Voilà un homme dont le LOSC, en pleine crise, aurait bien besoin en ce moment. Depuis quatre ans, Franck Blondeau exerce la profession de préparateur mental spécialisé dans le suivi de sportifs de haut niveau.

Installé à Amiens, il s’occupe de plusieurs joueurs de foot de Ligue 1 et Ligue 2 comme Baptiste Aloé (Valenciennes), Jérémy Vachoux (Lens) mais aussi du pôle France natation d’Amiens. Son rôle : faire progresser mentalement le sportif pour l’aider à mieux performer.

Exercices pour reprendre confiance en soi

« J’accompagne les athlètes pour les aider à optimiser leurs performances en utilisant des stratégies, des procédures, des techniques pour améliorer leur mental tout en préservant leur bien-être. Je mets en place des techniques pour mieux gérer sa concentration, son stress, développer la confiance en soi et améliorer la motivation », détaille Franck Blondeau.

Prof de sport dans le civil, il s’est spécialisé dans ce domaine depuis quatre ans après avoir passé un diplôme de préparation mentale et de psychologie du sportif à l’université de Lille. Là, il a appris différentes techniques et exercices qu’il utilise avec les sportifs.

Éliminer les pensées négatives

« Il y a différents types d’exercice reliés au corps comme la relaxation, le travail de respiration abdominale, la cohérence cardiaque et toutes les techniques cognitives sur l’imagerie mentale pour éliminer les pensées négatives et déstructurer les croyances limitantes. Ces croyances peuvent inhiber comme le fait de pas avoir confiance en soi, se sentir inférieur à son adversaire, avoir du mal à supporter la pression. On travaille pour les rendre beaucoup plus positives », assure celui qui a notamment travaillé pendant cinq ans au centre de formation d’Amiens.

Un métier en pleine évolution dans le monde sportif

Forcément, avec de telles méthodes, il est vite tentant de réduire le préparateur mental à un gourou. Mais progressivement, les mentalités évoluent et le rôle commence peu à peu à entrer dans les mœurs du sport de haut niveau. Aujourd’hui, des grands sportifs comme Teddy Riner font appel à des préparateurs mentaux. C’est le cas aussi de l’équipe de France de handball. Les gens commencent à comprendre que le travail mental n’est pas une tare mais bien une plus-value pour la performance du sportif », poursuit le préparateur mental.

Reste que tout le monde ne suit pas forcément cette évolution. Exemple en Ligue 1 où un seul club (Nice) compte un préparateur mental dans son staff technique ; Les autres ferment pour l’instant leurs portes à ce genre de compétences.

Le milieu du foot est encore réticent

« L’entraîneur peut penser que ça peut lui enlever certaines prérogatives sur le groupe alors que le préparateur mental peut très bien travailler en équipe. Mais dans un groupe de 25 joueurs, il y a 25 profils différents avec des états d’âme et des humeurs différents. Ça peut être bien d’avoir un relais qui permette à l’entraîneur de mieux communiquer avec un joueur », estime Franck Blondeau qui pense que les choses vont finir par évoluer dans le foot.

« On avait les mêmes réticences avec les préparateurs physiques il y a une vingtaine d’années et maintenant il y en a dans tous les staffs. Aujourd’hui, on travaille sur le plan athlétique, technique et tactique mais on ne travaille pas sur le plan mental. La question est : qu’est ce qu’on met en œuvre pour travailler sur le plan mental ? », conclut ce mentaliste pour sportifs.