XV de France: Vous connaissez le dernier sauveur des Bleus en date? On part sur Maxime Machenaud (si, si)
RUGBY•Le demi de mêlée du Racing devrait se voir confier les clés du camion en ouverture du tournoi contre l’Irlande…J.L. à Marcoussis
L'essentiel
- Le joueur du Racing remplace Morgan Parra dans le rôle de leader derrière la mêlée.
- La France s'avance face à l'Irlande dépourvue de certitudes et de joueurs expérimentés.
En ces temps de famine du rugby français, on a les leaders qu’on peut. Grosso modo ceux qui ne sont pas blessés et qui ont déjà porté le maillot bleu un jour, même lointain. Allons-y donc pour Maxime Machenaud, promu sauveur de la nation par défaut. Pas dépit ? C’est un peu fort, mais c’est l’idée. On avait déjà prévu la cérémonie de couronnement de Morgan Parra, une autre incongruité si l’on considère que le brave Morgan est dans le paysage depuis dix piges et que les deux derniers sélectionneurs ont estimé qu’on pouvait se passer du demi de mêlée clermontois pour construire le rugby de demain. Bref, Parra s’est pété au dernier moment, et c’est son homologue du Racing qui en profite.
Pas à moitié, attention. Vu l’âge moyen de nos deux bleu-bites en dix, à peine sortis de crêche (Jalibert et Belleau), Machenaud à toutes les chances de faire la totale contre l’Irlande samedi en ouverture du tournoi des VI nations : titulaire, instite, médecin de garde, et buteur, si ça ne suffisait pas. L’intéressé ne s’en formalise pas, il sait comment ça se passe. « Morgan a eu des pépins physiques, ça me fait une chance de plus de débuter. On ne sera pas plus focalisés sur moi que sur les quatorze autres. Je me mets une exigence de haut niveau quand je porte ce maillot pour répondre à mes propres attentes. Quel que soit le numéro dix avec qui je vais jouer, si je joue, Il va falloir que je le mette en confiance parce que je connais ce niveau et pas lui, il faudra que je prenne encore plus de responsabilités ».
On a l’impression de parler à un vétéran de 14-18 mais tout est relatif. Machenaud ne compte que 31 sélections, et il s’est passé un monde depuis que le gamin séduisait le pays aux côtés de Frédéric Michalak lors de la tournée d’automne 2012. On s’en remettra donc à son expérience en club pour se donner du courage. Le Racing ne donne envie à personne mais c’est une machine à défendre, et ce serait déjà beau de reproduire le modèle contre l’Irlande, une équipe au vécu collectif et au matelas de confiance infiniment supérieurs aux Bleus.
« « La défense, c’est là où on gagne des matchs. Une grande équipe c’est d’abord une grosse défense. Il y aura des choses qui ne fonctionneront pas dans le jeu mais il faudra être très forts sans le ballon. C’est la base de ce sport. Les meilleurs ballons à jouer, c’est ceux qu’on récupère en défense ». »
Il en faudra quelques-uns, d’ailleurs, parce qu’il va de soi qu’en dix jours, le nouveau manager Jacques Brunel n’aura pas eu le temps de faire ingérer aux Bleus l’ensemble du Lagarde et Michard des combinaisons du rugby à XV. L’ensemble des lancements de jeu prévus samedi doit tenir sur un post-it de bureau, et le reste dans la botte de Machenaud, qui doit tourner à 90 % aux tirs au but cette saison, ce qui fait enfin une bonne nouvelle avant le week-end.
« L’entrée en matière, c’est ce qui va dicter le tempo de ce tournoi, pronostique ce dernier. Une première réception, il faut absolument l’emporter pour se mettre en confiance dans la tête. Est-ce que l’Irlande nous fait peur ? Il faut une petite crainte, c’est ce qui nous fait nous dépasser. Si la préparation est bonne, il n’y a pas de raisons que ça se passe mal ». Ni que ça se passe bien, ou alors c’est que l’équipe de France se pointe sur le terrain drôlement mal préparée ces derniers temps.