JEUX OLYMPIQUESOubliez Guardiola, les meilleurs tacticiens ce sont les entraîneurs du fond

JO 2018: Oubliez Guardiola! Les meilleurs tacticiens, ce sont les entraîneurs du ski de fond français

JEUX OLYMPIQUESCoaching décisif et bronze surprise pour les Bleus, ce mercredi, à Pyeongchang...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • A la surprise générale, le spécialiste de la distance Maurice Manificat a été aligné sur le team sprint, à la place du sprinteur habituel Lucas Chavanat.
  • Un choix payant : associé à Richard Jouve, le leader du ski de fond français remporte sa deuxième médaille à Pyeongchang.

De l'un de nos envoyés spéciaux à Pyeongchang,

«Putaaaaaaaain ! On l'a fait mon gars !» Sur le coup, on a pris ce hurlement de Maurice Manificat pour de la classique joie post-médaille (de bronze, en l'occurence, sur le sprint libre par équipes). En fait, c'était plutôt du soulagement. En insistant auprès des coachs pour être aligné sur ce sprint, le spécialiste de la distance Maurice Manificat, déjà médaillé en relais, a tenté un sacré coup de poker : « Lors de la qualif', j'ai eu un coup de stress. Je me suis dit, "faut surtout pas se louper, pour les sprinteurs, qui le méritent !"»

Et notamment pour Lucas Chavanat, numéro 3 mondial en libre, évincé à la dernière minute de ce relais. La décision a été prise l’avant-veille de la course, lors d’une sortie des fondeurs, à la mer. Sur proposition des athlètes, on l'aura compris. Mais ce sont bien sûr les coachs qui ont tranché. «Un choix terrible, ça fait 48 heures que je ne dors pas», assure Cyril Burdet, l'entraîneur du sprint. Les deux critères retenus étant :

  • Le profil de la piste : « Avec cette bosse très dure à la fin, Lucas [Chavanat] n'était pas notre meilleure carte », a expliqué François Faivre.
  • Les états de forme de chacun : « On savait que Richard [Jouve] finirait, on a toute confiance en lui sur ce type de parcours. La question, c'était le premier relayeur. Envoyer Lucas, c'était une trop grande prise de risque par rapport à ce que j'avais vu à l'entraînement ces derniers jours », a développé Cyril Burdet, clairement touché par la tristesse de son poulain, membre fondateur de la « Team Poney », le surnom officiel des sprinteurs français.

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« Je suis content que mon physique ait répondu à la tactique fixée avant la course », souriait un Maurice Manificat un peu impressionné par les grosses cuisses des sprinteurs, présents sur cette épreuve, et qu'il n'a pas l'habitude de cotoyer de près. Le fondeur ramène deux breloques en France. « Mais ce n’est pas pour avoir une deuxième médaille que j’ai fait le team sprint », martelait-il en interview. « C’est parce que c’était le meilleur relais. »

En tout cas celui qui rapporte au ski de fond français une deuxième médaille aux JO. Une première historique. « On va en profiter, la soirée va être longue », souriait François Faivre en quittant la zone mixte. Cette tactique-là semble limpide, elle aussi...