettre en place un pressing très fort dès le début. »
L’ancien joueur de l’OM – et toujours supporter – Jean-Charles De Bono s’inquiète à son tour : « S’ils ont un coup de mou pendant le match, et ça arrive à tout le monde, ils n’auront personne pour les remotiver ! On a besoin de ce public, de cette ferveur, surtout à Marseille ! » Elie Baup, de nouveau : « On l’a vu contre Guingamp : après une première mi-temps ratée, ils se réveillent, le stade les pousse, et là ça s’emballe ! »
Jean-Charles De Bono était sur le bord du terrain en janvier 2007, le dernier match à huis clos complet organisé au Vélodrome. L’OM avait gagné 3-1 face à Auxerre, après une partie improbable, où frappes et dégagements étaient déviés et/ou poussés par le mistral. On peut déjà évacuer cette perspective : Météo France n’annonce que 15 km/h de vent jeudi soir. Et dans la nouvelle configuration du Vélodrome, le terrain est plutôt bien abrité.
Les coachs doivent se faire discrets
Mais l’effet cathédrale vide n’en est que plus impressionnant : « Il faut faire attention à la communication verbale sur le terrain, car ça peut facilement donner lieu à des accrochages entre équipes, comme on entend tout », reprend Elie Baup. En 2007, l’entraîneur olympien Albert Emon avait carrément organisé un match amical à huis clos complet, dans la semaine précédant la rencontre, pour se préparer : « C’est compliqué de se maîtriser, parce que dans le silence, on ne peut pas toujours dire ce qu’on a envie de dire… Il faut être plus discret que d’habitude ! »
« Djib', Djib' ! » L’appel de Franck Ribéry à Djibril Cissé avait tout de même parfaitement fonctionné et surpris Olivier Sorin, le portier auxerrois. « Sur le coup, je n’ai pas du tout entendu parler les attaquants, se souvient-il aujourd’hui. Je dois avouer que je n’étais pas suffisamment concentré, pas suffisamment motivé, ça ressemblait trop à une opposition d’entraînement ! »
Une opposition observée par une poignée de supporters qui se gelaient les miches au 14e étage d’un bâtiment, qui permettait à l’époque d’apercevoir un bout du terrain. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, ceux qui voudront s’incruster devront avoir pas mal d’autres talents… « J’étais au stade pour le huis clos en 2007 grâce à mon superpouvoir : l’invisibilité », nous a ainsi « confié » un supporter blagueur qui préfère rester anonyme. Discret. Plutôt logique, avant une rencontre qui va tourner à la partie géante de « roi du silence. »