Paris 2024: Les JO pourraient coûter 500 millions d'euros supplémentaires selon un rapport d'experts
JEUX OLYMPIQUES•Si des mesures d'économie ne sont pas mises en oeuvre20 Minutes avec AFP
Les grands chantiers des Jeux Olympiques de Paris 2024 pourraient coûter jusqu'à environ 500 millions d'euros de plus si des mesures d'économie ne sont pas mises en oeuvre, selon un rapport d'experts pour le gouvernement rendu public vendredi.
Des risques pèsent aussi sur les délais du village olympique, alerte le rapport définitif, dont une version intermédiaire avait déjà fuité. Pour limiter ces surcoûts à moins de 200 millions d'euros, les experts proposent de supprimer plusieurs travaux et de réduire les dimensions du village olympique et des médias, situés en Seine-Saint-Denis, et qui doivent être reconvertis en milliers de logements après les JO.
A ce stade, le budget d'organisation, issu de fonds privés, s'élève à 3,8 milliards d'euros, tandis que le budget des constructions, sur lequel est centré le rapport, s'élève à 3 milliards d'euros, dont 1,5 milliard d'investissements publics.
L'un des principaux sujets d'inquiétude est le centre aquatique olympique, équipement phare des Jeux qui doit s'élever à Saint-Denis, juste à côté du Stade de France, pour accueillir les compétitions de natation et de plongeon. D'une part, les experts pointent un écart très important entre le financement public prévu, 108 millions d'euros, et une évaluation du coût «qui pourrait dépasser 260 M EUR HT». D'autre part, le déficit d'exploitation après les Jeux «n'est pas financé», avec une estimation à 500.000 euros par an.
Comme dans leur note d'alerte, les experts notent qu'un «risque majeur pèse sur les délais de réalisation du village olympique», calibré dans le projet à 17.000 lits, sur trois communes en Seine-Saint-Denis, juste au nord de Paris. Potentielles fouilles archéologiques, présence d'un chantier du Grand Paris Express, mais aussi d'un lycée et d'un foyer de travailleurs migrants sur place, plusieurs risques sont soulevés, alors qu'il faut «réaliser dans un délai de six ans une opération qui prendrait une dizaine d'années» normalement. Selon une source proche du dossier, «le risque archélogique est déjà levé», ce que ne dit pas le rapport sorti vendredi.
Enfin, les inspecteurs financiers (IGF), des Sports (Igjs), et les ingénieurs (Ponts et Chaussées) missionnés par le gouvernement notent que le projet Paris-2024 s'appuye sur des infrastructures de transports encore à construire, comme le Grand Paris Express, qui «ne sont pas exemptes de risques de retard».
Les Jeux Olympiques de Paris-2024 accueilleront pendant quinze jours plus de 300 épreuves dans une trentaine de sports, sur 37 sites situés surtout en région parisienne. Ils seront suivis par des Jeux Paralympiques.