JUSTICEL'élu qui avait accusé les joueurs de Lens renvoyé devant le tribunal

Football: L'élu qui avait accusé les joueurs de Lens sera renvoyé en correctionnel pour injures à caractère raciale

JUSTICELe procureur de Béthune a décidé de poursuivre le conseiller régional (Les Patriotes) qui avait porté plainte pour agression contre des footballeurs…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Le conseiller municipal et régional, Guillaume Kaznowski, avait porté plainte contre trois joueurs du RC Lens pour agression physique ou verbale.
  • Le procureur de Béthune avait classé sans suite cette plainte, au vu des différents témoignages.
  • Il a décidé, en revanche, de poursuivre l’élu pour injure à caractère raciale.

Il y aura quand même un procès. Contacté par 20 Minutes, le procureur de la République de Béthune, Philippe Peyroux, a annoncé que Guillaume Kaznowski, l’élu (Les patriotes) qui avait accusé trois joueurs de Lens d'agressions physique ou verbale, sera convoqué, avant le mois de juin, devant le tribunal correctionnel pour injure à caractère raciale.

Selon des témoins, le conseiller régional des Hauts-de-France est soupçonné d’avoir traité les joueurs lensois de « sale nègre » et de « sale arabe ». Ce qu’il nie. « Au vu de la procédure, et en concertation avec les procureurs adjoints, nous avons décidé d’engager des poursuites car les faits nous paraissent suffisamment graves », souligne Philippe Peyroux.

Un témoin spontané

Ce dernier bat en brèche la version initiale de l’élu, visiblement ivre le soir des faits. Le 12 mars, après la défaite du RC Lens face à Bourg-en-Bresse, une dizaine de supporteurs ont eu une altercation verbale avec des joueurs. « Alors qu’on ne lui demandait rien, M. Kaznowski est venu filmer. M. Zoubir lui a demandé d’arrêter. Dans ce pays, on a quand même le droit de refuser de se faire filmer », raconte le procureur.

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La justice devra donc trancher pour savoir ce qui s’est passé ensuite. Le procureur livre son analyse : « Un homme qui avait assisté à la scène s’est présenté spontanément au commissariat de police de Lens lorsqu’il a lu les articles concernant cette histoire. Sa version confirme celles des agents de sécurité et du responsable de stadiers, à savoir qu’il n’y a pas eu échange de coups entre les joueurs et M. Kaznowski et que ce dernier a proféré des insultes ».

Le téléphone portable disparaît

Les coups dont s’était plaint le conseiller régional n’ont pas été attestés par le certificat médical, selon le procureur. « C’est un agent de sécurité qui l’a ceinturé pour le séparer des joueurs. Ils sont tombés au sol tous les deux », précise Philippe Peyroux.

Quant au téléphone portable avec lequel Guillaume Kaznowski avait commencé à filmer, « on ne l’a pas retrouvé, note le procureur. Il s’agissait visiblement de celui de son père, car le sien n’avait plus de batterie. »