VIDEO. PSG-Real Madrid: De la remontada à la «dégringolada», comment Paris a raté son match
FOOTBALL•Mauvaise préparation, mauvaise entame, mauvaise image, rien n’a été dans le bon sens pour les joueurs parisiens…Julien Laloye
Au Parc des Princes,
C’est facile après coup mais on vous jure que c’est vrai. Il ne nous a pas fallu cinq minutes depuis la tribune de presse pour nous dire qu’on ne voyait pas le match qui allait permettre au PSG de réaliser l’exploit que la situation demandait. C’est peut-être même le plus décevant, d’ailleurs. Être passé au travers à ce point, quand l’adversaire et le score invitaient au moins au panache, à défaut de la victoire. Retour sur une soirée cauchemardesque de bout en bout.
Acte 1 : Une entame de match à côté de la plaque
La moindre des choses quand on lance une opération de com’ pareille autour de la remontada, c’est d’offrir à des spectateurs qui ont payé un rein pour venir une entame de feu, juste pour le geste, s’il faut. Dans ces cas-là, le Real fait ça très bien par exemple, avec une règle d’or qui traverse les âges. Prendre le coup d’envoi et frapper au but sur la première attaque, pour chauffer le stade. Le Parc ne demandait que ça, mais dès les premières secondes, on a eu le sentiment d’assister à une élimination inéluctable. On a vite compris pourquoi : en fait, les joueurs parisiens ne s’étaient pas remis du scénario de l’aller. Ecoutez Thiago Silva :
« « Je crois que le match aller avait trop fait la différence. Ils ont eu la chance de marquer deux buts en cinq minutes là-bas. Ils ont joué avec plus de confiance ici. On a eu des difficultés à trouver des espaces. C’est difficile de jouer contre une équipe très resserrée comme le Real. Il faut se relever, même si c’est difficile. » »
Acte 2 : Un manque de réactivité quand il était encore temps
Le PSG n’a pas commencé le match comme il l’aurait dû, mais il y avait encore moyen de croire au miracle grâce à ce bon Alphonse. On le décrivait maillon faible potentiel, il a sorti deux énormes parades devant Ramos et Benzema qui auraient plié l’affaire encore plus vite, et on y a cru un court instant en fin de première mi-temps, sur ce merveilleux appel en profondeur de Mbappé. Donatello frappait plutôt que de servir Cavani, et c’était déjà fini. Inactif sur son banc, Emery, n’a rien changé à la reprise, ni les joueurs ni l’organisation, et le rapport de force s’est malheureusement confirmé. Thiago Motta :
« « On est déçu d’abord pour nous-mêmes, parce qu’on pensait que c’était possible, on est déçu pour le club, pour nos supporters.. Les choses qu’on a faites dernièrement par rapport à ce soir montrent qu’on aurait pu faire mieux. Mais il ne faut pas non plus enlever le mérite au Real Madrid, c’est une grande équipe, qui a mérité de passer. A mon avis, le PSG a fait dernièrement des choses intéressantes, importantes, qu’on pensait pouvoir mettre en place contre le Real Madrid mais on n’en a pas été capables. » »
Acte 3 >> Le rouge stupide de Verratti
N’accablons pas le petit hibou. Faire croire que son rouge a « tué le match », comme l’a indiqué Nasser Al-Khelaïfi, relève de l’escroquerie intellectuelle. Le Real Madrid menait au score et maîtrisait largement les débats. Disons que Marco nous a empêchés de vibrer vaguement cinq minutes de plus. Mais au de-là, son expulsion est un symbole de plus de la faillite du projet parisien. Parce que l’Italien est un récidiviste, parce qu’il voulait partir l’été dernier et que son président en a fait une affaire personnelle, réussissant finalement à le retenir après avoir montré ses muscles au Barça. Motta encore, en défense de son compatriote :
« « Je n’aime pas parler des individualités quand on perd et quand on gagne. Je préfère parler du collectif. Pointer du doigt quelqu’un pour expliquer la défaite, ce n’est pas bien. C’est collectivement qu’on n’était pas bien ce soir. » »
Acte 4 : Le dernier quart d’heure à la limite du manque de respect
Une fois à dix, le PSG a complètement perdu pied, et il est heureux que Ronaldo n’ait pas été à la conclusion de toutes les actions madriènes. De mémoire, Benzema a raté un contre énorme, Asensio et Isco ont frappé le poteau, puis Areola s’est détendu sur une dernière frappe lointaine en fin de match. Bref, on a échappé de peu à la « branlada » à la place de la remontada. L’infériorité numérique n’explique pas le manque de caractère des Parisiens, qui ont démissionné devant leur public, lequel a pourtant sagement encouragé ses hommes jusqu’au bout. Rien à sauver, quoi.