FOOTBALLSalah et De Bruyne sont-ils les Ronaldo-Messi du pauvre?

Liverpool-City: Stats, rivalité, style de jeu... Salah et De Bruyne, les Ronaldo-Messi du pauvre?

FOOTBALLPour être le Ronaldo-Messi du pauvre, il faut déjà être fichtrement fort…
William Pereira

William Pereira

José Mourinho comprend-il encore quelque chose au football ? Depuis son passage au Real Madrid, le Portugais enquille saisons décevantes et mauvais choix. Prenez deux des meilleurs joueurs en activité sur la saison en cours, Mohamed Salah et Kevin de Bruyne : tous deux ont été entraînés par le Mou à Chelsea, ciré le banc sous sa houlette, été prêtés et vendus avant de s’imposer auprès de deux coachs un peu plus attachés au beau jeu (Klopp et Guardiola).

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Aujourd’hui, l’Égyptien est la grande star de Liverpool et le Belge le phare de Manchester City. La paire s’affronte mercredi en quarts de finale de Ligue des champions et il n’est même plus question de savoir si ces deux-là ont leur place ailleurs que sur le banc mais plutôt si elle n'est pas l’équivalent low-cost de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, statistiques à l’appui.

Mohamed Salah : 41 matchs, 36 buts toutes compétitions confondues (34 matchs, 36 buts pour Ronaldo)

Kevin de Bruyne : 44 matchs, 11 buts et 19 passes décisives toutes compétitions confondues (40 matchs, 35 buts et 14 passes décisives pour Messi)

De Bruyne, le Messi de Guardiola à City

On comprend vite deux choses. Premièrement, ces deux hommes sont vraiment très forts. Deuxièmement, Salah est plus buteur et de Bruyne passeur, rapport à leur placement sur le terrain (l’Égyptien est attaquant, le Belge au cœur du jeu). Autant de facteurs qui donnent envie aux journalistes en quête de sensationnalisme d’oser la comparaison avec CR7-Messi.

Et Kevin de Bruyne, interpellé sur le sujet par le site de la FIFA, de nous refroidir. « C’est évidemment flatteur d’être comparé à des joueurs qui sont à un tel niveau depuis tant d’années. J’évolue à ce niveau depuis deux ans seulement, je suis plus jeune. Je pense aussi que c’est difficile de me comparer à des ailiers, des buteurs, car je joue au milieu et parfois même en position de milieu défensif. »

Soit. Ça n’empêche pas Xavi, d’en faire le nouveau Messi de Guardiola. L’Espagnol est cité par le Daily Mail :

« « Les équipes de Pep gagnent en tant qu’équipes, mais même les plus grands collectifs ont besoin d’un joueur vers qui se tourner quand ils ont besoin de quelque chose de spécial. On avait ça avec Messi à Barcelone et Manchester City a ça avec Kevin de Bruyne. À chaque fois qu’il a le ballon vous sentez qu’il va faire quelque chose de spécial. » »

KDB en leader technique, ça ne date pas d’hier. Valérien Ismaël connaît parfaitement la Bundesliga et peut en témoigner. « Si on regarde juste les qualités individuelles, elles sont à un niveau exceptionnel. Il avait déjà porté tout seul Wolfburg en 2015, quand ils ont gagné la coupe d’Allemagne et été vice-champions. Il avait une importance énorme, il a joué à un niveau exceptionnel et ça se retrouve aujourd’hui [à City]. »

Pour Guardiola, c’est clair, le Belge est le « joueur complet » de ses rêves. Tellement bon que le Catalan le place en outsider pour le Ballon d’Or (« il a une chance de le remporter ») depuis le début de l’année. Hyperbolique, mais pas tant : dans son domaine de prédilection, le Belge a surpassé Messi au mois de février en délivrant sa 77e passe décisive depuis ses débuts au Werder en 2012. On tient quelque chose, bien qu’il apparaît comme improbable de voir un jour le Belge atteindre le ratio buts/passes de l’Argentin.

« Mo est en chemin »

De l’autre côté du ring, dans le coin rouge, Mohamed Salah n’est pas mal non plus. Le Scouser n’était pas loin d’enregistrer une victoire symbolique aux dépens de Cristiano Ronaldo en marquant avec l’Egypte contre le Portugal en match amical, il y a une semaine. C’était sans compter sur la détente de basketteur de CR7. Mo 1, Cris 2.

On n’y est pas encore mais l’Égyptien rivalise avec ce qui se fait de mieux dans le game. Hector Cuper, sélectionneur des Pharaons : « Je pense que Salah est actuellement l’un des meilleurs joueurs du monde. Je ne sais pas s’il peut être le meilleur. Mais ce qu’il fait actuellement est très important », a déclaré l’Argentin en conférence de presse. Sur SFR Sport, Gervinho parle avec moins de retenue de la bonne passe de son ancien coéquipier à la Roma : « Quand on voit ses chiffres, il est au niveau aujourd’hui de Cristiano et Messi. »

On y revient irrémédiablement. Jurgen Klopp estimait, même, mi-mars que « Mo était en chemin » pour se hisser au niveau de Messi. « Si vous ne marquez que quand tout est parfait, vous ne pouvez pas marquer 29 buts. C’est ce qui fait de lui un véritable attaquant. »

Rivalité sportive, rivalité médiatique

C’est d’ailleurs pour ça qu’on a du mal à départager Salah et De Bruyne : le poste. « Salah est beaucoup plus buteur que De Bruyne, lui-même très au-dessus dans ce qui est des passes et avant-dernières passes. Je dirais qu’ils sont compatibles, ils pourraient jouer dans la même équipe », analyse pour nous Rolland Courbis, consultant chez SFR Sport. il poursuit:

« « La comparaison n’a pas vraiment lieu d’être, on peut aussi noter que l’un est gaucher et l’autre droitier. Mais les médias sont là pour créer une rivalité médiatique, et la rivalité sportive existe parce qu’ils sont de talent comparables. » »

Et qu’ils se disputeront un titre individuel majeur : celui de meilleur joueur de Premier League. Certes, ce n’est pas encore le Ballon d'Or​, mais il vaut son pesant de cacahuètes, suffisamment pour que le Belge se lance dans une campagne d’auto-promo auprès de l’électorat dans la presse britannique.

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« Je le mérite car j’ai été très régulier. Je ne crois pas être passé au travers d’un seul match. Il est impossible de comparer ma saison avec celle de Mohamed Salah. Sur le terrain d’Everton, j’ai joué relayeur. Salah joue en pointe. Comment nous départager ? Cette élection dépendra de ce que regardent les autres joueurs, qui vont voter. »

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L’Égyptien n’a pas répondu, sans doute ne le fera-t-il pas, question de caractère. Mais on retrouve en De Bruyne un peu du franc-parler de Cristiano Ronaldo en période électorale. On le répète, il y a quelque chose. Mais pas plus. « Tu as dix Ballons d’Or d’un côté, zéro de l’autre. Si tu compares ces deux-là à Messi et Ronaldo, c’est qu’il y a un souci », calme Courbis. Et Ismael de conclure, plat du pied sécurité : « C’est un beau duel, à très haut niveau mais… on est encore loin de Ronaldo et Messi. Il faudrait qu’ils se retrouvent plusieurs fois, à plusieurs niveaux, qu’ils se battent pour être le meilleur buteur, qu’ils se battent chaque année pour le titre de champion. Il faut qu’ils prouvent dans la durée… »