«Je ne pourrai jamais rendre autant que ce que le FC Nantes m’a donné»
INTERVIEW•Papy Djilobodji, ancien défenseur des Canaris, sera de retour à la Beaujoire, samedi soir (20 heures), avec le club de Dijon…David Phelippeau
L'essentiel
- Papy Djilobodji reconnaît que le FC Nantes est le club où tout a commencé pour lui.
- Il n’a pas apprécié son départ et les critiques du président Kita.
- Le défenseur dijonnais revient aussi sur son expérience éphémère à Chelsea.
C’est la première fois qu’il revient à la Beaujoire sous un autre maillot que le jaune et le vert. Papy Djilobodji, ancien défenseur du FCN (2010-2015), est actuellement prêté par Sunderland à Dijon, qui sera à Nantes samedi. Pour 20 Minutes, il a accepté de revenir sur ses 5 années nantaises et la suite de sa carrière qui n’a pas toujours été simple. Entretien enjoué.
Quelle saveur a pour vous ce retour à Nantes ?
Ça fait déjà plaisir de revenir à Nantes car c’est là-bas pour moi que tout a commencé. Je vais revoir le meilleur public de France. A Nantes, on a toujours eu les supporters derrière nous quand j’y étais, surtout lors de la remontée en L1. Ça me donne des frissons rien que d’y repenser.
Votre plus beau souvenir ?
La remontée [en 2013]. On avait senti toute la ville derrière nous. Le public nous a beaucoup aidés quand on en avait besoin.
Que représente pour vous le FCN ?
C’est Nantes qui m’a permis de devenir joueur professionnel. Je ne pourrai jamais rendre autant que ce que ce club m’a donné. Tout ce que je pouvais faire je l’ai fait. J’ai aussi eu des moments galères à Nantes, mais ça fait partie de la vie… Mon adaptation a été difficile à mon arrivée. Je venais de Moissy et un an en arrière du Sénégal, il m’a fallu du temps pour m’adapter. J’étais seul. Comme quand je suis arrivé à Paris. Mais, je suis un guerrier…
La fin au FCN a été compliquée [il avait été mis à l’écart car il voulait partir] ?
Je voulais partir à la fin. Tout s’était très bien passé avec tout le monde, mais j’avais fait le tour à Nantes. Le président Kita n’a pas voulu, du coup, il a mal parlé de moi. Ça, ce n’est vraiment pas bien du tout pour un président. De toute façon, si vous regardez bien, à chaque fois qu’un joueur ou un entraîneur doit quitter le club - et même si cette personne a bien servi le club -, le président Kita n’en parle jamais en bien. Je le respecte beaucoup, mais s’il pouvait changer ça, ça serait pas mal. Pour le départ de Der Zakarian, c’était le cas aussi.
Vous semblez agacé ?
Le président est une bonne personne, mais quand il doit dire au revoir à des gens avec qui il a travaillé, il faut toujours qu’il les critique au lieu de les faire sortir par la grande porte. On le voit aussi avec Léo Dubois actuellement. S’il veut garder un très bon joueur, il faut faire ce qu’il faut. Si tu donnes à un joueur ce qu’il veut, il va prolonger.
Vous avez rapporté 3 millions quand vous êtes parti…
Oui, des gens sont partis libres, mais pas moi. On a attendu. J’ai perdu du temps. Le président attendait la bonne offre… Il l’a finalement eue.
Le Papy de Dijon est-il le même que celui du FCN ?
J’ai toujours la hargne, la niaque, mais j’ai progressé techniquement. Après, quand il faut mettre un taquet je suis toujours là ! (rires)
Quand vous êtes arrivé à Nantes, on s’est souvent moqué de votre côté un peu « bourrin »…
Oui c’est vrai, mais j’arrivais du Sénégal, il fallait que je marque mon territoire (rires).
Après Nantes, vous partez à Chelsea avec Mourinho et vous jouez 59 secondes là-bas en six mois ?
Que du plaisir. J’ai touché deux ou trois ballons que je n’ai pas perdus (rires). A Chelsea, j’aurais aimé jouer plus que ça. On ne m’a pas donné ma chance. En ce moment, tout cela me sert…
Vous regrettez d’y être allé ?
Non je ne regrette rien, cela faisait partie de mon destin.
Vous avez été prêté ensuite au Werder Brême avant de rejoindre Sunderland… Que retenez-vous des six mois en Allemagne ?
Ça s’est super bien passé. J’ai marqué le but du maintien. Je suis quelqu’un là-bas ! Je reçois beaucoup de messages de supporters du Werder encore maintenant. J’étais prêté là-bas et Chelsea demandait trop d’argent. Le Werder ne pouvait donc pas s’aligner. Ce n’est pas un regret de ne pas avoir pu rester là-bas car tout ce qu’il m’arrive dans la vie, je le prends bien. C’est mon côté philosophe.
Et pourquoi être allé à Dijon en ce début de saison ?
C’est un choix que j’ai bien réfléchi et je suis gagnant pour le moment. C’est un vrai projet de jeu. Le défi m’a attiré. Pour mon avenir ? Je ne sais pas [il appartient à Sunderland]. Je vis au jour le jour. Et puis, j’ai la Coupe du Monde. J’espère la jouer avec le Sénégal. J’étais titulaire lors des deux derniers matchs et je n’ai pas été mal…
Et le Real Madrid, votre rêve, vous y pensez encore ?
Tant que je ne stopperai pas le foot, je n’arrêterai pas d’y penser.
>> Papy Djilobodji a tenu à faire passer un message : « J’adresse mes condoléances à tous les proches de Philippe Daguillon. Son décès m’a beaucoup touché. »