FC Nantes: Gourvennec-Kita, pourquoi tout s'est brisé (soudainement) en début de semaine
FOOTBALL•Les dessous d'un dossier de plus de quinze jours...
David Phelippeau
L'essentiel
- Jocelyn Gourvennec, qui était le grand favori, ne deviendra pas l'entraîneur du FC Nantes.
- Alors que le contrat était sur le point d'être signé, les deux parties se sont embrouillées sur la composition du staff.
Dans les rédactions (la nôtre au passage), les articles étaient rédigés et précieusement conservés dans les bases de données des ordinateurs. Au FC Nantes, on avait demandé à certains salariés, en congé, de se tenir prêts à revenir pour la présentation officielle. Il n’y avait plus guère de doute, Jocelyn Gourvennec (46 ans) allait succéder à Claudio Ranieri sur le banc du FC Nantes. Les discussions, jalonnées de plusieurs rencontres/dîners, traînaient en longueur depuis plus de 15 jours, mais la direction du FCN se voulait extrêmement confiante sur l’issue. L’ancien entraîneur de Bordeaux - qui aurait pourtant été dissuadé de venir par certains de son entourage - était partant pour ce défi nantais.
Avant de s’engager, Gourvennec souhaite prendre le temps de définir les contours de sa future mission avec sa direction. Financièrement, les deux parties tombent d’accord sur le salaire : 140.000 euros mensuels (même salaire qu’à Bordeaux). Moyens, potentielles recrues pour le mercato, relations avec formation… tout semble avancer plutôt dans le bon sens. Durée du contrat ? La direction veut 2 ans, le clan Gourvennec 3, mais ce petit point de divergence n’en est pas vraiment un. Les deux parties tombent finalement d’accord sur 2 ans.
Gros point de divergence sur le staff
La vraie pierre d’achoppement réside dans le staff de Gourvennec (+ Eric Blahic et Kevin Plantet), selon les deux parties. Waldemar Kita et son fils, Franck, ont de très mauvais retours sur Eric Blahic, adjoint historique et indissociable de Gourvennec. WK propose à son futur coach de lui adjoindre Samuel Fenillat, le directeur du centre de formation. Gourvennec, qui entretient d’excellentes relations avec ce dernier, préfère qu’il reste à sa place pour travailler en étroite collaboration avec la formation. Blahic est finalement accepté par la direction, mais les deux parties s’accordent pour étoffer le staff.
Le week-end dernier, l’ancien coach de Guingamp se met en quête d’un autre adjoint, d’un autre préparateur physique et d’un coach des gardiens de but. Mardi matin, trois noms sont soumis à la direction : l’adjoint Laurent Huard (passé par la réserve de Rennes et du PSG), Florian Simon (préparateur physique de l’équipe de France espoirs) et Ronald Thomas (entraîneur des gardiens à Guingamp).
L’interventionnisme de Kita a refroidi Gourvennec
Renseignements pris sur les trois techniciens dans la journée de mardi, la direction du FCN (qui était prête à prendre Nicolas Dehon pour s’occuper des gardiens) oppose une fin de non-recevoir à Gourvennec… et lui demande de continuer à prospecter pour étoffer son équipe. « Conceição et Ranieri sont venus avec le staff qu’ils voulaient, mais, "Joce" n’avait pas cette chance-là », regrette un proche du dossier. Certains pensent surtout que le président Kita voulait infuser quelques « hommes » à lui. La direction dément cette idée.
L’interventionnisme refroidit considérablement Jocelyn Gourvennec. « S’il fait ça pour le staff, on pouvait se demander s’il n’allait pas agir de la même manière pour le mercato », poursuit-on dans l’entourage de Gourvennec. Ce dernier fait alors comprendre au FCN que si le staff qu’il propose n’est pas accepté, les négociations s’arrêtent là. Elles n’auront jamais repris ensuite.