Girondins de Bordeaux: «C'est l'échec d'un club», le président bordelais Stéphane Martin revient sur un mois de janvier complètement fou
INTERVIEW•Crise sportive, Gourvennec, Poyet, mercato, Malcom, jeunes, supporters… Le président bordelais n’esquive aucun sujet…Clément Carpentier
L'essentiel
- Stéphane Martin reconnaît un « échec collectif » à propos du limogeage de Jocelyn Gourvennec.
- Les deux prochains matchs en diront plus sur l’avenir du club cette saison pour le président.
- L’un des objectifs de l’été pour les Girondins, ce sera de dégraisser l’effectif.
Le Haillan va-t-il (enfin) retrouver son calme habituel ? Il faut dire que depuis le 1er janvier, le centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux est en ébullition. Entre la crise sportive, l’éviction de Jocelyn Gourvennec, l’arrivée de Gustavo Poyet ou encore le mercato bouclé à la dernière minute, le club a un peu près tout connu en l’espace d’un mois. Le président, Stéphane Martin, revient pour 20 Minutes sur cette période agitée pour lui et les Girondins.
On a tout d’abord envie de vous demander comment vous allez après ces dernières semaines éprouvantes ?
Ça va plutôt bien. On est forcément un peu fatigué avec tout ce qu’il a pu se passer. Ce sont des périodes intenses mais aussi très intéressantes.
« Ce n’est pas l’échec de Jocelyn Gourvennec, c’est l’échec d’un club. Cet échec est avant tout collectif. »
Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans cette période ?
La série de mauvais résultats. Voir les défaites s’enchaîner, c’est très compliqué pour tout le monde. En plus, à un moment, il y a aussi le stress du classement qui joue.
Écarter Jocelyn Gourvennec, a-t-elle été la décision la plus difficile pour vous ? Et comment vous analysez cet échec ?
Ce n’est jamais agréable de prendre ce genre de décision. Vraiment. Après ce n’est pas l’échec de Jocelyn Gourvennec, c’est l’échec d’un club. Cet échec est avant tout collectif. Mais, il faut arrêter d’en parler et se tourner vers l’avenir. Les résultats sont meilleurs. C’est mieux. On doit maintenant confirmer.
Qu’est-ce que vous apporte le plus Gustavo Poyet ?
Il est surtout très dynamique et très enthousiaste. C’est même assez surprenant à observer. Tous les jours, il est à fond depuis qu’il est arrivé au club. Cet enthousiasme peut se transmettre. Je suis sûr qu’il va faire progresser les joueurs.
« On est sur la bascule entre une catastrophe descendre en Ligue 2 et notre objectif du début de saison, finir européen. »
Quel est votre objectif pour cette fin de saison ?
En ce moment, on est sur la bascule entre une catastrophe, descendre en Ligue 2 et notre objectif du début de saison, finir européen. Les deux prochaines rencontres sont très importantes pour la suite de la saison (déplacement à Strasbourg et réception d’Amiens) car la situation reste précaire. Depuis mercredi, on sait que la 5e place sera européenne. Elle n’est pas inatteignable mais ça semble très compliqué avec huit points de retard sur Nantes. Il faut faire un quasi sans faute jusqu’à la fin. On peut aussi espérer la fatigue des Niçois avec la Ligue Europa.
Quelle est votre politique avec les jeunes alors que certains commencent à se monter ?
Il faut les faire jouer s’ils le méritent. Contrairement à ce qu’il se dit, le centre de formation fonctionne. On sort beaucoup de joueurs professionnels. Après pour l’instant, on n’arrive pas à avoir de top joueurs comme Lyon, par exemple. Mais, la formation reste au cœur de notre stratégie.
« On veut dégraisser mais ça ne se fait pas en un claquement de doigts. »
La priorité pour le club aujourd’hui n’est-il pas de dégraisser l’effectif professionnel ?
C’est difficile d’en faire un objectif quand les joueurs ne veulent pas partir. À l’instant T, on a beaucoup trop de joueurs notamment à cause des éliminations en coupe.
Quelle sera votre stratégie pour remplacer Malcom ?
Il n’est pas encore parti. On verra selon les opportunités. Remplacer un très bon joueur par plusieurs bons joueurs, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution. Et comme je viens de vous le dire, l’effectif est déjà très important en quantité.
Enfin, comment avez-vous la véhémence des supporters à votre égard ?
Les critiquent ne me dérangent pas sinon il faut faire autre chose dans la vie. Il y a eu aussi beaucoup de messages de soutien dans cette période mais ce ne sont pas forcément ces personnes qui courent après les micros pour se faire entendre.