JO 2018: «Dans 20 ans, ça me fera une histoire à raconter», Alex Boyon revient sur son craquage en direct
JEUX OLYMPIQUES•Le commentateur de France Télévisions est revenu sur ce grand moment de télé...William Pereira
De l’un de nos envoyés spéciaux à Pyeongchang,
On les a insultés, insultés, insultés, ces bus de Pyeongchang qui nous ont fait arriver à la bourre sur le site de biathlon d’Alpensia (juste après la mass-start dames qu’on a suivie sur notre portable). Puis on les a bénis. Grâce à ce retard digne de la ligne 6 du métro un vendredi soir, on a croisé la star de la soirée. Pas Kuzmina, vainqueure de la course, mais Alexandre Boyon, l’homme qui la commentait pour France Télévisions et auteur d’un craquage involontaire en direct. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, ça donne ça.
Au moment où il sort de la zone mixte, on ne le reconnaît pas vraiment. On se dit, « tiens, ces yeux me disent quelque chose » (pas facile d’être physionomiste quand la personne en face est barricadée derrière manteau, écharpe et bonnet). Puis, le collègue qui l’accompagne, pied de caméra à la main, lance un vague « j’ai vu une vidéo, ça tourne déjà sur Twitter ». Là, ça fait tilt. Ce regard, c’était celui d’Alexandre Boyon.
De l’autodérision
On lui dit qu’à Paris, on ne parle que de lui, qu’il a la cote après ce grand moment de télé et on lui force un peu la main. Il s’arrête pour nous répondre. Car Alex est un chic type, c’est important de le dire. Toujours là pour vous filer un coup de main, pas snob pour un sou, bref, une crème. Même quand la situation pourrait être embarrassante pour lui. « Il faut avoir de l’autodérision », commence-t-il. Et quand on lui explique que son râle inopiné ainsi que son sketch ont été plébiscités dans l’Hexagone, il s’en est presque réjoui (« enfin ! »). Sans doute parce que le biathlon, qu’il a dû apprendre à maîtriser sur le tard, lui a valu quelques mots durs. Puis, il déroule.
« « Au début j’ai cru qu’on nous faisait une blague. Je sais plus de quoi on parlait à ce moment-là… Ah, si on chantait en fait. On n’avait pas de retour, c’est au moment où Mathieu (Lartot) faisait la bascule, je ne sais même pas de quel sport, au biathlon. Ça fait partie du truc, que veux-tu que je te dise. Agacé ? Non, pas plus que ça, j’aurais préféré que ça n’arrive pas bien sûr, mais dans 20, 30 ans ça me fera une histoire à raconter à mes petits enfants. » »
Et ainsi s’en fut-il, disparaissant en héros dans la noirceur de la nuit coréenne. Pour ce qui est de savoir s’il réitérera pareille performance en direct, le commentateur est catégorique. « Certainement pas ! On va faire en sorte que ça n’arrive plus. »