Metz-FC Nantes: Coach et public préférés, adversaire le plus méchant et le plus fort etc. Signorino dit tout
INTERVIEW•L'ancien défenseur de Metz et de Nantes a pris sa retraite de footballeur professionnel il y a quelques semaines...David Phelippeau
L'essentiel
- En début d’année, Franck Signorino a annoncé son arrêt de carrière professionnelle.
- Il a accepté de répondre spontanément à quelques questions sur ses seize années de footballeur.
- Le quart de finale d’Europa League contre le Bayern Munich avec Getafe (1-1) à l’Allianz Arena en avril 2008 reste son meilleur souvenir, et Franck Ribéry le coéquipier le plus fort qu’il ait côtoyé, mais aussi le plus fou et ensuite son adversaire le plus méchant.
Dimanche (15 heures), Franck Signorino devrait jeter un œil attentif au match de deux de ses ex-formations : Metz-FC Nantes. Il y a un peu plus d’un mois, à 36 ans, l’ancien défenseur de L1 a officialisé son arrêt de carrière professionnelle longue de seize ans. Le voilà désormais lancé dans une nouvelle aventure : un projet professionnel proposé par l’UNFP. Franck Signorino veut essayer de restaurer l’image des footballeurs pros en les aidant à construire des projets humains et sociaux. En attendant, pour 20 Minutes, l’ancien défenseur, passé pêle-mêle par Metz, Laval, Reims, Nantes, Charleroi, Getafe et Carthagène, regarde dans le rétro. Avec forcément sa spontanéité légendaire.
Votre souvenir le plus marquant. « Le quart de finale d’Europa League contre le Bayern Munich avec Getafe [1-1] à l’Allianz Arena [avril 2008]. C’est le plus gros événement de ma carrière. On avait une équipe de Ligue des champions contre nous [Ribéry, Klose, Luca Toni, Kahn etc.]. »
Votre plus grande fierté. « Réussir à revenir au plus haut niveau à Reims et rejoue en Ligue 1 en 2012 après une double opération du tibia [2008-2009]. Pendant un an, je n’ai pas marché normalement. C’était une résurrection pour moi. »
Votre plus mauvais souvenir. « En avril 2008, je me fais opérer du tibia à Getafe… Lorsque je reprends l’entraînement quelques mois après, je me recasse la même jambe. Là, tout s’écroule. »
Le grand club dans lequel vous avez failli signer. « Marseille. A deux reprises, ça ne s’est pas fait. Jean Fernandez m’avait dit que lui, Pape Diouf et José Anigo me voulaient… »
Le joueur le plus fort avec qui vous avez joué. « Ribéry lorsqu’il est arrivé à Metz en 2004. Il venait de Brest [National]. C’était un phénomène ! »
Le joueur qui vous a mis la misère. « Avec Reims, sur un match, Lucas du PSG. Appuis, détente, pouvoir d’accélération de dingue. Cavani et Falcao m’ont aussi impressionné. »
L’entraîneur qui vous a le plus marqué. « Gilbert Gress m’a sorti de nulle part et n’a pas hésité à me lancer. Néanmoins, l’entraîneur qui m’a le plus fait progresser, c’est Jean Fernandez. Je l’ai apprécié en raison de son approche du métier méticuleuse, de ses valeurs de travail et de son investissement. »
Le public le plus chaud dans les clubs fréquentés. « Nantes par la fréquentation au stade. Et pourtant je suis arrivé dans une période de déclin du FCN. Ce n’était pas la tribune Loire de maintenant. La ville de Nantes respire le foot. »
Le président le plus marquant fréquenté. « Carlo Molinari, patriarche du club de Metz. Il faisait partie du paysage du foot. Il avait une relation particulière avec les joueurs. Il m’a offert mon premier contrat pro. »
Le partenaire le plus fou. Il rigole et réfléchit « Ribéry [côtoyé six mois] était loufoque dans sa façon de faire au quotidien. Aurélien Capoue à Nantes était fantasque aussi dans ses réflexions. Ah si, le plus fou fou, c’est Diego Rigonato à Reims. Il est capable d’arriver dans une pièce en faisant le chien car il le fait super bien. Souvent, on lui disait qu’ils étaient plusieurs dans sa tête. »
L’ami que vous vous êtes fait grâce au foot. « J’ai toujours gardé mon indépendance et mon cercle d’amis hors foot. Je n’ai jamais organisé mes vacances avec un pote du foot. J’ai de bons contacts, mais pas de vrais amis. »
La consigne d’un coach que vous n’avez jamais comprise. « Sans dire le nom du coach [c’était Jean-Luc Vasseur]. A Reims, quand on a pris 0-5 contre Marseille en 2014 à domicile, on nous avait expliqué une tactique en 4-3-3 sur un paper board. Les trois milieux et les trois attaquants bouchaient un côté, mais laissaient l’autre complètement libre ! Personne n’avait compris. »
L’adversaire le plus méchant. « Ribéry m’a marché dessus volontairement lors d’un quart de finale de Coupe d’Europe. Il m’a troué le short. C’était une de mes déclarations sur lui qui ne lui avait pas plu. Je m’étais fait piéger par un journaliste qui avait sorti une phrase du contexte… »
L’adversaire le plus sympa. « Grégory Coupet était vraiment sympa, abordable. »
Le partenaire le plus sympa. « Micka Landreau à Nantes. Nicolas Savinaud aussi. Ils avaient du caractère sur un terrain de foot, mais avaient le bon esprit. »