CYCLISMEThomas Voeckler nous a parlé de son nouveau rôle de consultant

« Je n’ai pas fini ma carrière en étant aigri », Thomas Voeckler nous a parlé de son nouveau rôle de consultant

CYCLISMEThomas Voeckler sera sur la moto France Télévisions dès le week-end final de Paris-Nice...
Voeckler commencera sa nouvelle carrière le 10 mars prochain sur la route de Paris-Nice
Voeckler commencera sa nouvelle carrière le 10 mars prochain sur la route de Paris-Nice - Christophe Ena/AP/SIPA
Adrien Grange

Adrien Grange

9h au 7ème étage des locaux de France télévisions. En s’installant à la grande table garnie de viennoiseries, Thomas Voeckler lance : « ça me rappelle les petits déjeuners avec l’équipe, ça fait longtemps que je n’avais pas eu ça. » Retraité depuis quelques mois, le meilleur grimpeur du Tour de France 2012 était ce mardi matin présenté à la presse en tant que nouveau consultant cyclisme de France Télévisions. Afin de se préparer pour la Grande Boucle en juillet, l'ancien leader de la Direct-Energie sera sur la moto à l’avant du peloton dès le week-end final de Paris-Nice le 10 et 11 mars prochain.

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Vous entamez une nouvelle carrière en échangeant le vélo pour une moto…

Je suis fier d’intégrer France TV qui a toujours été pour moi la chaîne du Tour. Je tiens à préciser que mon arrivée chez France Télé n’a pas conditionné le départ de Cédric Vasseur, qui est parti chez Cofidis en tant que manager général. Cette place libérée par Cédric a été une opportunité pour moi de découvrir le monde des médias, que je lorgnais déjà pendant ma carrière. En étant sorti du peloton il y a moins d’un an, je pense que c’est le moment parfait pour monter sur la moto.

Qu’est-ce vous pouvez apporter à l’antenne justement ?

J’ai envie de partager ma passion du vélo avec les Français. Beaucoup de gens pensent que le cyclisme est un sport individuel. Rien que l’autre jour, j’ai été à côté d’une dame au restaurant qui pensait cela. Je lui ai expliqué que le vélo, c’est aussi un sport stratégique avec des gars qui se mettent au service de leur leader pour le faire gagner. Je vais essayer à l’antenne d’intéresser les novices au vélo en utilisant des mots simples, pas trop techniques, qui puissent aussi plaire aux connaisseurs.

Quel va être votre rapport avec le peloton maintenant que vous n’en faites plus partie?

Je vais m’efforcer d'être proche des coureurs. Je n’ai pas fini ma carrière en étant aigri, je me suis réjoui d’observer la progression des jeunes, même ceux qui n’étaient pas dans mon équipe. J’ai de nombreux amis dans le peloton et ils seront une très bonne source pour mesurer la température du peloton. Mais si je relaie à l’antenne des informations dites en « off », le lendemain peut-être qu’on n’aura plus forcément envie de me parler. Parfois, je pourrais émettre quelques critiques, toujours fondées, mais ce qui est sûr, c’est que je mettrai toujours en valeur les bonnes performances des coureurs.

Ce n’est pas un peu long six heures de direct ?

D’abord, un début de course n’est vraiment pas difficile à faire vivre. L’étape que Lilian Calmejane gagne aux Rousses cet été, les premiers kilomètres avaient été incroyables. Après les coureurs ne peuvent pas non plus être à 100% pendant trois semaines, alors oui il y a parfois du calme dans le peloton. Mais vraiment, le début de course est une superbe accroche. A l’époque, je demandais souvent à des journalistes de France Télé, notamment à Nicolas Geay, « mais pourquoi vous prenez l’antenne à 120 kilomètres de l’arrivée ? ».

Quand verra-t-on une victoire d’un Français sur le Tour ?

J’ai fait quinze Tours de France. Pendant douze ans, quand on me demandait si un Français pouvait gagner le Tour, je disais non. Mais là, depuis trois ans, je dis oui. Bien sûr, il y a Romain Bardet, mais ça peut être Thibaut Pinot aussi. Julian Alaphilippe, on ne sait pas jusqu’où il peut aller, ce gamin. Warren Barguil, il dit ne pas jouer le classement général mais bon, comme on dit, l’appétit vient en mangeant. La génération actuelle est beaucoup plus talentueuse que la mienne.

Et sur le plan personnel, comment se déroule ces premiers mois en tant que cycliste retraité ?

Ma femme a accouché de notre troisième enfant en octobre dernier. Il y a un petit écart d’âge avec les deux premiers parce que ma femme m’avait annoncé à la naissance du deuxième : « le troisième arrivera quand tu arrêteras ». Sinon, j’ai commencé une formation en deux ans de manager d’équipe au Centre de Droit et d’Economie du Sport à Limoges. Cela ne veut pas dire que je serai manager un jour mais cela ne veut pas dire non plus que je n'ai pas cette idée dans le coin de la tête.