FOOTBALLCollina a-t-il coûté la finale de 2004 à l'OM?

OM, histoires de finale (4/4): Les Marseillais ont-ils eu raison d’avoir insulté Collina de tous les noms après la finale de 2004?

FOOTBALLL’arbitre italien avait expulsé Barthez juste avant la mi-temps de la finale perdue face à Valence (0-3)...
J.L. avec N.C.

J.L. avec N.C.

Toute cette semaine qui va nous mener à la finale de Ligue Europa entre l’Atletico Madrid et l’OM à Lyon, 20 Minutes vous fait revivre le passé européen du club marseillais. A travers quatre épisodes, un pour chaque finale, nous allons retracer avec l’aide précieuse de l’historien du club, Gilles Castagno, une anecdote, une histoire, une polémique qui a fait l’histoire de l’OM mais aussi celle du foot français. Ce mercredi, nous terminons la série avec la polémique sur la finale de 2004 perdue face à Valence (3-0), et l’arbitrage longtemps discuté de la star italienne Pierluigi Collina.

>> Retrouvez l’épisode 3 ici

C’est l’histoire d’une rencontre entre deux grands chauves de l’histoire du foot des années 90/2000. L’arbitre et le gardien. Le dernier sergent et le dernier rempart. Pierluigi Collina et Fabien Barthez. On joue la 45e minute d’une finale fermée entre Valence et l’OM, copie conforme de l’affiche qui nous attend au parc OL mercredi. D’un côté, la grande équipe espagnole du moment en dehors du duo Barça/Real, de l’autre le petit challenger marseillais. Ce dernier tient le coup bon an mal an jusqu’au drame.

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Une sortie suicidaire du gardien des Bleus dans les pieds de Mista à l’angle des six mètres, après un raté de Beye. Penalty évident et carton rouge, parce que la double peine pour anéantissement net d’une occasion de but existe encore, finale pliée à la mi-temps. Dans le rôle du type obligé de laisser sa place au gardien remplaçant alors qu’il n’a rien demandé, Camel Meriem.

« Cette finale laisse un goût amer. On faisait jeu égal avec Valence, qui était favori sur cette finale. Et puis en une minute tout bascule. C’est le tournant. Le règlement est parfois appliqué à la lettre, parfois moins. Sur une finale, c’est dur. Le penalty y est, mais le carton rouge… On sait que la finale est finie pour nous quoi. On était le petit sur cette finale. Peut-être que M. Collina connaissait pas mal de joueurs espagnols, ce Valence venait de jouer la finale de la C1. J’espère que ce n’est pas pour ça qu’il a mis carton rouge » »

Nous y voilà. L’OM et ses supporters, qui ont l’impression de s’être fait voler leur finale, ne digèrent pas une décision pourtant logique du point de vue réglementaire. S’ensuit, comme toujours dans ces cas-là, une relecture du match a posteriori. Un échange de maillot suspect échangé avec Carboni après le match, des coups de sifflet qu’on attend toujours pour des fautes à répétition sur Drogba, une brutalité valencienne sur le même Drogba non sanctionnée en début de rencontre, et une fureur généralisée. Les supporters olympiens passent leur soirée à passer en revue l’arbre généalogique de Collina avec des mots pour chacun.

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Certains l’insultent même de visu quand ils le croisent par hasard à l’aéroport au moment de rentrer avec un avion d’Alitalia rebaptisé « Air Collina », et le bruit fou commence à courir : l’arbitre italien aurait été aperçu avec une écharpe de Valence autour du cou pour se protéger du froid.

« Peut-être qu’il est jaloux », Barthez pas vraiment beau joueur

Barthez met une pièce dans la machine sans attendre : « L’arbitre a gâché la fête à lui tout seul. Il m’avait déjà sifflé un penalty lors d’un match contre l’Espagne qui n’y était pas du tout. Je ne sais pas s’il y a de la jalousie de sa part, ou quoi. Un rouge dans une finale, c’est dur. Gardien, c’est déjà ingrat, car il n’y a plus personne derrière nous ».

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Christophe Bouchet, le président de l’époque, ne fait rien pour calmer l’hystérie générale. Mieux, il promet du sang à l’UEFA si elle ne diligente pas illico une enquête urgente sur les agissements scabreux de l’homme aux yeux globuleux, tout en ayant bien conscience que ladite requête n’aboutira jamais. « Il a échangé son maillot à la fin du match avec Carboni et a salué tous les joueurs espagnols. Au moment du carton rouge, Lennart Johansson [alors président de l’UEFA], qui était à côté de moi, m’a dit : ''Je suis désolé. Il est le roi''. L’UEFA va me dire : ce n’est pas bien ce qu’a fait Collina, mais c’est comme ça. Elle ne va pas déjuger leur arbitre. »

Bouchet, devenu maire de Tours entre-temps, reconnaît aujourd’hui qu’il a poussé le bouchon un peu loin. D’ailleurs, il nous apprend qu’il n’a jamais demandé d’enquête à l’UEFA, finalement : « En revoyant les images, on s’est aperçus qu’il n’y avait pas grand-chose à réclamer. Ce qui est un peu injuste, c’est l’expulsion en plus du penalty, mais à l’époque, les règles étaient faites ainsi ». L’élu précise aussi ne pas avoir mémoire d’avoir tenu une conversation complotiste avec le président de l’UEFA. En bref : il n’y avait pas de quoi en faire un fromage.

Le mythe de l’écharpe de Valence autour du cou de Collina

Meriem encore : « Est-ce qu’il s’est passé des trucs avec Collina ? Personnellement, je n’y avais pas prêté attention. Mais beaucoup de joueurs en ont parlé après. Ils ont signalé son attitude. On a entendu que Collina était ami avec Carboni… C’est sûr que quand on est arbitre, ce n’est pas un bon signal de demander le maillot d’un joueur On a aussi dit qu’il y avait un contentieux entre Collina et Barthez​. Et que c’était pour ça qu’il l’avait expulsé. Franchement, je préfère ne pas y croire. On ne va rien enlever à Valence, qui avait vraiment une très belle équipe. On aurait juste aimé pouvoir lutter à armes égales ».

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Demander à Barthez de se retenir eut été plus judicieux. C’est ce que semble lui dire Collina dans un regard plein de compassion capté par France 2 sur la pelouse, quelques minutes après la défaite. On lit presque la pensée de l’Italien : « Comment voulais-tu que je ne sorte pas le rouge là-dessus ? ». Il est temps d’admettre qu’on est d’accord avec lui.