JO 2018: «J’ai pas envie de me trouver d’excuses»... Chapuis est dégoûté d'avoir foiré ses Jeux
JEUX OLYMPIQUES•Jean-Frédéric Chapuis était l'un des grands favoris en skicross, mais il n'a pas pu faire mieux qu'un quart de finale...William Pereira
De l’un de nos envoyés spéciaux, à Pyeongchang,
Un nouveau triplé français en skicross masculin sur le podium des Jeux olympiques de Pyeongchang, quatre ans après celui de Sotchi, on y croyait très peu. En revanche, nous avions une foi aveugle en Jean-Frédéric Chapuis, médaillé d’or en 2014 et meilleur du monde dans son domaine depuis de longues années. On le voyait déjà faire le doublé, même. Autant dire qu’en le voyant échouer à la dernière place de son quart de finale mercredi, on est resté sur le cul. Celle-là, on ne l’a pas vraiment vue venir. Une erreur sur le haut de la piste et un tracé peu propice aux dépassements l’ont éjecté prématurément de la compétition et ruiné quatre ans de travail. Forcément, vous l’imaginez bien, le champion déchu était… déçu.
C’était pas votre jour…
Ouais, pas notre jour, après c’est le ski cross, parfois ça marche, parfois ça marche pas. Je suis déçu. C’est embêtant parce que ça fait quatre ans que je m’entraîne pour ça, j’ai essayé de mettre les chances de mon côté, je suis arrivé en pleine forme physique, tout allait bien, j’avais des bons départs, je suis parti en tête en quarts de finale et puis après en disputant un peu la première place avec le Canadien, ça a permis au Russe de revenir avec l’aspiration derrière et il m’a doublé. Après j’ai essayé de le doubler un coup a gauche un coup a droite mais ça le faisait jamais… c’est le ski cross, c’est comme ça.
Les conditions étaient-elles propices au dépassement ?
On aurait pu penser que la dernière ligne droite aurait pu offrir plus de possibilités, après on arrivait trop vite par rapport au saut donc on pouvait pas trop jouer avec l’aspiration et si on arrivait derrière avec cette ligne droite c’était mission impossible. En arrivant troisième j’ai quand même tout tenté, on sait jamais.
Vous vous êtes parlé entre Français après ?
Ça sert a rien de s’apitoyer sur son sort. C’est ça les courses d’un jour, faut une part de réussite et aujourd’hui, je ne l’avais pas.
Le fait qu’on ait beaucoup parlé de Sotchi, du triplé, ça a pesé ?
C’est sûr qu’il y avait des attentes. Après, je pense que je l’ai bien géré, c’est pas ça qui m’a fait louper ma course. J’ai l’impression d’avoir fait le maximum.
La saison va continuer, ça va vous permettre de passer à autre chose ?
Je vous cache pas que l’objectif principal, c’était les Jeux… dès le début de saison, je voulais arriver en forme ici donc ça passait par louper quelques courses en Coupe du monde. Je suis arrivé en top forme ici, j’avais des super départs, tout allait bien. J’ai pas envie de trouver d’excuses. C’est beaucoup de déception. J’aurais eu la même déception si j’avais été quatrième (il rit).
On peut pas toujours gagner…
C’est sûr, à moins de s’appeler Superman (il se marre), même si c’est vrai que je veux tout gagner. Chaque course je donne tout ce que j’ai. Après sur une course d’un jour sur une discipline comme la nôtre, pas aussi populaire que le ski alpin par exemple, c’est une course qu’il faut pas louper. Si on avait réussi a gagner encore une course ça nous aurait aidé à faire parler un peu plus de ce sport, à le mettre un peu plus en valeur…
Vous voudrez prendre votre revanche à Pékin ?
(Il souffle) Je fais année par année. Si j’ai l’opportunité d’aller à Pékin, tant mieux. Mais si j’y vais, ça sera j’espère au maximum de mes capacités. Mais peut-être qu’arrivera un moment ou je serai au bout de moi et de mon envie. Donc je ne peux pas le dire dans l’immédiat.