Mondial 2018 : Non, les supporters ne pourront pas se droguer tranquillou dans les gradins
FAKE OFF•Inutile d'espérer fumer des joints dans les stades, la Russie n'a pas légalisé l'usage des drogues...Samba Doucouré
L'essentiel
- Plusieurs sites ont affirmé qu’une loi autorise la consommation de drogues en Russie.
- En réalité seul le transport de certaines drogues à usage médicamenteux, en quantité limitée, est toléré, et sous réserve de pouvoir produire une ordonnance.
Le site américain Newsweek a relayé l’idée selon laquelle les supporters pourront consommer de la cocaïne, de l’héroïne et de la marijuana dans les stades de la Coupe du Monde de football 2018 en Russie. Cette information stupéfiante s’est répandue dans divers sites. Et certains internautes de conclure qu'ils pourraient tranquillement venir avec leurs joints, seringues ou bong.
En fait, l'affaire est évidemment plus compliquée.
Tout part d’un article publié par Izvestia, un journal russe qui a fait part de l’inquiétude au sein du ministère de la Santé concernant la consommation de médicaments tels les opiacés ou la codéine dans les stades si elle est combinée à la consommation d’alcools. Les autorités russes ont confirmé que les touristes pourront apporter leurs médicaments y compris ceux qui ne sont pas autorisés en Russie à la condition qu’ils fassent une déclaration préalable et qu’ils aient une ordonnance traduite et certifiée en russe.
Une dérogation pour le milieu de la recherche et des industries
Cela n’est pas lié à la Coupe du Monde mais aux accords de l’Union économique eurasiatique (UEEA) qui permet la circulation d’une multitude de produits réglementés parmi eux des médicaments, des drogues, des armes et même des os de dinosaures. Il est important de préciser que le plus souvent, l’importation de ces produits est acceptée dans le cadre de recherches académiques, ou d'usages industriels.
Le règlement de l’UEEA stipule que « les particuliers peuvent effectuer des importations et (ou) l'exportation de quantités limitées de stupéfiants et de substances psychotropes sous forme de médicaments pour un usage personnel pour des raisons médicales, avec les documents appropriés, ainsi que les précurseurs (molécules à transformer pour la médication) dans des quantités déterminées par les lois de l'État - membre de l'Union douanière ». En résumé, oui aux opiacés pour calmer la douleur de malades qui justifient de leur traitement, mais non aux seringues d'héroïne.
Izvestia précise que des médecins russes seront dépêchés dans les stades pour vérifier les ordonnances et fournir l’assistance médicale nécessaire aux supporters. Certains médicaments contre la douleur qui peuvent contenir de l’opium ou de la marijuana seront autorisés à la consommation dans les stades pour les supporters qui peuvent en apporter la justification. Mais il sera interdit de fumer, de s’injecter ou de sniffer des stupéfiants dans les enceintes sportives.
Des mesures exceptionnelles ont en revanche été prises concernant la «troisième mi-temps». A l'issue des matchs, la vente d'alcool sera prohibée tout autour des stades. Il faudra alors nécessairement se rendre dans les fan zones pour boire une bière.
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