JO 2018: On a eu très très peur pour Alexis Pinturault... Il a su jouer avec le feu pour aller chercher le bronze
JEUX OLYMPIQUES•Le Français remporte la médaille de bronze du slalom géant, derrière l'intouchable Marcel Hirscher, encore médaillé d'or...Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Alexis Pinturault a fait une énorme erreur en début de seconde manche du slalom géant.
- Il a perdu un peu de temps, mais a réussi à ne pas tomber, pour aller arracher une médaille de bronze (après l'argent sur le combiné).
De l’un de nos envoyés spéciaux à Pyeongchang,
Il y a un fossé entre les gens de montagne et le reste du monde. Et parfois, ce fossé s’incarne par une barrière bleue séparant les journalistes de leurs interlocuteurs, en zone mixte. « C’est bien, ils ont retrouvé de la coée (?) », commente Fabien Saguez, directeur technique national de la fédération. Alexis Pinturault vient de remporter le bronze sur le slalom géant. Thomas Fanara, Victor Muffat-Jeandet et Mathieu Faivre sont dans l’ordre 5e, 6e et 7e.
Tout ça est super, mais c’est quoi, la « coée » ? On l’écrit phonétiquement parce qu’on a aucune idée du sens de ce mot. Et on n’est pas les seuls. Un confrère « ça veut dire quoi, coée ? » « Vous avez qu’à venir plus souvent à la montagne » : Saguez se barre en gloussant.
Soudure solide et sortie de piste
Cinq minutes plus tard : c’est Fred Perrin, l’entraîneur d’Alexis Pinturault, qui nous renvoie à notre condition de non-montagnards - que l’on partage avec 95 % de nos lecteurs, donc on s’en remettra. Voilà la question sur la grosse faute d’Alexis Pinturault, dans le haut du parcours, pendant la seconde manche. Skis écartés, fesses en arrière, on a vraiment pensé qu’il allait salement se vautrer. Hé bien on avait tort, apparemment :
« C’est tout à son honneur ! Il a vraiment envoyé la soudure solide [re-sic], même avec six dixièmes de retard [après la première manche], lui part pour jouer le titre ! Il part pied au plancher et c’est ce qu’il fallait faire ! On vient aux Jeux pour prendre une médaille, pas pour une place d’honneur. Moi, c’est ce qui me paît dans le ski de haut niveau : à bloc !!! »
« Je n’ai pas pensé à la chute ni à la sortie de piste : c’était la seule solution pour récupérer du temps sur mes adversaires. Mais c’est vrai que j’ai ai commis beaucoup d’erreurs et perdu du temps », confirme Alexis Pinturault, que l’on sent soulagé. Comme les instances du ski français, qui s’inquiétaient un peu après cette première semaine olympique en demi-teinte.
Michel Vion, le président de la Fédé de ski est donc « très fier d’Alexis qui a tenu, alors qu’il avait fait une faute de dingue là-haut et qu’il aurait aussi pu finir par terre. » Michel Vion est né à Pralognan-la-Vanoise, au fin fond de la Savoie, à 1.400 mètres d’altitude. Donc…