SPORT-ETUDESRugbymen pro et étudiants... Ces 19 diplômés sont un peu particuliers

Rugbymen pro le jour, étudiants le soir... Ces 19 diplômés sont un peu particuliers

SPORT-ETUDESAvec le syndicat des joueurs professionnels de rugby Provale, Toulouse Business School propose une licence de management. Les 19 étudiants de la première promotion, dont des internationaux, ont reçu leur diplôme…
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Cette formation, unique dans le sport de haut niveau, permettra aux joueurs de gérer leur entreprise.
  • Parmi les diplômés, des internationaux français comme Doussain, Poitrenaud ou Lamboley…

Et à la fin, les 19 étudiants ont jeté en l’air leur chapeau, à l’américaine. Pourtant, ce mardi soir, la cérémonie de remises de diplômes ne se déroulait pas à Harvard ou à Princeton, mais à Quint-Fonsegrives, dans les locaux de Toulouse Business School (TBS). Ces joueurs de rugby font partie de la première promo du parcours « Manager de business unit », organisé par leur syndicat, Provale, en association avec TBS.

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Avec ce diplôme qui correspond à une licence, les voilà « compétents pour gérer une entreprise », comme l’explique Laure Vitou. La directrice de Provale formation est aussi l’une des dix enseignantes en charge de ces élèves un peu particuliers, en activité dans leur très grande majorité, qui évoluent en Top 14, Pro D2 ou Fédérale 1.

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Un niveau scolaire en baisse

Parmi eux, des noms connus du grand public, passés par le XV de France, comme Clément Poitrenaud, Grégory Lamboley (absents mardi), Romain Millo-Chluski ou Jean-Marc Doussain. Si certains ont déjà une ou plusieurs boîtes, ils ont toujours connu le professionnalisme, cette ère où les rugbymen aux longues études se font aussi rares que les desmans des Pyrénées. Le point de départ de la réflexion de Provale et de son président Robins Tchale-Watchou :

« « On a fait le triste constat que le niveau scolaire des joueurs baissait. Avec TBS, nous montrons que l’on peut donner des formations diplômantes pendant la carrière à des joueurs, et que cela ne les empêche pas d’être bons le week-end. » »

Via 275 heures d’enseignement en une année (management, ressources humaines, droit social et des entreprises, finance…), ce parcours inédit a proposé des cours sur le site de l’école, à Toulouse, mais essentiellement par écran interposé, en classes virtuelles notamment. Chacun a dû rendre un mémoire d’au moins 30 pages, et le défendre à l’oral. Plus stressant que de répondre à des journalistes en fin de match…

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Six heures de cours par semaine

Si bon nombre de ces premiers diplômés flirtent avec la trentaine, voire la dépassent allègrement, d’autres sont dans la force de l’âge comme Jean-Marc Doussain, le demi polyvalent du Stade Toulousain (27 ans).

« « Nous sommes forcément des privilégiés en jouant au rugby à ce niveau-là. Mais il ne faut pas oublier l’après-carrière. C’est mieux de l’anticiper. Cela permet d’être plus rassuré par rapport à une blessure, ou autre, qui peut arriver à tout moment. » »

Surtout lorsque son sport devient de plus en plus traumatisant. « Quand on voit le nombre d’arrêts de carrière dans le rugby actuel, à cause de commotions, de grosses blessures, des personnes qui n’arrivent pas à revenir… », souffle le futur Lyonnais, aux 17 sélections en Bleu. « Les cours, ce n’est que six heures dans la semaine, mais il faut arriver à les caler. Les lundis et mardis en cours virtuel, après l’entraînement, c’est dur. Mais les profs se sont vraiment adaptés à nous. »

Jean-Marc Doussain et son grand ami Romain Millo-Chluski.
Jean-Marc Doussain et son grand ami Romain Millo-Chluski. - N. Stival / 20 Minutes

Lancé dans le bain du Top 14 à 18 ans, l’Ariégeois avait laissé tomber son BTS génie électrotechnique lorsque sa carrière a pris son envol. « J’arrivais à un point où j’avais besoin de faire quelque chose à côté du rugby, explique Doussain, très proche de son ancien coéquipier à Toulouse, également diplômé, le Perpignanais Romain Millo-Chluski (35 ans, 18 sélections). Cette opportunité s’est présentée par l’intermédiaire de Provale. »

Une formation également proposée en anglais

Pour l’heure, le Stadiste n’a pas encore décidé dans quel domaine il exercerait une fois les crampons raccrochés : « J’ai déjà la licence qui me permettra d’enchaîner peut-être un jour sur un master ou autre chose car forcément il y a des passerelles. »

D’ici là, d’autres collègues auront marché sur les traces de Doussain et des 18 autres pionniers. En 2017-2018, 22 joueurs suivront le même parcours, en français, alors que 22 joueurs étrangers l’étudieront en anglais.