JO 2018: A la tienne, Momo... Le relais de ski de fond a décroché le bronze pour sécher les larmes de Manificat
JEUX OLYMPIQUES•Le relais de ski de fond masculin était uni autour de Maurice Manificat...William Pereira
De l’un de nos envoyés spéciaux, à Pyeongchang,
Le relais a rarement été une course aussi collective que ce dimanche. Deux jours après la déception du 15 kilomètres individuel, un seul nom revenait sur les lèvres des membres de l’équipe de France de ski de fond, celui de « Momo », Maurice Magnificat. C’était pour lui que ses coéquipiers voulaient à tout prix arracher de podium aux JO de Pyeongchang. Car les larmes du meilleur fondeur tricolore après sa cinquième place (à quatre secondes du podium) n’avaient pas seulement fait pleurer dans les chaumières. Le chef d’équipe, François Faivre, peut en attester.
Manificat était détendu
« Il a fallu se serrer les coudes, on a passé un peu la soirée ensemble au club France, on a tous pleuré un petit coup et puis dès le samedi on est reparti au boulot. » Maurice Manificat, les joues peintes de bleu, blanc, rouge - un travail artisanal exécuté à l’arrache par Adrien Backscheider avant son relais - poursuit : « Avec cette bande de fou furieux, c’est facile de s’en remettre. On est tous allé au club France et le lendemain, c’était reparti. » Un mini-break salutaire pour le héros malheureux de l’avant-veille, amené à passer dimanche un relais en style – classique – qui n’est pas forcément son point fort, pour permettre à la France de rester au contact des meilleurs. « J’ai besoin d’aller au fond du fond pour remonter très haut. Aujourd’hui, j’étais beaucoup moins stressé que vendredi. C’est juste parfait. »
aPas de stress, c’était d’ailleurs le message de base de François Faivre avant la course. « Le discours aujourd’hui c’est de prendre du plaisir, d’aller jouer, plutôt que de se dire qu’on voulait absolument la médaille, la médaille », a-t-il déclaré en zone mixte, sourire aux lèvres. Ça a payé, même si le vétéran Jean-Marc Gaillard n’a pas pu s’empêcher de se ronger les ongles avant le départ (« j’étais super stressé, je savais que ce premier relais était crucial ») et que le jeune Adrien Backscheider faisait un peu la moue sur la ligne d’arrivée, déçu de n'avoir pas pu défendre l’argent sur la fin.
« Ce qui comptait, c’est la médaille, on s’en fiche de la couleur. Pour nous, c’est de l’or. Il ne faut pas oublier qu’on est une nation outsider », rassure Manificat, dont la mine du jour n’avait plus rien à voir avec celle de vendredi. D’ailleurs, pour ce qui est des larmes : « je me suis tellement vidé vendredi que je n’avais plus rien à pleurer aujourd’hui sur la ligne d’arrivée. »