FOOTBALLDiego Simeone, le faiseur de miracles de l’Atlético de Madrid

Ligue Europa: Diego Simeone, le faiseur de miracles permanent de l’Atlético de Madrid

FOOTBALLL'Atleti de Simeone affronte Arsenal en demi-finale de Ligue Europa ce jeudi (21h05)…
Diego Simeone est arrivé en 2011 à l'Atlético
Diego Simeone est arrivé en 2011 à l'Atlético - Bagu Blanco/Shutterstock/SIPA
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Depuis son arrivée en 2011, Simeone a changé la dimension du club.
  • Les Colchoneros arrivent à concurrencer le Barça et le Real.
  • L’Atleti espère jouer une nouvelle finale européenne en mai.

Changement d’ère dans le foot. Après plus de 21 années passées à la tête d’Arsenal, Arsène Wenger quittera les Gunners en fin de saison. Avec le départ de l’Alsacien, Stéphane Moulin, l’entraîneur d’Angers, va devenir le coach en activité ayant le plus de longévité sur le banc d’un club européen. Derrière « El Loco du SCO », en poste depuis l’été 2011, on trouve « El Cholo » Simeone, le technicien de l’Atlético de Madrid, qui affronte Arsenal en demi-finale de Ligue Europa ce jeudi, débarqué dans la capitale espagnole un beau jour de décembre 2011.

Depuis sa nomination, les supporters colchoneros revivent. L’Argentin a révolutionné toute une institution. D’éternels losers, les Colchoneros sont devenus l’une des équipes à battre. Une Liga, une Ligue Europa, une Coupe du Roi, deux finales de Ligue des champions, une Supercoupe d’Europe… En sept ans, Diego Simeone a dépoussiéré l’armoire à trophées des Colchoneros. « Il a transformé le club à tous les niveaux. En vrai, il a même sauvé l’Atlético, assure Victor Molina Pozo, journaliste passé par Antena 3 qui suit les rojiblancos. Avant son arrivée, il y avait beaucoup de problèmes économiques et, pour recruter, le club se basait trop sur des agents comme Jorge Mendes. Avec les titres, l’Atleti a gagné de l’argent, est devenu attractif pour les jeunes joueurs avec un énorme potentiel et est devenu une référence en Europe. »

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De 23e au classement UEFA, l’Atlético est passé troisième. En Liga, Simeone a pris l’équipe à la dixième place. Elle a fini la saison 2011-2012 sur le podium. « Lorsque j'étais au club, on a remporté la Copa del Rey au Bernabeu et on s'est qualifié pour la Ligue des champions, se remémore Domingo Cisma, passé chez les rojiblancos lors de la saison 2012-2013. Aujourd'hui, avec Simeone, ça paraît normal, mais avant, c'était tout le contraire. »

Une saison plus tard, les Colchoneros ont même remporté la Liga, mettant un terme à l’hégémonie des deux mastodontes, le Barça et le Real. « Ce n’est pas seulement un championnat. Mesdames, messieurs, ce que vous transmettent ces joueurs, c’est quelque chose de plus important. Si on y croit et qu’on travaille, on peut le faire », expliquait l’ancien milieu de terrain après le titre. La recette de la potion magique est simple, à en croire Cisma : « Simeone a des gènes de vainqueur. Il demande à ses joueurs de l'ambition, une exigence maximale, du respect pour l'écusson de l'Atleti, pour les coéquipiers, pour soi-même. » Depuis plus de six ans, le gourou Simeone rabâche le même discours. Sans la moindre trace d’usure. Molina Plazo encore :

« L’équipe croit toujours à son discours. Il ne vend pas de mensonges. La solidité du groupe est la plus importante. Il a fait en sorte que les leaders comme Godin, Gabi ou Juanfran transmettent cette philosophie aux plus jeunes. En 2011, quand Simeone est arrivé, Saul et Koke étaient des gamins. Aujourd’hui ce sont deux leaders de plus dans le vestiaire. » »

Et si le courant ne passe pas avec les nouveaux joueurs, la porte de sortie est laissée ouverte. Demandez à Jackson Martinez, arrivé à l'été 2015 pour plusieurs dizaines de millions d'euros en provenance de Porto et transféré en Chine six mois plus tard. « Simeone a crée avec ses joueurs des normes de comportement, détaille Domingo Cisma. Ceux qui ne rentrent pas dedans ne réussissent pas à l'Atlético, comme on l'a vu avec certains grands joueurs. »

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Ces valeurs, ces règles, permettent aussi de surmonter les obstacles qui viennent se mettre sur leur route:

  • L’interdiction de recrutement imposée par l’UEFA ? On fait avec les moyens du bord en attendant janvier et l’arrivée de Vitolo et Costa
  • La fin du Vicente Calderon ? On part au Metropolitano reconstruire une histoire
  • L’élimination en Ligue des champions ? On va gagner la Ligue Europa

Le seul petit pépin qui pourrait venir bousculer la machine de guerre est la profondeur de l’effectif des Rouge et Blanc : avec les départs de Carrasco, Gaitan et Augusto, séduits par le projet sportif de clubs chinois cet hiver, Simeone n’a plus que 19 joueurs pros pour finir la saison. Embêtant ? Oui un peu, surtout quand on joue tous les trois jours. Mais il en faudrait plus pour dégoûter Diego « The Roc » Simeone. L’Argentin arrive quand même à bricoler : Saul qui joue latéral face au Betis, Thomas qui devient le patron du milieu de terrain, Gameiro qui marque au moment adéquat, Lucas Hernandez qui s’impose, des jeunes obligés d’avoir une formation accélérée pour jouer en pro. « La saison a été très compliquée, sans doute la plus compliquée depuis son arrivée, confirme Yohan, qui gère le compte Twitter @Atleti_France. Mais Simeone arrive toujours à trouver des solutions, c'est ce qui fait sa force, il a pour habitude de travailler avec un groupe réduit. »

L’Atlético jusqu'à quand ?

Aujourd’hui, dans un club où l’entraîneur est la figure de proue, la vraie préoccupation, est de savoir si l’Atlético va continuer à être au sommet lorsque Simeone voudra changer de club. « L’Atleti est une “équipe d’auteur”, comme a pu l’être le Manchester United de Ferguson ou l’Arsenal de Wenger : un club dans lequel l’entraîneur a une grande influence. C’est l’Atlético de Simeone », raconte Molina Pozo. Mais pour encore grandir, le club doit s’améliorer économiquement, retenir ses stars et recruter des joueurs qui augmentent le niveau de l’équipe. »

Alors, jusqu’à quand restera le mage Simeone dans la capitale espagnole ? Après la deuxième finale de Ligue des champions perdue, aux penaltys, par les siens en 2016, l’ancien coach de Catane, a fait flipper tous les supporters colchoneros. « C’est un moment où je dois réfléchir de mon côté, pensait Simeone. Dans ma vie, je n’ai jamais eu les choses facilement. Arriver à faire deux finales de C1 en trois ans, ce n’est pas facile, mais je ne suis pas content. » Après quelques semaines de doute, El Cholo est reparti pour un tour, faire encore des miracles mois après mois.

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« Il restera à l’Atlético jusqu’à ce qu’il voie qu’il ne peut plus rien faire pour l’équipe. Quand il prendra conscience que c’est impossible de se battre pour la Liga, pour la Ligue des champions, souligne le journaliste. Si l’Inter n’est pas encore redevenu un grand club, alors Milan pourrait être sa destination. » Les Nerazzurri peuvent déjà préparer les célébrations de titre. Du côté de l'Atlético, il sera compliqué de prendre sa succession. « Le prochain entraîneur sera quelqu'un de très haut niveau, conclut Domingo Cisma. Mais cela ne garantira pas qu'il obtienne le même succès que Simeone. »