Ligue 1: Il y a six mois, on voyait Lille en Coupe d'Europe et le FC Nantes avec les relégables...
FOOTBALL•Adversaires lors de la première journée, les deux équipes, qui se retrouvent dimanche à la Beaujoire, ont connu deux trajectoires opposées…François Launay et David Phelippeau
L'essentiel
- Six mois après la victoire du LOSC en ouverture de la Ligue 1, Nantes et Lille se retrouvent dimanche.
- Depuis le mois d'août, les trajectoires des deux clubs se sont inversées.
- Annoncé comme un candidat à l'Europe, Lille joue le maintien. Tout le contraire d'épatants Nantais.
Souviens-toi l’été dernier. C’était le début du mois d’août. Il faisait beau et chaud et la neige ne faisait pas la une de tous les journaux. La Ligue 1 redémarrait et le LOSC de Bielsa devait être l’une des grandes révélations de la saison.
Après une belle préparation, Lille lançait son championnat face au FC Nantes de Ranieri. Résultat : 3-0, une démonstration pour Lille et des promesses d’Europe. Une claque pour Nantes et une lutte pour le maintien déjà annoncée.
Six mois après, au moment de se retrouver dimanche à la Beaujoire (en direct sur beIN SPORTS), Lillois et Nantais ont inversé leurs rôles. Aux Canaris (5es), les promesses européennes. Aux Lillois (18es), l’enfer de la lutte pour le maintien. Un scénario que personne n’aurait imaginé à l’époque. Souvenirs, souvenirs…
L’avant-match
Une préparation convaincante, un recrutement estimé à 70 millions d’euros et Marcelo Bielsa, un entraîneur charismatique, censé conduire vers les sommets. Avant d’affronter Nantes en ouverture de la Ligue 1, le LOSC bombe le torse.
« Ce match contre Nantes intervenait juste après un match amical contre Rennes (4-2) joué dans un stade Pierre Mauroy bien rempli. Les dirigeants avaient dépensé des sommes astronomiques pour le recrutement et les médias nous avaient survendus Bielsa. En plus, on voyait que la qualité de jeu était présente », se souvient François Stock, président du groupe de supporters lillois « Les Dogues du Net ». Si les Nordistes respirent la confiance, c’est l’inverse côté nantais.
« On sortait d’une tournée amicale moyenne, se souvient Alexis, fan nantais, présent au stade ce 6 août. Il y avait une vraie part d’inconnue. » Patrice Ferri, consultant pour beIN SPORTS ce dimanche-là, n’a pas oublié le contexte de l’avant-match. « Inquiétude et incertitude du côté de Ranieri, qui répétait qu’il avait des manques en termes de qualités et quantité au niveau de l’effectif. Curiosité du côté de Lille avec Bielsa sur le banc et des Brésiliens (Araujo et Maia notamment). »
Le match
Si le résultat est resté dans les mémoires, la lourdeur du score est un peu en trompe l’œil notamment au vu de la première mi-temps plutôt équilibrée. « Ce n’était pas si facile que ça. Ça a eu du mal à démarrer et c’est seulement à la fin que le club a déroulé et a eu ce jeu spectaculaire », rappelle François Stock, le supporter du LOSC.
D’ailleurs, tous les buts nordistes ont été marqués en deuxième période (Alonso 48e, De Préville 67e, El Ghazi 70e). « Le score était très flatteur, estime Ferri. On avait remarqué deux ou trois bons joueurs de foot à Lille, mais ce n’était pas convaincant. Il y avait un vrai déficit athlétique chez les Nordistes. Nantes n’était tout simplement pas en place et à la peine. Et on pensait que Ranieri avait raison de réclamer du renfort. »
Alexis, fan du FCN, se souvient d’une formation qui « semblait rincée, dépassée ». « Tout allait plus vite, tout était plus fluide en face. On avait l’impression que Lille avait repris l’entraînement un mois plus tôt. »
L’après-match
Peu importe la manière, ce qui est resté dans les têtes c’est la lourdeur du score et l’impression laissée par le LOSC de Bielsa. Après ce succès inaugural, tout le monde s’est vite enflammé du côté du club nordiste.
« On est monté dans l’enthousiasme très rapidement. Il y avait l’objectif annoncé de la 5e place, un jeu qui était plaisant et des nouveaux joueurs comme Araujo qui avaient l’air très doués techniquement. Et finalement on s’attendait à tout sauf à ce qui est arrivé. Nantes c’est le point d’orgue de la carrière de Bielsa au LOSC. Malheureusement, c’était lors de la première journée. Ce match était le chant du cygne. » soupire le fan d’un Lille qui ne gagnera plus un match pendant trois mois.
aPatrice Ferri affirme qu’après ce match, il n’avait pas tiré de conclusions hâtives. À juste titre. « Lille ne m’avait pas convaincu, sincèrement. Pour moi, ça allait jouer la 10e place au mieux. Il y avait un décalage entre le discours et ce qu’on avait vu sur le terrain… » Alexis a, lui, quitté le stade assez désemparé. « Il y avait peu de motifs d’espoir, tout était à jeter. Cette équipe était méconnaissable par rapport à ce qu’elle avait montré avec Conceição. »
Bielsa sera renvoyé le 22 novembre mais Lille, aujourd’hui 18e, n’a toujours pas redressé la barre d’une saison pourtant bien lancée. Tout l’inverse d’un FC Nantes qui n’a plus jamais quitté le top 5 depuis le 30 septembre !
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