JO 2018: «Ça fait bizarre de me retrouver tout seul devant»... Fourcade évoque le record battu de Killy
JEUX OLYMPIQUES•Martin Fourcade a réagi à son statut d'athlète olympique français le plus médaillé des JO d'hiver...William Pereira
De l’un de nos envoyés spéciaux, à Pyeongchang,
On en a parlé, encore et encore. Mais cette fois, c’est fait. En battant Simon Schempp au sprint sur la mass-start des JO 2018, Martin Fourcade a décroché sa quatrième médaille d’or olympique et accessoirement détrôné Jean-Claude Killy au palmarès des athlètes français les plus titrés des Jeux d’hiver. Il égale par la même occasion les estivaux Christian D’Oriola et Lucien Gaudin, également détenteurs de quatre médailles d’or. Un nouveau statut qui ravit bien sûr le champion, sans pour autant l’enthousiasmer démesurément. Comme il l’a dit, « si j’étais norvégien, je ne serais pas l’athlète le plus titré. »
C’est ton quatrième titre olympique, tu en penses quoi ?
On mérite pas un titre olympique, ça se gagne. Mais sur ces Jeux quand on regarde le sprint, la mass-start et l’individuelle on peut se dire que c’est pas une surprise.
Tu es entré dans l’histoire du sport olympique français en faisant partie des plus titrés…
C’est un sentiment un peu bizarre car c’était confortable de marcher dans leurs pas. Je ne me suis jamais battu pour ça, je ne rêve pas d’écrire l’histoire. Je rêve de faire mon sport, de le faire bien, de partager ça avec l’équipe avec qui on vit quelque chose de fort. Partager ça avec mes proches, qui savent ce que ça représente, avec vous les suiveurs, avec tous les gens qui me suivent, mais ce n’est pas quelque chose qui me motive de savoir que j’entre dans l’histoire. Je ne suis pas un cannibale. J’ai deux personnalités : celle du mec qui n’a pas envie d’y aller ce matin, qui se dit que c’est dur, quel sport difficile. Et puis une fois que la course est lancée pour rien au monde je ne céderais ma place. Quand je construis mes objectifs en début de saison et que je détermine tout ça, à aucun moment je me dis : je rêve d’être le Français le plus titré. Pour moi ça ne représente pas grand-chose. J’ai une grande fierté parce que je sais ce que signifie un titre olympique, j’ai encore l’impression de savoir ce que signifie d’en gagner quatre mais ce n’est pas une réponse pour me la jouer cool, mais je ne rêvais pas d’être le français le plus titré. Ce n’est pas du tout un rêve de gosse. Je rêvais d’être champion olympique. Ça fait bizarre de me retrouver tout seul devant.
En continuant quatre ans, tu aurais eu l’opportunité d’être le médaillé le plus titré
J’ai déjà loupé deux belles opportunités sur ces Jeux. Dans quatre ans je ne serai plus tout jeune. Je devrai gérer les problèmes d’adolescence de mes filles donc ça me paraît compliqué de tenir jusque-là.