JO 2024: Le CIO arrive à Paris, avec des arbitrages délicats au programme
JEUX OLYMPIQUES•Le village des athlètes et celui des médias, notamment, seront sujets à discussion...20 Minutes avec AFP
Quelle taille pour le village olympique? Faut-il vraiment construire un village des médias? Des membres du CIO et du comité d'organisation des Jeux olympiques de 2024 se réunissent cette semaine à Paris, sur fond d'arbitrages délicats à rendre d'ici au mois de juin.
- Le CIO à Paris
Mercredi et jeudi, le «M. Paris-2024» du Comité international olympique (CIO), Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, le directeur exécutif du CIO Christophe Dubi et leurs équipes seront à Paris pour une réunion avec le comité d'organisation local, le Cojo, présidé par Tony Estanguet.
Objectif des échanges: revoir le projet au niveau technique, en tenant compte notamment de la volonté affichée par les deux camps de contenir les coûts d'organisation. Avec, en ligne de mire, une nouvelle réunion en juin où un projet plus abouti sera finalisé.
Lors des Jeux de Pyeongchang en février, le CIO a présenté une «nouvelle norme» censée aboutir à des JO plus économes, notamment via des épreuves concentrées sur moins de sites, et des solutions technologiques transposables d'une édition à l'autre.
Moins d'épreuves, cela représenterait un virage par rapport aux éditions précédentes; 339 médailles d'or doivent être distribuées aux JO de Tokyo en 2020, dans 28 sports et cinq sports «invités», contre 306 à Rio 2016.
Dans le projet de candidature de Paris 2024, 37 sites olympiques sont identifiés. A ce stade, le budget prévu du Cojo s'élève à 3,8 milliards d'euros à horizon 2024. Cette enveloppe dédiée à l'organisation de l'événement doit être alimentée par les produits de la billetterie, des sponsors et par le CIO. Elle peut évoluer, par exemple si les sponsors ramènent davantage que le milliard d'euros escompté.
- Des arbitrages à venir
A côté de cette enveloppe de fonds privés, une autre contient 3 milliards d'euros, dont une moitié provenant de l'État et des collectivités locales. Elle est destinée à la construction des équipements qui auront une vie après les JO. Or, plusieurs risques ont déjà été identifiés par une note d'alerte des experts de l'État
Ainsi, juste au nord de Paris en Seine-Saint-Denis, la zone du village olympique, qui doit être reconverti en quartier de logements, pourrait receler des vestiges archéologiques, et les solutions manquent pour déplacer un lycée et un foyer de travailleurs migrants qui se trouvent sur le périmètre. Alors que le planning du chantier est tendu, l'une des hypothèses serait un village légèrement redimensionné par rapport aux 17.000 lits actuellement prévus. «Si le CIO nous dit qu'il y a besoin de moins de lits, ça arrange tout le monde», résume à l'AFP un élu parisien, qui ne veut pas être cité.
Autre arbitrage compliqué, le village des médias au sein d'un «cluster olympique» regroupant aussi les épreuves de tir, badminton et volley-ball. Le CIO n'a jamais été convaincu de l'utilité d'un tel village, vues les capacités hôtelières existantes, mais son abandon pourrait provoquer une levée de boucliers des élus en Seine-Saint-Denis, alors que la candidature de Paris 2024 a fait de «l'héritage» des Jeux un axe majeur de sa campagne. Là aussi, une solution intermédiaire fait partie des pistes envisagées, avec un site revu à la baisse.
- Le centre aquatique, sujet sensible
Prévu pour sortir de terre à Saint-Denis, juste à côté du Stade de France, le centre aquatique a vocation à accueillir les épreuves de natation et de plongeon, puis à devenir un site pour le haut niveau et une piscine pour la population. Il a été chiffré au départ à un peu moins de 130 millions d'euros, mais les estimations recueillies par les experts de l'État grimpent déjà à 250 millions d'euros.
L'opération, financée par l'État, sur un site propriété de la ville de Paris, fait intervenir plusieurs acteurs. «Il y a des désaccords sur l'aménagement post-olympique», relève l'élu parisien, «alors qu'il est temps de se mettre au travail». Dans leur note d'alerte, les inspecteurs de l'État s'inquiètent aussi d'un probable déficit d'exploitation du centre. Autant de sujets à traiter pour la Solideo, la société publique chargée de superviser la livraison des ouvrages olympiques, dont le premier conseil d'administration aura lieu vendredi.