VIDEO. US Open: «Ils n'arrêteront pas tant qu'il n'y aura pas un mort», les joueurs accablés par la chaleur
TENNIS•Malgré l'introduction d'une pause fraîcheur, plusieurs joueurs ont abandonné en raison du cocktail chaleur et humidité régnant à New-York...J.L. avec AFP
«Je n’allais pas mourir sur le court… », « première fois qu’il fait aussi chaud et humide » : les joueuses et les joueurs vivent un cauchemar et leurs organismes sont mis à rude épreuve depuis le début de l’US Open à New York. Un chiffre résume la difficulté à laquelle ils sont confrontés : dans le tableau masculin, cinq matchs se sont soldés mardi par des abandons en raison de la chaleur et de l'humidité étouffantes, alors que les températures ont dépassé les 35 degrés dans la mégapole américaine.
Premier à jeter l’éponge dans la matinée après deux heures et demie de combat, dans le quatrième set de son premier tour, l’Argentin Leonardo Mayer (43e) était remonté contre les organisateurs.
« Je crois qu’il ne faut plus jouer en cinq sets parce que tant qu’un joueur ne sera pas mort, ils n’arrêteront pas », a-t-il lâché, interrogé sur la démarche à adopter. « La seule solution, c’est d’écourter un peu (les matches) parce que nous ne maîtrisons pas la chaleur. » « Je n’ai pas supporté, j’ai essayé mais je ne pouvais pas », a-t-il raconté. « Je ne pouvais plus jouer, c’était impossible. Je n’allais pas mourir sur le court… »
Pause inédite de dix minutes
Un peu plus tard, ce sont le Lituanien Ricardas Berankis, mené deux sets à un par le Sud-Coréen Chung Hyeon, et l’Italien Stefano Travaglia, issu des qualifications et victime de crampes au même stade de son match, qui ont renoncé. « J’espère qu’au prochain tournoi il fera moins chaud qu’ici », a lancé ce dernier.
Le Serbe Filip Krajinovic et le Russe Mikhail Youzhny, qui jouaient dans l’après-midi, ont eux aussi dû renoncer à cause de crampes persistantes. Face aux pics de température, les organisateurs de l’US Open ont -- pour la première fois -- mis en place une règle offrant aux joueurs la possibilité de prendre une pause de dix minutes entre les troisième et quatrième sets des simples messieurs. Novak Djokovic, lui, l’a mise à profit dès son premier tour en s’offrant un bain de glace revigorant, qui l'a aidé à se sortir d'un match devenu piège face au Hongrois Marton Fucsovics (41e).
Bain glacé pour Djoko
« C’est la première fois qu’il fait aussi chaud et humide en même temps », a estimé le Français Richard Gasquet, vainqueur en trois sets pour son entrée en lice mardi. La veille déjà, le N.1 mondial Rafael Nadal avait décrit « une humidité infernale » et demandé - en vain - un ventilateur dès les premiers échanges de son premier match.
« Deux heures et quelques de cauchemar » : c’est ce qu’a vécu la Française Alizé Cornet (28 ans), battue en trois manches (4-6, 6-3, 6-2) après avoir compté un set et un break d’avance (6-4, 3-1) : « Cette chaleur et cette humidité m’ont fait paniquer. Je me suis dit que je n’allais pas y arriver. C'est difficile de garder sa lucidité dans ces moments de souffrance.» A noter que ce cagnard n’a pas découragé tous les Français, puisque 10 d’entre eux sont qualifiés pour le second tour, un chiffre bon à prendre dans la morosité actuelle.