TFC-OM: «Je suis très confiant, je sais qu'on va se maintenir», assure Max-Alain Gradel
INTERVIEW•L’international ivoirien se montre optimiste pour l'avenir de Toulouse, 17e de Ligue 1 avant d’accueillir Marseille, ce dimanche...Propos recueillis par Nicolas Stival
L'essentiel
- L’ailier gauche du TFC juge que son poste l’oblige à dribbler et à trouver des brèches. Cela tombe bien : il adore ça...
- Il réplique aux observateurs qui jugent qu’il garde trop le ballon.
Huit buts, dont six en Ligue 1, et quelques tours de reins infligés aux défenseurs adverses (coucou Daniel Alves !). Cette saison, Max-Alain Gradel se pose en atout offensif numéro 1 du TFC, poussif 17e de L1. Seulement prêté, sans option d’achat, par les Anglais de Bournemouth, l’international ivoirien de 30 ans aborde avec confiance les dix dernières journées de championnat. L’ancien Stéphanois donne aussi sa définition du poste d’ailier, faite de prise de risques et de plaisir.
Où en est le TFC, après ce match étonnant contre Monaco (3-3) puis un autre pas terrible du tout à Metz (1-1) ?
Nous n’avons pas été efficaces devant le but à Metz, mais le plus dur dans un match, c’est de se créer des occasions, et nous en avons eu énormément. Nous ne sommes pas loin de la réalité. Il faut juste être plus tueur devant les cages.
Etes-vous inquiet devant la situation de l’équipe ?
Je suis très confiant, je sais qu’on va se maintenir. Au quotidien, tout le monde est concentré sur cet objectif.
Deux matchs d’affilée à domicile vous attendent, à commencer par une rencontre de gala contre l’OM, avant Strasbourg…
Nous n’avons pas de matchs de gala à jouer, seulement des matchs à gagner. Quand on sera sûr mathématiquement d’être maintenu, on pourra parler de rencontres de gala. Pour le moment…
Si le TFC ne va pas très fort, vous enchaînez les bonnes performances…
C’est pour ça que je suis là. J’essaie d’être régulier. Avec un peu plus de réussite, ce serait pas mal… Mais le plus important, c’est de toujours tenter, de ne jamais baisser les bras. J’ai un rôle sur le terrain : créer des occasions et trouver la brèche, pénétrer les défenses.
Vous êtes un dribbleur, on sent que vous adorez ça.
Oui, mais mon poste d’ailier m’oblige à jouer comme ça. Souvent j’entends des gens me dire : « faut lâcher un peu le ballon, jouer plus simple »… On me reproche aussi de perdre trop de ballons. Mais il n’y a qu’à regarder des joueurs comme Neymar, Thauvin, Fekir, Hazard… Ce sont des joueurs qui perdent beaucoup de ballons. Je suis capable d’aligner dix matchs sans en perdre un, c’est facile à faire… Mais dans ce cas, je n’assumerais pas mon rôle. Autant mettre un défenseur central sur un côté, qui contrôle et revient derrière…
L’audace fait donc partie de votre boulot…
Il faut que les gens comprennent que je suis sur le terrain pour tenter, tout le temps. Si tu n’essaies pas, tu as moins de déchet, forcément. Mais moi j’aime les un contre un, aller provoquer, trouver la faille dans les défenses adverses. Je le répète, c’est mon rôle.
Vous a-t-on beaucoup parlé de vos duels remportés face à Dani Alves, lors de la venue de Paris ?
Oui. Peut-être que certains ont été choqués, étonnés. Mais peu importe qui se trouve en face de moi, je connais mes capacités.
Cette saison réussie personnellement, la prenez-vous comme une revanche après deux années difficiles à Bournemouth, marquées par une grosse blessure ?
Non, pas du tout. Si tu vois les choses comme cela, ce n’est pas bon car tu surjoues. Je suis ici car j’ai envie de retrouver le plaisir d’être sur le terrain à chaque match.
Le club aimerait bien vous garder (Gradel est lié à Bournemouth jusqu’en juin 2020).
C’est vous qui me l’apprenez (sourire). C’est une bonne nouvelle. Il ne faut jamais dire jamais. Je suis ouvert à tout. Ma situation personnelle passe après celle du club. Après (l’obtention du maintien), on verra ce qui sera possible.
Vous étiez venu après avoir longuement discuté avec Pascal Dupraz. Le fait que l’entraîneur soit désormais Michaël Debève, cela change quelque chose ?
Quand tu viens par rapport à une personne et que celle-ci part, bien sûr que ça change quelque chose. Mais on est footballeur professionnel, et le mot professionnel est important. Il faut l’être quand il le faut, et la situation actuelle l’exige.
Vous avez 30 ans. Avez-vous un plan de carrière avant d’arrêter ?
Non, pas du tout. J’ai des objectifs personnels, mais le plus important c’est de rester en bonne santé et de jouer le plus de matchs possible, prendre du plaisir à chaque fois. On verra ce qui se passe.
Vous avez eu une trajectoire assez peu commune avec, pour débuter, un passage direct d’un petit club parisien (Championnet Sports) à Leicester, en Angleterre. Avez-vous des regrets jusqu’à présent ?
Honnêtement, non. Je n’ai que du plaisir. Quand vous grandissez en Afrique, vous partez déjà avec un handicap. Vous ne connaissez pas de centre de formation, vous êtes en Côte d’Ivoire où les conditions sont difficiles. Quand par le biais de vos parents vous arrivez en France, à l’âge de dix ans, et que vous devez galérer pour trouver des clubs où faire des détections, un peu partout, et qu’à la fin, vous arrivez à être professionnel, franchement, il n’y a rien à regretter. Vu d’où je viens, ce n’est que du bonus.
Dernière chose : êtes-vous toujours partant pour la sélection ivoirienne, après la déception de la non-qualification pour la Coupe du Monde ?
Il n’y a pas encore de coach en place (après le limogeage du Belge Marc Wilmots). On va attendre de connaître son identité et ses idées pour se projeter dans le futur, ou pas.