FOOTBALLMais il sort d’où ce Lucas Hernandez, sélectionné en équipe de France?

Equipe de France: Mais il sort d’où ce Lucas Hernandez?

FOOTBALLLe jeune joueur de l’Atletico Madrid constitue la surprise majeure de la dernière liste de Deschamps avant la Coupe du monde…
Lucas Hernandez avec l'équipe de France des moins de 21 ans, en novembre 2017.
Lucas Hernandez avec l'équipe de France des moins de 21 ans, en novembre 2017.  - Ziga Zupan / Sportida/SIPA
Julien Laloye

Julien Laloye

Six ans qu’on est un vieux couple et Didier Deschamps arrive encore à nous surprendre. Pas de Kurzawa, pas d’Amavi, et pas non plus de Ferland Mendy, qui avait une bonne tête de surprise. Non, le sélectionneur a opté pour Lucas Hernandez (22 ans) en doublure de Digne au poste d’arrière-gauche, en attendant de savoir si le genou de Benjamin Mendy fera l’affaire pour la Russie.

Ça a dû en surprendre quelques-uns en Espagne, où la presse annonce tous les quatre matins que Lucas a choisi la Roja, comme aurait pu le faire Aymeric Laporte avant lui.

Il a préféré la France à l’Espagne (visiblement)

Un journaliste espagnol qui avait dû sentir le coup, a chargé bille en tête, sur l’air de « vous êtes sûrs qu’il compte honorer cette sélection ? ». Question pas débile vu l’historique familial. Le grand frère Théo a préféré le soleil de Marbella à l’équipe de France espoirs l’an passé en fin de saison, et les photos de vacances du joueur du Real avaient moyennement plus à la Fédération. Promis, pas de ça avec Lucas. « Il est très content de venir avec nous. Je ne prendrais jamais un joueur pour l’empêcher de choisir une autre sélection. C’est valable pour Lucas comme pour d’autres ».

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L’analyse pousse à partager le constat. Si Lucas Hernandez est beaucoup plus espagnol que français, dans la mesure où il est né et où il a grandi là-bas, il a toujours répondu favorablement aux convocations successives dans les équipes de France de jeunes. Patric Gonfalon l’a eu chez les moins de 19 ans : « Il venait sans problème, et je n’ai jamais senti d’envie particulière de sa part de changer, même si ça peut changer en grandissant. Il a toujours montré son intérêt pour les sélections françaises, et il le parle parfaitement ».

Plutôt défenseur central en club

Voilà qui est clarifié, en sachant que rien n’est définitif puisque porter le maillot bleu en amical ne l’empêchera pas de postuler à la sélection espagnole un jour, s’il le désire. Pour ce qui est du poste maintenant : Lucas Hernandez est un défenseur central, et ce n’est pas en faisant le zouave sur les côtés qu’il nous avait bluffés lors de son introduction dans le grand monde ors des demi-finales de Ligue des champions en 2016. Deux titularisations dans l’axe face au Barça, deux perfs monstrueuses, et les compliments de Simeone, qui lui donne toujours plus de temps de jeu cette saison (18 apparitions en Liga). Propos tirés de l’Equipe magazine en décembre :

« Pour moi, il est plus axial. Il peut devenir un grand central dans une défense à trois. Il a une bonne sortie de balle, il est rapide, il sert très bien son vis-à-vis. Il est amené à devenir l’un des meilleurs défenseurs axiaux d’Europe. » »

En gros, le même profil que Pavard, appelé pour doubler le poste de latéral droit mais défenseur central à Stuttgart. On relance Gonfalone sur le dossier : Lucas Hernandez peut-il jouer à gauche pour de vrai ?

« C’était mon arrière-gauche titulaire. Parce que j’avais personne, déjà, et parce qu’il avait la vitesse et l’explosivité pour apporter offensivement. A l’époque, il manquait un peu de puissance et de taille pour jouer dans l’axe, mais il avait déjà cette lecture du jeu supérieure à ses coéquipiers grâce sa formation espagnole. Je ne suis pas surpris de le voir là, il a le niveau international sans problème en arrière latéral ». »

Ok, deuxième point d’interrogation levé. Un dernier pour la route ? Le garçon a-t-il pris en maturité depuis qu’on l’a vu rentré dans un tribunal pour une grosse dispute avec sa compagne et le non-respect (réciproque) d’une injonction d’éloignement qui touchait le couple. Il semblerait qu’ils se soient rabibochés depuis puisqu’ils attendent un enfant. « Oui, il a fait quelques bêtises avec son frère , reconnaît leur oncle Didier dans le JDD. Mais leur histoire vient de loin ».

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Référence à l’absence de figure paternelle : l’ancien défenseur de Toulouse, Jean-François Hernandez, qui s’est carapaté du jour au lendemain de la vie de ses enfants. « Moi, je me souviens d’un jeune homme bien sous tous rapports, tempère Patrick Gonfalone. Son petit accent espagnol amènera du soleil dans le groupe ». Un peu de la science défensive de gros chiens rageurs de l’Atlético Madrid, on prend aussi.