JO 2018: Fourcade, Pinturault, Klaebo, le norovirus… les Jeux de Pyeongchang, c’était eux
JEUX OLYMPIQUES•Les Jeux olympiques 2018, c'est déjà fini. Mais c'était plutôt cool...William Pereira
De l’un de nos envoyés spéciaux à Pyeongchang,
Déjà. C’est déjà fini. Les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang ne sont plus, place à la nostalgie et aux souvenirs. On se revoit déjà, débarquant dans l’Est coréen par -20 degrés, grelottant de froid mais aussi de peur face à la menace du norovirus. Deux semaines plus tard, tout le monde est en vie et la glace laisse par endroits place à l’eau ruisselante. Le mois de mars approche, bref, une page a été tournée. En guise de générique de fin, on vous propose un listing des principaux acteurs de ces JO 2018. Restez jusqu’au bout, comme pour les films Marvel, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer.
Les éléments : Le froid, le vent et même la neige. Des températures glaciales des premiers jours aux relais apocalyptiques des biathlètes hommes et femmes en passant par les derniers runs enneigés de Perrine Laffont et des moult reports en ski alpin pour cause de vent, la météo aura rendu bien difficile la tâche des organisateurs. Sans pour autant réussir à ruiner les JO.
Martin Fourcade : Trois titres olympiques, un tacle les deux pieds décollés sur Pierre Ménès, décide de qui doit porter le drapeau à la cérémonie de clôture… Encore des JO pleins pour la légende du biathlon. Et sinon il est où, Johannes Boe ?
Le norovirus : Lui aussi devait nous anéantir et jusqu’à preuve du contraire, on a plutôt bien tenu. Bon, on doit bien avouer qu’on a flippé au début avec les mails morbides de mise à jour du nombre de contaminés par le Comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang (Pocog) et leurs (rares) messages via haut-parleur dans les appartements du village média. Merci encore au savon et au gel hydroalcoolique de nous avoir sauvé la mise.
La Corée unifiée : Pas une franche réussite sportive pour l’équipe féminine de hockey, dernière du tournoi olympique avec deux pauvres buts inscrits et 28 encaissés. Mais l’essentiel était ailleurs, à savoir la portée symbolique/diplomatique de l’unification des deux Corées sur le plan sportif.
La robe de Gabriella Papadakis : « La fermeture éclair », comme dirait Didier Gailhaguet. Celle qui a sans aucun doute coûté l’or à nos deux talentueux danseurs sur glace. On se contente de l’argent, mais c’est bien parce que Papadakis et Cizeron sont encore jeunes. Plus jamais ça.
Les pom-pom girls nord-coréennes : C’était LA grande attraction des débuts de Jeux olympiques. Les supportrices venues du nord de la péninsule, leur uniforme, leurs chorégraphies hyper synchro et, surtout, surtout, leur mutisme au contact des Occidentaux. On saluera leurs allers-retours quotidiens entre les sites olympiques et leur hôtel, situé à environ 120 kilomètres de là.
Les baleines d’Alexis Pinturault : Une saison pourrie ? Une confiance en berne ? Les JO en approche ? Pas de panique, un petit tour au Japon, du côté d’Okinawa et ça repart. Pintu a bien fait de s’y ressourcer en pleine « saison des baleines ». Il repart de Corée du Sud avec deux breloques et une saison d’ores et déjà réussie.
Les bénévoles excessivement polis : Et excessivement peu authentiques. Ces gens ont été forcés à dire bonjour et au revoir avec enthousiasme pour faire bonne figure (alors que les trois quarts des Occidentaux préfèrent qu’on leur fasse la gueule). Mention spéciale au vieil homme bien trop sympa du centre de biathlon qui gratifiait chaque journaliste d’un « thank you » à chaque fois que celui-ci entrait dans la salle de presse.
Johannes Klaebo : Rien à voir avec son homonyme Boe, si ce n’est qu’il skie très vite. Mais genre encore plus vite et avec une arrogante facilité. Le jeune fondeur norvégien est le seul athlète olympique à avoir raflé trois titres olympiques avec Martin Fourcade. Et il n’a que 21 ans.
La résurrection de Marie-Dorin Habert : C’est ce qu’on appelle partir avec panache. Deux médailles, une d’or et une autre de bronze, après un début de saison dépourvu du moindre top 10. Et puis quel numéro sur le podium du relais mixte. On l’aime, cette fille.
La neige américaine : Certainement l’expression la plus entendue à Pyeongchang pour parler de ce revêtement paraît-il très agressif, rappelant les neiges d’Amérique du Nord.
Les médailles en chocolat : Sylvain Dufour, l’équipe du team Event, Blaise Giezendanner, Clément Noël et on en passe… Si la médaille en chocolat ne comptait pas pour du beurre, l’objectif des 22 breloques fixé par le CNOSF aurait été atteint haut la main.
Perrine Laffont et Julia Pereira : La relève est là, fleurissante et pleine de promesses. Pépette a ramené la première médaille d’or des JO 2018 à la France (à seulement 19 ans) tandis que Julia Pereira a décroché l’argent à 16 piges. 16. 8x2. 10+6… On faisait quoi, nous, à cet âge-là ?
Alexandre Boyon : Il y a eu les « Copacabanaaaaa » de Rodolphe Gaudin à Rio comme il y a eu le « AaeeeeeaaaEaaaEAaee » d’Alex Boyon à Pyeongchang. Un grand moment de télé qui restera dans les annales.
La team poney : On a été un poil déçus pour Maurice Manificat sur le sprint libre, mais nos larmes ont séché en même temps que celles de Momo, bronzé sur le relais et le team sprint. Il est là, le ski de fond masculin français.
Laura Dahlmeier : La reine de la carabine n’a eu aucune pitié pour la concurrence en début de Jeux olympiques. On a un temps pensé qu’elle avait privatisé la première marche du podium à Pyeongchang. Une chose est sûre : elle n’était pas là pour acheter du terrain.
Les chansons ringardes des programmes libres en danse sur glace : Au moins 36 couples ont dansé sur «Despacito» et 18 sur «Shape of you» (dont Papadakis et Cizeron). Nos tympans ont souffert, sans parler des musiques d’entracte du même acabit («Call me maybe», «Gangnam style»…)
Le doublé de Pierre Vaultier : Il n’a plus de dos, plus de cartilage, plus de cheville… Et pourtant, c’est toujours lui le plus fort en snowboard cross. À 30 ans, l’homme du Sud est allé nous chercher une magnifique deuxième médaille d’or olympique. C’est fou, surtout quand on sait qu’une chute a failli lui coûter le passage en finale.
Esther Ledecka : Un titre en ski alpin, un titre en snowboard, le tout à seulement 22 ans. Merci, et au revoir.
Les surnoms : Super Totor, la puce, Pépette, Juju, Mitch… C’était un peu gênant par moments, mais ces surnoms étaient monnaie courante au sein de la délégation française au cours de ces JO.
Jean-Claude Killy : Rattrapé puis dépassé par Martin Fourcade au palmarès des JO d’hiver à l’échelle nationale, l’ancien résiste toujours aux assauts des génies des temps modernes. Marcel Hirscher a ainsi échoué à une médaille d’or du record de trois titres sur une même olympiade, marque également détenue par l’Autrichien Toni Sailer.
Nadezhda Sergeeva : Médaille d’or du cynisme pour la bobeuse russe. Elle qui portait un sweat « je ne suis pas dopée » quelques jours auparavant, a admis en fin de JO avoir eu recours à une substance dopante.
Pierre Ménès : Son bouquin, 16,90 euros. Son échange avec Fourcade : ça n’a pas de prix. Pour tout le reste… Bref, on n’est pas là pour faire de la pub.
L’objectif des 22 médailles : Parce qu’il faut aussi parler des déceptions, on n’oubliera pas que la France aura été loin d’atteindre l’objectif fixé avant les Jeux. On se consolera en se disant qu’on aura gratté autant de breloques qu’à Sotchi.
Martin Fourcade, encore : Parce que c’était avant tout ses Jeux. Et peut-être la dernière fois qu’il participait à une olympiade.