Nice: «Sans arbitre, pas de jeu», insiste le président des arbitres après sept agressions
FOOTBALL•L’arbitre assistant de Ligue 1 et président départemental de l’Union nationale des arbitres de France (Unaf06) fait le point sur le climat tendu qui plane au-dessus des terrains de foot de la Côte d’Azur…Mathilde Frénois
L'essentiel
- En février à Nice, un arbitre est allé jusqu’à se faire justice lui-même.
- Dans ce district, des affaires sont aussi ouvertes pour sept agressions envers des arbitres.
Sept agressions depuis le début de la saison. Et un arbitre qui s’est fait justice lui-même. Depuis le début de la saison, un climat de violence plane au-dessus des terrains de football azuréens. 20 Minutes fait le point avec l’arbitre assistant de Ligue 1 et président départemental de l’Union nationale des arbitres de France (Unaf06), Stephan Luzi.
A Nice, en février, un arbitre s’en est pris aux spectateurs. Que s’est-il passé ?
C’est un cas isolé qui témoigne du climat actuel, avec des jeunes qui partent arbitrer avec un sentiment d’insécurité. On en arrive à ce cas, où l’un d’eux n’a pas trouvé d’autre moyen que de répondre par la violence. Son geste est regrettable et une affaire est en cours d’instruction. Dans le district, des affaires sont aussi ouvertes pour sept agressions envers des arbitres.
Comment expliquez-vous cette violence en direction des arbitres ?
Il y a deux causes. D’abord, un problème d’éducation. C’est le travail des clubs, des familles, de l’école, de former au respect du jeu, de l’adversaire et de l’arbitre. Les clubs créent déjà du lien social, ils devraient s’efforcer à remplir une tâche éducative. Ensuite, il existe un problème de communication. J’ai soumis l’idée d’une table ronde entre arbitres, dirigeants des clubs et joueurs pour dialoguer et apaiser ce climat. Pour rendre notre sport encore plus populaire.
Et au niveau de la répression ?
Par sa fonction de juge sportif, l’arbitre est protégé depuis 2006 par la loi. Son autorité est une mission de service public et toute atteinte est portée au niveau pénal. Pour être efficace, il faudrait doubler les sanctions et sanctionner financièrement les clubs où les problèmes sont récurrents.
Ce regain de violence a-t-il une incidence sur les arbitres en place ?
Il faut bien comprendre que les arbitres sont bénévoles. C’est une mission difficile et, dans ce climat de défiance, on a du mal à les fidéliser. Le taux de rotation est important. Le district fait des efforts au niveau de la formation des jeunes arbitres proposés par les clubs. Sans arbitre, pas de jeu. L’arbitre, c’est celui qui permet aux joueurs de jouer.