Girondins de Bordeaux: Oui, il y a bien des solutions pour améliorer l’affluence du Matmut Atlantique
FOOTBALL•Ce samedi, le stade sera pour la première fois de la saison à guichets fermés à l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue entre le PSG et Monaco…Clément Carpentier
L'essentiel
- Les Girondins de Bordeaux ont toujours autant de difficultés à remplir leur stade.
- Le Matmut Atlantique sera à guichets fermés pour la finale de la Coupe de la Ligue.
- Un économiste du sport propose des solutions pour améliorer l’affluence de ce stade.
Si ça bouge beaucoup sur le terrain et maintenant dans les coulisses aux Girondins de Bordeaux, il y a une chose qui ne change pas, c’est l’affluence très décevante du Matmut Atlantique. Au point que cette saison, le stade n’a toujours pas vécu un match à guichets fermés. La finale de la Coupe de la Ligue entre Paris et Monaco sera le premier. Malgré les multiples opérations spéciales misent en place par le club, l’affluence moyenne n’est que de 23.867 spectateurs cette saison. C’est-à-dire un taux de remplissage de 57 %.
Un mauvais chiffre sur lequel SBA, la société gestionnaire du stade ne veut pas s’exprimer. Les Girondins, eux, n’ont trouvé personne pour répondre à temps à nos questions. Le dossier est toujours aussi sensible.
Alors comment relancer l’affluence du Matmut Atlantique au-delà des résultats sportifs ? Pierre Rondeau, économiste du sport, propose quelques solutions.
Construire une culture club. Selon notre spécialiste, il y a surtout des spectateurs et non des supporters à Bordeaux comme dans toute la France. Il conseille donc au club de créer « une âme de supporter dès le plus jeune âge en multipliant par exemple les partenariats avec les clubs locaux en Gironde. » Les Girondins font déjà régulièrement venir des écoles de football au stade depuis deux ans.
Appliquer le « Yield Management ». Cette technique marketing n’est pas nouvelle. Les compagnies de transport aériennes et ferroviaires l’utilisent déjà. Pour les Girondins, cela consisterait à vendre des billets avec un prix qui varie selon l’offre et la demande. « Ça permettrait d’avoir des places à 5 euros pour les matchs qui attirent peu de monde et des prix beaucoup plus élevés pour les gros matchs. Ça existe déjà en Championship [deuxième division anglaise] et ça marche », explique Pierre Rondeau.
Penser le stade comme un produit. Ce serait notamment le projet des investisseurs américains intéressés par le rachat du club et peut-être du stade. Optimiser au maximum la rentabilité du Matmut Atlantique. Pour notre économiste du sport, le parfait exemple, c’est l’Allianz Stadium de la Juventus de Turin : « Avant, il jouait dans un stade beaucoup plus grand [Stadio Delle Alpi, 70.000 places] que maintenant [41.000 places] mais paradoxalement, le club fait bien plus de bénéfices avec son nouveau stade où il y a un centre commercial ou encore des restaurants. »
Gérer au mieux les supporters. C’est avant tout l’image du club qui est en jeu là. « Il faut que l’ambiance soit bonne dans le stade pour attirer les potentiels spectateurs. C’est donc très important de bien s’entendre avec les différents groupes de supporters », rappelle Pierre Rondeau. De ce côté, ça se passe plutôt bien aux Girondins à part peut-être cette saison. Pour que cela se passe encore mieux, notre spécialiste propose par exemple la présence d’un représentant des supporters dans l’organigramme du club.