VIDEO. Hockey, course, derby… Comment le roller peut convaincre Lyon qu’il propose bien «des sports spectaculaires»?
DECOUVERTE•Le Palais des sports de Gerland va accueillir pour la première fois la Roller Week, du 30 juin au 8 juillet...Jérémy Laugier
L'essentiel
- Lyon organise pour la première fois la Roller Week, à partir de samedi, au Palais des sports de Gerland.
- Outre des démonstrations des nombreuses disciplines, le championnat d’Europe de roller hockey U16 et U18 va se dérouler du 5 au 8 juillet à Lyon.
- « 20 Minutes » vous présente, avec plusieurs passionnés, trois sports méconnus prouvant que le roller sort bien du cadre loisirs qui est le plus souvent le sien en France.
«Lorsque j’annonce à des gens que je pratique le roller, on me demande toujours les figures que je fais. » Comme tant d’autres patineurs de haut niveau, la Lyonnaise Flavie Balandras peine à s’affirmer comme une compétitrice crédible, malgré son titre de championne de France élite de 10 km à point.
Après l’explosion du roller en ligne à la fin des années 1990, « la mode s’est essoufflée » et de nombreuses disciplines sur roller vivotent dans un certain anonymat, à Lyon comme en France. La Roller Week, qui aura lieu du 30 juin au 8 juillet au Palais des sports de Gerland (Lyon VIIe), va notamment être l’occasion de mettre en lumière trois sports aussi méconnus que spectaculaires.
Le gratin des jeunes hockeyeurs européens sera à Lyon
Certes, la patinoire est plus petite, le sol est en plastique, il y a cinq et non six joueurs, et surtout les charges ne sont pas autorisées. Mais le roller hockey est bien le petit-cousin du hockey sur glace. « C’est la discipline la plus importante de la fédération avec 15.000 licenciés en France, soit tout juste 6.000 de moins que sur la glace, indique Jean-François Proux, président de Lyon Roller Métropole (500 licenciés). Beaucoup de jeunes pratiquent le hockey sur les deux surfaces, étant donné que les techniques sont assez semblables. »
Avec un avantage notable : il n’y a jamais ici de notion de zones et de hors-jeu. « Les règles sont bien plus faciles à comprendre et il n’y a pas d’arrêt de jeu. Les matchs sont donc beaucoup plus rythmés que sur la glace », apprécie Jean-François Proux, ravi d’accueillir le premier championnat d’Europe de roller hockey en France, dans les catégories U18 (de 18 à 21 ans) et U16 (16 ans).
Tournoi U15 de roller hockey gratuit samedi 30 juin et dimanche 1er juillet (de 8 à 17 heures) puis Euro U18 et U16 du 5 au 8 juillet (de 8 à 16 euros la journée). Réservations ici.
La course est « ludique » pour tous, du 100 m au marathon
Flavie Balandras ne comprend toujours pas comment le BMX a pu devenir un sport olympique dans sa formule race depuis Pékin 2008, et pas le roller. « Nous ne partons pas à quatre ou six mais à 40, confie cette étudiante à l’Ecole centrale de Lyon, qui s’entraîne quotidiennement. Vous imaginez donc à quel point les duels épaule contre épaule peuvent être spectaculaires sur une piste de cinq mètres de large. Et alors que nous sommes à 40 km/h, nous devons parfois sauter par-dessus un patineur au sol pour éviter une chute collective. »
Du sprint sur 100 m au marathon, les distances ne manquent pas en roller course. La championne de France élite de 10 km à point dresse un parallèle avec le cyclisme sur piste : « il faut être agile, technique, et avoir un bon sens tactique pour comprendre au mieux les courses ». A 24 ans, celle qui boucle quasiment dix marathons chaque saison (record personnel en 1h08) voit un véritable attrait dans son sport très peu médiatisé. « Dès l’âge de cinq ans, tout y est extrêmement ludique », note Flavie Balandras. Celle-ci attend avec curiosité les retombées de la Roller Week sur ses terres tout en croisant les doigts en vue de Paris-2024.
aInitiation gratuite de roller et de skate, samedi 30 juin et dimanche 1er juillet (de 10 à 16 heures) sur le parvis du Palais des Sports.
« Girl power » et « sacrés coups » au roller derby
Le derby est à la fois la discipline la plus méconnue et la plus barrée dans les sports présentés durant la Roller Week. Pratiquée par 4.500 personnes en France, « quasi exclusivement des filles », elle a tout pour plaire aux amateurs de sports de contact et de show à l’américaine. Le concept est étonnant mais (plutôt) simple : deux équipes de cinq joueuses (de plus de 15 ans à Lyon) patinent sur une piste, avec une « jammeuse » par camp. Cette attaquante va devoir traverser le pack pour marquer des points, en bravant des défenseuses prêtes à tout pour la stopper.
Il est essentiellement interdit d’attraper une joueuse avec son bras ou grâce à un croche-pied. « Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour venir dans le derby, explique Léonore Desuzinges, défenseuse dans l’équipe des Fausses Soyeuses de Lyon Roller Métropole, qui vient d’accéder en N1. On peut prendre de sacrés coups et il faut protéger ses côtes ! » Après avoir pratiqué handball et boxe française, cette quadragénaire s’éclate dans « le seul sport de contact dédié aux femmes », où chaque patineuse arbore un pseudo et où leur équipe lance un cri de guerre. Ambiance folie universitaire US, check.
Match de roller derby entre joueuses N1 élite et les meilleures Françaises samedi 30 juin (20h30, 6 ou 8 euros). Réservations ici.